Au petit matin, à l’arrivée en grande rade et jusqu’au port de Toulon, le Mega Express Three rejettera son panache habituel de fumées noire dispersant ses polluants, soufre, dioxyde d’azote et autres composés toxiques dans l’atmosphère littorale. Il est talonné de près par le Méga Andrea au panache légèrement plus discret mais bien visible.
Question pollution atmosphérique depuis des années on va droit dans la digue !
Le Mega Express Three à l’approche de la passe et en entrée dans la petite rade avec son sistership Mega Andrea dans son sillage (03 mai 2022 – 6h30)
A l’entrée de la rade, les panaches s’étalent et polluant maintenant directement l’atmosphère que respire Mandréens et Toulonnais. A l’arrivée à quai, les volutes de fumées noires s’élèvent vers les immeubles périphériques. Tonton pourquoi tu tousses… ?
Les émissions sont bien visibles en sortie des tuyères des cheminées : Encore une Escale zéro fumée de ratée, ce n’est pas beau de ne pas tenir ses promesses…
Depuis des années, les grands diseux, petits faiseux, et ils sont pléthore, nous racontent que notre santé est leur priorité comme il y a 5 jours lors de la 3ème Journée Méditerranéenne de l’Air consacrée aux Ports (voir notre post). Mais ne comptez pas sur leurs promesses mais plus sur les normes internationales de fioul respectueux de notre santé et de l’environnement qui seront imposées aux navires français et autres navigant en Méditerranée, comme cela est le cas déjà sur beaucoup d’autres mers !
Les associations AtmoSud et Qualitair Corse organisaient aujourd’hui à Toulon la 3ème Journée Méditerranéenne de l’Air consacrée aux Ports.
Les autorités portuaires, les compagnies maritimes méditerranéennes, les experts de la pollution atmosphérique, les associations et les acteurs territoriaux français et italiens se sont donc réunis une fois de plus pour discuter de la réduction de la pollution de l’air qui est un risque avéré pour la santé de nous tous vivant sur la côte Méditerranéenne.
Le Marella Discovery 2 et les navires de la Corsica Ferry se croisent dans la rade mélangeant leurs panaches de fumée… (28 avril 2022)
Si les participants à cette réunion étaient vers 20h sur les quais du port de Toulon ou sur un site donnant sur la rade leurs poumons ont aspiré partie des retombées atmosphériques des polluants rejetés par les cheminées des navires entrant et quittant la rade. Le monde d’hier à la vie dure…
Par contre, en Italie, plus précisément à Catane ou à Palerme en Sicile, vous pourrez constater la présence quotidienne de navires qui sont déjà dans le début du monde de demain, celui des navires à motorisation hybride pour des escale à zéro émission dans les ports.
Des escales zéro fumée, vous vous rappelez celles qui nous sont promises depuis des années et que nous voudrions bien voir devenir réalité ici aussi !
Navire Eco Malta Grimaldi Hybrid RoRo à zéro émission dans le port de Catane (26 avril 2022)
Fin d’après-midi à l’approche du Cap Cépet, le Mega Express Three est bien visible avec son panache de fumée noire rabattue vers la surface de la mer, y entrainant ses polluants. A l’entrée de la rade, le panache s’étale polluant maintenant l’air du littoral que respire Mandréens et Toulonnais.
Le Mega Express Three à l’approche du Cap Cépet et à l’entrée dans la rade (17 avril 2022 – 18h00)
Le Mega Express Three croise le Bougainville de la compagnie Ponant quittant la rade pour rejoindre Cannes. Salade de polluants, soufre, dioxyde d’azote, etc… dans les émissions bien visibles en sortie des cheminées.
Le Bougainville en sortie de la petite rade croise le Mega Express Three qui entre au port, tous deux panaches dehors (17 avril 2022 – 18h30)
L’Escale zéro fumée, est-ce que ce ne serait pas une opération d’enfumage… des citoyens en attendant que des normes internationales de fioul respectueux de notre santé et de l’environnement soient imposées aux navires français navigant en Méditerranée ?
Ce soir dans la rade, travaux pratiques du cours de Modélisation de la pollution atmosphérique avec le traitement d’un cas d’école, la Dispersion atmosphérique d’un rejet de particules polluantes.
En effet, à 19h00 le Pascal Lota de Corsica Ferries appareille du port de Toulon pour gagner Bastia via la grande rade. Dans un grand élan de générosité pour nos études de pollutions, il rejette par ses cheminée un panache de fumée bien noire particulièrement repérable.
Le Pascal Lota rejette un panache de particules fines et autres polluants qui se disperse au-dessus de la zone littorale. Soyez rassurés puisqu’aucune station de mesure de la qualité de l’air ne détectera ces polluants que certains d’entre nous respirerons… (8 avril 2022 – 19h10)
En ce début de soirée, les conditions atmosphériques de la rade ont la configuration typique de la période du coucher de soleil ou de nuit clair, la couche limite atmosphérique est stable avec des transferts turbulents faible dans la direction verticale.
Conséquence, le panache des résidus de la combustion du fioul dans ses 4 moteurs Wärtsilä d’une puissance de 50 400 kW sort encore très chaud des cheminées du Pascal Lota pour être propulsé dans l’atmosphère. La température de celle-ci étant plus faible et l’absence de vent font que le panache va atteindre une belle altitude, de l’ordre de 300 m. A partir de cette altitude les polluants du panache vont se disperser dans l’atmosphère proche pour retomber par gravité sur les zones environnantes. Un bête modèle de panache gaussien permettra ainsi de calculer les niveaux de cette pollution de proximité, à vos calculettes, vous avez 15 minutes !
Si cette pollution n’était quotidienne, cette fumée noire pouvait être interprétée comme un signe de scrutin sans résultat pour l’élection présidentielle de dimanche. Mais que nenni, il faudra encore attendre des années pour que l’atmosphère de notre région ne soit plus polluée régulièrement par les particules fines et moins fines émises par les ferries et les véhicules dans les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs - petits faiseurs qui s’inquiéteraient de notre santé…
Selon la dernière étude de Santé publique France, près de 40.000 décès sont liés chaque année à une trop forte exposition aux particules fines et 7000 au dioxyde d'azote.
Le panache quotidien du Méga Express Four quittant le port de Toulon pour rejoindre la Corse en polluant l’atmosphère des habitants du littoral de la petite et grande rade.
Malgré les appels répétés à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences du changement climatique s’accélèrent, conduisant à « une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète », ont alerté lundi des experts de l’ONU sur le climat, qui notent qu’ « agir maintenant peut assurer l’avenir » de la planète.
Lors de la présentation du dernier rapport du GIEC, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pointant du doigt une « abdication de leadership criminelle ». « Les coupables sont les plus grands pollueurs du monde, qui mettent le feu à la seule maison que nous ayons », a-t-il dit.
Pourtant, près de la moitié de l’humanité vit dans la zone de danger – aujourd’hui et maintenant. « De nombreux écosystèmes ont atteint le point de non-retour – aujourd’hui et maintenant (...) Les faits sont là, indéniables », a-t-il ajouté dans un message vidéo.
Pour le secrétaire général de l’ONU, le rapport du GIEC met en évidence deux vérités fondamentales. « La première est que le charbon et les autres combustibles fossiles étouffent l’humanité », a insisté António Guterres, rappelant que ces combustibles fossiles sont une impasse pour la planète, l’humanité et pour les économies aussi.