Comme indiqué dans notre article du 9 mai, ce qui est bien avec la physique c’est que les mêmes conditions physiques de l’atmosphère conduisent aux mêmes conséquences concernant la dispersion des polluants. Aussi, aujourd’hui pas de surprise donc !
Une sélection des plus beaux panaches des navires de la Corsica Ferries qui ont transité au port de Toulon aujourd’hui en dédicace au vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, développement durable, transition écologique et énergétique de TPM. Bien entendu, ces panaches de contaminants sont imaginaires et il n’est pas dupe des dénonciations de l’APE. Il est donc urgent d’attendre pour le bien de tous, y compris des enfants… (Photographies du Pascal Lota, Mega Regina, Mega Express, Mega Express Three… prises ce 11 mai 2024)
L’émotion esthétique que l’on peut ressentir devant certains paysages peut nous empêcher d’appréhender le risque d’une triste réalité qui porte atteinte à l’environnement et à notre santé… ((Photographies prises ce 11 mai 2024 à 8h20, 19h25 et 19h40).
L’absence de vent avec l’augmentation de la chaleur de l’atmosphère ont conduit à une inversion thermique au-dessus de la rade qui a été bien visualisée par…. les panaches de rejets de polluants des moteurs du Mega Smeralda et du Mega Regina de la Corsica Ferries. Ce qui est bien avec la physique c’est que les mêmes conditions conduisent aux mêmes conséquences, pas de surprise ! Voir ici, ici, ici…
Le Mega Smeralda de la Corsica Ferries battant pavillon italien a donné toute la mesure de ses capacités de rejets de contaminants issus de la combustion de ses vieux moteurs qui se sont dispersés dans l’atmosphère toulonnais et de sa périphérie lorsqu’il était à quai. On aurait cru voir le Valiant Lady de la compagnie Virgin ! Lors de son départ pour Bastia, son panache bien visible lors de son passage à quelques centaines de mètres du village de Saint-Mandrier s’est ensuite déroulé tout au long de sa route jusqu’à Bastia.
L’APE, comme d’autres associations de défense de l’environnement et de la qualité de vie, est régulièrement attaquée par les mêmes personnes dans les termes les plus vulgaires. Ainsi, le 22 avril dernier le vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, développement durable, transition écologique et énergétique, reprenez votre souffle, dans un post intitulé « La théorie de la peur » au milieu de ses contresens habituels annonce dans un bref instant de lucidité que l’APE « informe que l’air est pollué à Saint-Mandrier à cause des transports maritimes ».
Eh bien oui, l’APE dénonce la pollution de l’air et persistera à dénoncer cette pollution nocive pour la santé car ses membres, que personne n’en doute, eux ne croient pas à la disparition spontanée des polluants, ni ceux des rejets des navires, ni d’ailleurs ceux émis par les voitures.
Ils n’y croient pas comme d’ailleurs les gouvernements de nombreux pays qui ont d’ores et déjà bannis de leurs côtes ces navires utilisant les fuels marines les plus polluants en créant des zones de contrôle des émissions d’oxydes de soufre (zone SECA). Nous, nous attendons la mise en place d’une SECA Méditerranée en 2025. En attendant, il nous avait été annoncé le 20 octobre 2022, la signature d’une charte croisière qui devait permettre notamment d’anticiper dès 2023-24 (sic !) l’utilisation de carburant à teneur réduite en soufre tel que ceux utilisés dans les zones SECA.
Ah ah ah, ça y est on a compris, il est urgent d’attendre 2025… En attendant, tant pis pour nos poumons, ceux des asthmatiques et des enfants très sensibles à ces polluants.
En attendant, lors de leur combustion les mazouts utilisés par ces navires génèrent des panaches de particules fines et ultrafines en grandes quantités, des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du carbone suie (Black Carbon), des oxydes d’azote, des oxydes de soufre et des composés organiques volatils ainsi qu’évidemment des gaz à effet de serre tel que le CO2. Ces contaminants se dispersent dans l’atmosphère de la presqu’ile lors du passage des navires le long du littoral puis leurs rejets sont dispersés dans l’atmosphère de la métropole au grès du vent. La pollution ça se partage !
Le Mega Regina de la Corsica Ferries n’était pas de reste, laissant un panache de contaminants issus des rejets de combustion de ses vieux moteurs, panache bien visible, pour ceux qui voulaient le voir évidemment, lors de son passage devant le village de Saint-Mandrier puis tout au long de sa route jusqu’à Ajaccio.
Au fait, aucune station de mesure du soufre dans l’atmosphère n’a été installée par Atmosud sur le territoire de TPM sous l’influence des rejets gazeux des navires des ports de Toulon ou de la Seyne sur mer. Donc, pas de mesure de qualité de l’air en soufre, pas de problème pour notre santé. Ben voyons ! La aussi, la politique de contrôle est connue : il est urgent d’attendre que ces polluants soient interdits pour commencer à les mesurer…
Le 3 octobre dernier, nous vous l’annoncions : le Scarlet LadyScarlet Lady, ainé et identique au Valiant Lady de la compagnie Virgin Voyages devait reprendre le flambeau des croisières de 7 jours « The Irresistible Med » à partir du 6 mai 2024… Et bien c’est une information confirmée et validée ce jour même.
Le Scarlet Lady navigant actuellement sous le pavillon de Bahamas est le premier né de la compagnie américaine Virgin Voyages. Il a effectué sa première visite de la rade de cette année dont il a contaminé l’atmosphère à partir du terminal croisière de La Seyne dès 8h20 et ce jusqu’à son départ vers 18h30 en direction de la Marina di Carrara en Italie. L’occasion de prendre des clichés cocasses comme si par exemple une excroissance avait poussé sur les abris de la mytiliculture de la baie du Lazaret ou s’était ajoutée aux bâtiments de l’ancienne base aéronavale de Saint-Mandrier ou même sur les ponts du navire de croisière Azamara Quest battant pavillon maltais et qui avait passé la journée dans le port de Toulon et en partance pour Nice (Photographies du 6 mai 2024 à partir de 18h00).
D’un tonnage de 110 000t pour une longueur de 278 mètres et une Largeur de 38 mètres, le Scarlet Lady a commencé ses rotations en 2020. Ses 17 ponts, ses 1408 cabines et ses 2 piscines accueillent 2860 passagers et 1160 membres d'équipages.
Le navire de croisière Azamara Quest a été construit en 2000, pèse 30 000 tonnes et dispose de 361 cabines pouvant accueillir jusqu'à 794 passagers servis par 408 membres d'équipage. Il y a 11 ponts passagers, dont 6 avec cabines.
Le panache de rejet des résidus de combustion du Scarlet Lady est proportionnel à ses dimensions et il faudra vous habituer à sa présence à chacune de ses escales toulonnaises. D’après les informations disponibles sur internet, le Scarlet Lady comme le Valiant Lady est équipé d’épurateurs à l'eau de mer hybrides des gaz d’échappement de ses moteurs (appelés scrubbers en anglais) afin de réduire les rejets d’oxyde de soufre dans l’air. Le panache de rejet change alors de couleur en fonction du fonctionnement des épurateurs. Lorsqu’ils ne sont pas en marche, le panache de rejet prend une couleur teintée par les oxydes de soufre en particulier et par les autres contaminants (Photographies des 6 mai 2024).
Aucune indication n’est disponible sur le modèle des équipements mais leur efficacité est variable suivant les systèmes et leur mode de fonctionnement : rejettent-ils les lixiviats directement en mer avec ou sans traitement, au port ?
Si vous l’avez raté, pas de panique vous pourrez le voir à nouveau dans la rade le 20 mai, le 3 juin, 17 juin, 1 juillet 2024, etc. dates auxquelles vous pouvez vous mettre à la campagne pour y respirer un air plus pur…
Si vous voulez un autre avenir pour notre métropole, faites-le savoir en signant la pétition « STOP CROISIERES GRANDE RADE DE TOULON », ICI
Question panaches, les jours de congés du mois de mai préfigurent ceux de la période estivale qui s’approche…
Quelques exemples. Le Mega Express Three battant pavillon italien de la Corsica Ferries est arrivé au large du Cap Cépet vers 15h30, est entré en rade tout panache dehors, laissant derrière lui dans l’atmosphère les multiples contaminants de la combustion du fuel marine dans ses vieux moteurs. A l’arrivé à quai, il a continué à emboucaner l’atmosphère du port jusqu’aux bâtiments à proximité (16h45) avant de repartir en fin de journée (19h40). Il a été suivi par le panache du Mega Andrea battant pavillon italien qui l’a rejoint dans le port de Toulon après une approche de nos côtes vers 16h45. En fin de journée, vers 22h00, le Mega Smeralda battant pavillon italien est parti à vive allure à destination de Minorque laissant sa trainée de polluants dans son sillage (Photographies du 4 mai 2024).
Il est pourtant urgent d’agir et de remplacer ces navires polluants par de nouveaux utilisant des moteurs non polluants pour limiter le réchauffement climatique et donc celui des mers et océans. Ce graphique montre l’évolution journalière de la température de surface de (SST) l’Océan Atlantique Nord (60°S-60°N) estimée à partir des données de la NOAA OISST v2.1 (View details). Les résultats SST en 2024 sont systématiquement supérieurs à ceux des années précédentes dans la dynamique évolutive à la hausse observée depuis mars 2023.
Le Mega Smeralda est un cruise-ferry du groupe Corsica Ferries-Sardinia Ferries battant pavillon italien. Il a été mis en service en 1985 et est équipé de quatre moteurs diesels. Avec ses près de quarante ans d’âge, son panache habituel est bien visible loin sur l’horizon. Celui de la frégate de défense aérienne (FDA) est plus discret. La FDA est équipée de 2 moteurs de propulsion diesel et de 2 turbines à gaz de propulsion et plus récente, elle a été admise au service actif en 2011. Le bâtiment ravitailleur de forces (BRF), Jacques Chevallier, ne montre pas de panache visible. Livré à la Marine nationale en 2023, sa propulsion diesel-électrique est composée de 4 moteurs diesel.