26 mars 2023 : Essais en mer du Jacques Chevallier
Le Bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier (A725) est arrivé dans les eaux toulonnaises via Brest après avoir quitté le chantier naval de Saint-Nazaire le 19 mars. Son équipage est composé de 130 marins. Il est le premier d’une série de quatre navires de ce type, sa silhouette va donc devenir familière dans la rade.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31 000 tonnes en charge, le Jacques Chevallier a une autonomie de 8 000 nautiques. Il a une double coque, une passerelle de navigation à 360°, quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires. Il dispose d’une plateforme d'atterrissage pour un hélicoptère type NH-90 et d’un drone aérien.
Il assurera des missions de soutien aux autres navires de la Marine Nationale déployés en haute mer, au sein du groupe aéronaval ou de groupes d’actions navales. Avec une capacité d’emport de 1 500 tonnes de fret et de 13 000 m3 de carburants, il leur fournira en pleine mer carburant, munitions, pièces de rechanges et vivres.
Ce BRF est construit sur la base de la classe du A5335 Vulcano produit par le constructeur italien Fincantieri et livré en 2021 à la Marina militare. D’après le site internet Zone Militaire, la première tôle du second BRF, le Jacques Stosskopf, a été découpée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia dans la baie de Naples en Italie pour une livraison en 2025. Les BRF Emile Bertin et Gustave Zédé sont programmés pour être livrés en 2027 et 2029.
Ils remplacent les bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) de la classe Durance (Durance, Meuse, Var, Marne, Somme) dont ils ne restent plus que les épaves plus que vieillissantes en attente de démantèlement dans la rade de Toulon depuis leur désarmement (Meuse et Var), la Marne dont le désarmement est prévu en 2023 et la Somme toujours en service. Le BCR Durance a été intégré à la Marine argentine en 1999 et renommé ARA Patagonia.
Le BCR Marne (A630) mis sur cales le 4 août 1982, mis à l'eau le 2 février 1985, mis en service le 16 janvier 1987 dont le désarmement est prévu en 2023 après 36 ans de service.
25 mars 2023: Assemblée générale ordinaire de l'APE
Les membres de l’APE se sont réunis ce 25 mars 2022 de 17h30 à 21h00 dans la salle Les Arbouses au Pin-Rolland en assemblée générale ordinaire. L'assemblée était présidée par M. Dominique CALMET président de l’APE. Une cinquantaine de membres de l’APE étaient présents. Bien qu’ayant été invité, M. Le Maire, ou l’un de ses représentants n’était pas présent à cette Assemblée.
Dominique a ouvert la séance en remerciant les membres ou sympathisants de l'Association de leur présence à cette Assemblée ou connectés en visioconférence. Il a rappelé l'ordre du jour : Rapport moral et d'activité de l'Association, Rapport financier, Renouvellement des membres du conseil d'administration, Perspectives 2023, Question diverses et discussions entre les participants.
Les sujets du rapport moral et d’activité étaient nombreux et ont fait l’objet de discussions avec notamment la révision du Plan Particulier d’Intervention Nucléaire du port militaire de Toulon, les cuves du Lazaret, les différents recours déposés par l’APE auprès du maire demandant l’annulations de permis de construire surdimensionnés ou écocides qui ont fait l’objet de refus par ce dernier. En particulier, les derniers projets immobiliers situés dans les zones du Chemin des Roses au village et de l’ancienne propriété Fliche-Bergis à Pin Rolland. Le nouveau contexte de la non-admission du pourvoi en cassation au Conseil d’Etat porté par la commune qui conduit à valider l’annulation partielle du PLU-2017 pour le zonage et le règlement de ces zones a été évoqué dans les perspectives 2023. L’ensablement à répétition des plages, pratique particulièrement anachronique, ainsi que la mise à mal de la préservation de l’herbier de Posidonies et de leur banquette ont été également débattus. En effet, un recours APE-FNE est toujours en cours pour l’annulation d’un arrêté permettant l’ensablement de la plage de Sainte-Asile sans aucune étude d’impact sur l’herbier de Posidonie à proximité qui s’ensable ainsi progressivement.
Dans les points positifs, la renaturation de la plage de la Coudoulière demandée depuis des années par l’APE s’est enfin concrétisée. L’organisation de l’exposition Beauté et Fragilité de la mer Méditerranée à Procida dans le contexte de la nomination de cette ville jumelle comme Capitale de la culture italienne 2022 a été un moment fort. Les œuvres de deux artistes mandréens et des photographies sous-marines ont été exposées dans deux locaux mis à disposition par la municipalité de Procida. Dommage que les articles proposés par l’APE sur cette exposition pour publication dans Le Mandréen aient été censurés par le Directeur de publication M. Vincent, comme a été rejetée par le maire, M. Vincent, la proposition d’organiser une exposition miroir à la galerie Rancilio ou à l’Ermitage privant ainsi les Mandréens d’une manifestation appréciée à Procida ! « Nul n'est prophète en son pays » dit-on et les membres de l’APE sont habitués à ces dénis de la démocratie locale.
La présentation du bilan financier par M. Yves Gianinni a montré que l’exercice financier 2022 est déficitaire de 3 000€. Ce déficit est dû au grand nombre d’actions en justice dont certaines ont nécessité l’appui de conseils juridiques, grevant ainsi le budget de l’Association. C’est en particulier, le cas des frais d’avocat pour répondre à l’assignation au tribunal judiciaire du Président et de l’APE par la société SCCV-La Presqu’ile Chourgnoz. Cependant les réserves financières et les dons généreux collectés en 2022 ont permis de terminer cette année 2022 à l’équilibre. Les membres du Conseil d’administration sont évidemment très sensibles au support financier des actions qu’ils peuvent ainsi mener au nom des membres de l’Association.
Les rapports moral et financier ont été adoptés à l'unanimité par l'Assemblée générale.
L’Assemblée a également réélu à l’unanimité les membres du Conseil d’Administration arrivant au terme de leur mandat : Mme Monique Barnier, M. Yves Giannini (Trésorier) et M. Arnaud Malea.
En clôture, M. Philippe Chesneau invité comme intervenant extérieur a ensuite partagé son expérience en tant qu’élu régional. Son intervention illustrée par des anecdotes très imagées et son parler direct a remporté un franc succès. Dominique l’a chaleureusement remercié au nom de tous avant de conclure cette Assemblée générale en remerciant les membres du Conseil d’administration pour leur engagement, l’assiduité des bénévoles de Marchons vers l’école ainsi que l’ensemble des membres de l’Association de leur soutien.
Il a rappelé aux participants l’importance de signer la pétition « Sauvons les terres agricoles du Pin Rolland », s’ils ne l’avaient pas déjà fait, en leur demandant de la faire circuler afin de sauvegarder les serres Garrone du bétonnage, espace devenu urbanisable par son classement en zone d’urbanisation future par le Plan local d’urbanisme voté en 2017 par la municipalité.
L’ordre du jour étant épuisé, les membres présents se sont retrouvés autour des petits plats apportés par les uns et les autres et ont conclu ainsi de façon très conviviale les délibérations et discussions de cette assemblée par un troc de plantes et de graines très sympathique et pour le bonheur des jardiniers.
19 mars 2023 : Exposition Mer & Mystère, Laurent Ballesta jusqu’au 21 mai 2023
Une nouvelle exposition organisée à la Villa Tamaris présente des photographies sous-marines de Laurent Ballesta prises lors de ses multiples plongées dans les différentes océans et mers de la planète.
Les photos sont regroupées par thème et sont à admirer dans les salles particulièrement lumineuses et adaptées à ce type d’exposition de la Villa Tamaris.
Méditerranéen, photographe, naturaliste Laurent Ballesta a plongé en mer Méditerranée depuis son plus jeune âge pour devenir moniteur de plongée. Il a ainsi acquit et maitrise les compétences techniques necessaires pour exprimer pleinement ses talents de photographe dans toutes les situations.
Entre graines de Posidonies (2 cm) flottant paisiblement à la surface de la mer à Saint Tropez et repas frénétique de requins dans la passe de l’atoll de Fakarava en Polynésie… © Laurent Ballesta
Ces photographies montrent les nombreuses facettes de la beauté du monde sous-marin de la planète de la Polynésie à l’Antarctique, de la surface à -120m de profondeur pour rejoindre les cœlacanthes.
Ces photographies, s’il en était encore besoin, sont autant de plaidoyers pour protéger les multiples beautés de notre planète.
N’hésitez pas, l’exposition est magnifique !
Entrée gratuite. Ouvert du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h30.
Villa Tamaris, 295, avenue de la Grande Maison, 83500 La Seyne-sur-Mer
9 mars 2023: Le conseil d'état rejette le pourvoi en cassation sur le PLU 2017
La métropole TPM à qui la commune a délégué la compétence du PLU et dont le Maire est Vice-Président, avait fait un pourvoi en cassation du jugement de la Cour d’appel annulant partiellement le PLU alors que M. le Maire s’était dit satisfait de ce jugement dans les colonnes du bulletin municipal.
Le Conseil d’Etat a rejeté le 9 mars 2023 le pourvoi en cassation de la métropole TPM, l'arrêt du Conseil d'Etat.
Communiqué de presse: Chemin des roses, qu’en est-il du permis de construire ?
Un permis de construire a été accordé le 29 avril 2022 par M. le maire pour un complexe immobilier de 100 logements et 150 places de parking sur une zone débouchant dans l’étroite impasse du chemin des roses, à deux pas du Domaine de l’Ermitage.
Ce nouveau projet immobilier suscite l’indignation des riverains et de nombreux Mandréen.nes.
En effet, cette zone a été ouverte à des constructions surdimensionnées par le Plan d’urbanisme communal (PLU) élaboré en 2017 par la Municipalité que l’APE a contesté devant le Tribunal administratif (TA) de Toulon, dénonçant en particulier l’ouverture de cette zone à des constructions incompatibles avec la qualité du site et le respect de la loi Littoral.
Le 23 juin 2022, la Cour administrative d’Appel de Marseille a annulé partiellement le PLU et donné raison à l’APE en particulier sur cette zone, jugement confirmé le 9 mars 2023 par le Conseil d’Etat.
Cependant, le permis de construire restait valide, car il a été accordé avant cette décision de justice. Aussi, le 24 juin 2022, l’APE a déposé un recours gracieux demandant à M. le Maire de retirer ce permis, ce qu’il a fait par arrêté municipal le 21 juillet 2022.
Prévoyant que le promoteur contesterait le retrait du permis, l’APE a déposé le 29 août 2022 un recours auprès du TA demandant l’annulation du permis accordé. En effet, dans le cas ou le promoteur obtiendrait gain de cause, le permis redeviendrait valide, mais le délai de recours de 2 mois après obtention du permis étant dépassé, il n’aurait plus été possible de le contester en justice.
Et effectivement, c’est ce qui s’est passé. Le 1er septembre 2022, le promoteur a déposé un recours en annulation contre l’arrêté municipal de retrait. Afin d’appuyer les arguments de la municipalité, l’APE a décidé de se porter intervenant dans cette procédure le 13 janvier 2023
Ces deux procédures sont actuellement en cours, avec une particularité : la municipalité, avec le promoteur, s’oppose à l’APE contre l’annulation du permis, mais en même temps la municipalité, avec l’APE, s’oppose au promoteur en demandant le retrait de ce permis. La municipalité est représentée dans ces deux affaires par le même cabinet d’avocats qui va se contorsionner pour démontrer d’un côté que ce permis n’est pas illégal, mais que de l’autre il est bien illégal et que son retrait est bien justifié… La position de l’APE elle est sans ambiguïté et cohérente : elle s’oppose au permis et appuie son retrait.
Autre particularité, TPM à qui la commune a délégué la compétence du PLU et dont le Maire est Vice-Président, a fait un pourvoi en cassation du jugement de la Cour d’appel annulant partiellement le PLU alors que M. le Maire s’était dit satisfait de ce jugement dans les colonnes du bulletin municipal. Le Conseil d’Etat a rejeté le 9 mars 2023 le pourvoi en cassation de la métropole TPM.
Bref, cher.es ami.es, rien n’est encore acquis quant à l’annulation de ce permis, et encore une fois, comme ce fut le cas pour préserver la propriété Fliche, l’Ermitage ou le vallon de Cavalas de constructions d’un autre temps, l’APE doit multiplier les recours devant la justice avec l’aide d’avocats pour faire appliquer la loi Littoral et ainsi préserver notre environnement en limitant le bétonnage de la presqu’ile.
Pour mener ces actions, plus que jamais nous avons besoin de votre soutien. Pour nous aider, via le site internet www.ape83430.fr vous pouvez faire un don (déductible à 60% de vos impôts) ou adhérer à l’APE. Merci d’avance de votre soutien.
15 mars 2023 : Cartographie de la radioactivité gamma de la presqu’ile, mais où en est le PPI nouveau ?
Un hélicoptère a réalisé des passages répétés à faible altitude au-dessus de la presqu’ile, ciblant plus particulièrement certaines zones, militaires, avec une vitesse de survol plus réduite.
L’équipe à bord de l’hélicoptère réalisait la mise à jour de la surveillance radiologique du site militaire dans le cadre de cartographie systématique des bases nucléaires française. Pour ce faire, les équipements du CEA/Direction des applications militaires sont utilisés. Il s’agit d’un système de cartographie gamma héliportée Hélinuc® qui permet d'établir en quelques heures un diagnostic radiologique dans une zone de quelques dizaines à quelques centaines de km².
Le système Hélinuc® enregistre simultanément la mesure de la radioactivité et les coordonnées géographiques avec l’altitude de la trajectoire de l’hélicoptère nécessaires à la cartographie de l’ensemble de la surface du site à couvrir.
Le système Hélinuc® est capable d'identifier les radionucléides présents avec une sensibilité allant du niveau de la radioactivité naturelle à celui d'une situation accidentelle grave. La cartographie réalisée aujourd’hui permet d’avoir les niveaux de référence des émissions radioactives de type gamma provenant du sol et des bâtiments. En cas d’accident, une nouvelle cartographie gamma est réalisée et comparée à la cartographie gamma de référence pour délimiter les éventuels points chauds radioactifs ce qui permet aux autorités de décider d’éventuelles mesures de protection radiologique.
Le caisson du système Hélinuc® contenant le détecteur de mesure de la radioactivité est visible sous l’hélicoptère.
Le détecteur utilisé est encapsulé dans un caisson fixé sous l’hélicoptère. Suivant le type de détecteur, les radionucléides comme les isotopes radioactifs artificiels du césium (137Cs) ou de l’europium (154Eu) à une altitude de 40m sont quantifiés de l’ordre du KBecquerel/m² à la surface du sol ou des bâtiments et ceux naturellement présents en quantité dans les sols de la presqu’ile sont mesurés de l’ordre de la dizaine de Becquerel/kg.
Et la révision du PPI dans tout ça ?
L’incendie du SNA Perle le 12 juin 2020 a montré s’il était besoin que le risque zéro n’existe pas. Cet accident avait amené l’APE avec France nature environnement, l’Union départementale Vie et Nature à réitérer auprès de M. le préfet notre demande de révision du Plan Particulier d'Intervention (PPI) nucléaire du port de militaire de Toulon qui était en vigueur depuis février 2012 sans y inclure la presqu’ile de Saint-Mandrier.
Une nouvelle version du PPI a été annoncée le 5 mars 2022 , il y a maintenant 1 an jour pour jour. Cette évolution est considérée par les associations comme une avancée majeure puisque ce sont maintenant 260 000 habitants, riverains, entreprises et établissements recevant du public des quatre communes de Saint-Mandrier, de La Seyne, d’Ollioules et de Toulon qui bénéficieront des nouvelles mesures de protection. Par contre, à notre question sur la prédisposition des comprimés d’iode initialement prévue pour juin 2022, il nous a été indiqué que les 4 communes avaient été sollicitées par la préfecture pour connaitre leur besoin. Les comprimés ont-ils été provisionnés ? distribués ? que nenni à notre connaissance. A notre question sur la participation des parties prenantes que sont nos associations à l’élaboration de la nouvelle version du PPI, il nous a été indiqué qu’elle n’était pas exclue à certains points du planning. Depuis 1 an, à aucun moment nous n’avons été consultés sur ce sujet.
La préfecture a annoncé un planning de rédaction du nouveau PPI qui devait être finalisé en décembre 2022 pour une adoption en février 2023. Aujourd’hui aucune information ne nous a été transmise par la Préfecture. Un retard dans l’amélioration de la radioprotection des habitants de la presqu’ile ?
14 mars 2023 : Projet d’arrêté pour la destruction des banquettes de Posidonie
D’un cynisme anti-écologique à l’autre, les rétrogrades redoublent d’effort. Après le refus d’interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées tel que proposé au niveau européen, le ministère de la Transition écologique s’en prend aux espèces végétales marines protégées par l’Arrêté du 19 juillet 1988, dont les Posidonies. Après une brève consultation publique de deux semaines menée en catimini, ce ministère qui jour après jour n’a d’écologie que le nom, s'apprête à autoriser par un nouvel arrêté la destruction des banquettes de Posidonies qui sont l’emblème patrimoniale de nos plages.
Le projet d’arrêté, bourré d’erreurs, prévoit de revenir sur l'interdiction du prélèvement des plantes sur le littoral méditerranéen comme les Posidonies, pourtant essentielles dans la lutte contre son érosion. L’erreur la plus grossière qui en dit long sur l’expertise des rédacteurs de ce projet d’arrêté, Posidonia oceanica est mentionnée comme présente en Atlantique, Manche Est, Mer du Nord Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion, Mayotte alors que cette espèce ne se développe qu’en Méditerranée !
Les banquettes de Posidonies sont un rempart naturel gratuit contre l’érosion des plages en particulier lors des largades. Leur destruction entraîne le recul du trait de côte avec les atteintes aux infrastructures qui est compensé à grand frais par le remblaiement de sable de carrière comme ici à la plage de Sainte-Asile.
Les articles de ce projet d’arrêté est en contradiction avec de multiples articles scientifiques et aux conclusions de la très récente journée d’échanges entre scientifiques et politiques sur le thème des banquettes de Posidonie organisé le 3 février 2023 par la région PACA et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Provence-Alpes-Côte d’Azur). Les participants ont montré, s’il en était encore besoin, l’intérêt de préserver les banquettes de posidonie sur les côtes sableuses pour leur importance écologique et pour la biodiversité en particulier.
La journée d’échange sur la gestion des banquettes de Posidonie du 3 février 2023, co-organisée par la Région et la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été une belle occasion d’échanges pour les 80 participants impliqués dans la gestion des plages (scientifiques, élus, agents des collectivités, des services de l’État, des établissements publics, associations). Pour nous l’occasion aussi de retrouver le Professeur Charles-François Boudouresque expert scientifique des Posidonies, fondateur du GIS-Posidonies.
En effet, à mesure que la banquette s’épaissit, sa base devient plus compacte, offrant ainsi une protection naturelle des plages contre l’action des vagues et des tempêtes en plus d’être un réservoir temporaire de carbone, azote et phosphore pour les herbiers de Posidonie eux-mêmes. En outre, elles renferment un grand nombre d’espèces de micro-organismes, crustacés, etc. qui lorsque les feuilles retournent à la mer sont sources de nourritures de nombreuses espèces de poissons.
L’information du rôle des posidonies auprès du public et tout particulièrement des touristes est essentielle pour expliquer son rôle pour la biodiversité et la protection des plages contre l’érosion. Ici un des panneaux à la plage des Sablettes, ceux de Sainte-Asile ont été supprimés après le remblaiement de cette plage avec la destruction des banquettes...
C’est évidemment un nouveau non-sens écologique pour les scientifiques mais aussi certainement pour la DREAL-PACA qui indiquait en 2019 « Dans la majorité des cas, il convient de laisser les banquettes de posidonie sur place. Dans de rares cas, lorsque c’est justifié, elles peuvent être déplacées. Il convient alors de maintenir, si possible, une partie de ces banquettes en place pour qu’elles continuent de jouer leur rôle de protection de la plage tout au long de l’année » ce qu’elle illustre avec le schéma ci-dessous.
Le cycle infernal de l’enlèvement des banquettes qui conduit à l’érosion des plages de sable qui sont ré-engraissées de sable de carrière qui est dispersé en mer par les vagues et les tempêtes ennoie l’herbier et augmentant la turbidité limite la photosynthèse ce qui conduit à la régression des herbiers sous-marins qui génèrent donc moins de feuilles mortes… [d’après DREAL PACA (2019)]. Améliorer la gestion de la Posidonie sur les plages) C’est ce qui est observé depuis des années à la plage de Sainte-Asile où l’herbier régresse progressivement enseveli par le sable de carrière plus abrasif que le sable marin et pour un coût prohibitif à la charge des contribuables…
Aussi, lors de la consultation publique France Nature Environnement a donné un avis défavorable à ce projet d’arrêté compte tenu des nombreuses imprécisions du texte, tant sur le fond que sur la forme, qui conduisent à rendre ce dernier projet d’arrêté incompréhensible.
Ci-après, le reportage de FR3 locale sur le sujet:
5 mars 2023 : Inventaire cartographique des épaves à la côte
Le coup de vent d’est du 6-7 février 2023 a provoqué de nouveaux échouages en nombre le long du littoral de la partie sud de la petite rade de Toulon le plus exposé au vent d’est. Ainsi, s’additionnant aux épaves déjà immergées dans ces secteurs, des bateaux de plaisance (voiliers et canots à moteur) ont rompu leurs amarres et se sont échoués en particulier au niveau des plages de la Vieille et du Rotary à Saint-Mandrier et des enrochements des corniches Georges Pompidou, Bonaparte et Philippe Giovannini à La Seyne.
L’APE a réactualisé l’inventaire des épaves de ce secteur (voir ce lien) en le complétant par la localisation de nouvelles épaves et de photos ainsi que l’ajout des coordonnées géographiques des épaves.
Les épaves de ces bateaux drossés à la côte ou reposant au fond de l’eau contiennent des combustibles, des équipements électriques, batteries, amiante, peintures et linoléums/plastiques, matériaux dont les composants ont été libérés dans le milieu marin immédiatement lors de l’échouage des bateaux, ou le seront au cours du temps lors de la dégradation progressive de ces épaves.
Les constituants de ces matériaux sont autant de sources de pollution des différentes composantes abiotiques et biotiques du milieu marin. Dispersés dans les eaux et les sédiments marins de la rade ils sont incorporés par les différents organismes vivants. Ces épaves sont donc des sources de pollutions chimiques pour les organismes marins, y compris les moules, huîtres et poissons faisant l’objet d’élevages dans la rade.
Ces polluants chimiques viennent s’accumuler avec ceux déjà présents dans les différentes composantes des écosystèmes marins de la petite rade les mettant à risque ainsi que les activités économiques.
Cependant, la plupart de ces polluants ne font l’objet d’aucune surveillance réglementaire, aussi, conformément au décret du Décret n° 2015-458 du 23 avril 2015 il est important que ces épaves, en particulier celles immergées depuis des années, soient relevées rapidement pour être éventuellement déconstruites par une filière ad hoc par exemple en liaison avec l’Association pour la plaisance éco-responsable (APER) qui gère une filière de déconstruction éco-responsable comme cela est préconisé par le Secrétariat d’Etat chargé de la mer.
Afin de faciliter la tache de leur enlèvement, cet inventaire a été transmis aux autorités en tant que contribution au projet Sentinelles de la nature (https://sentinellesdelanature.fr/) mis en place par France Nature Environnement afin de permettre à la communauté citoyenne de géolocaliser les atteintes à l'environnement pour les signaler l’autorité afin que soit apporter des solutions de remédiation, avec l’aide des associations et des fédérations de protection de l'environnement.
21 février 2023 : Fluctuations du niveau de la mer
Depuis ce 10 février, le niveau de la mer apparait nettement plus bas que le niveau habituellement observé. Les données du marégraphe du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) pour le site de Toulon sont ici encore très utiles pour quantifier cette baisse du niveau par rapport au zéro hydrographique (décote). Nous vous avions présenté les résultats de ce marégraphe le 18 janvier dernier pour expliquer, à l’inverse de ce que nous observons aujourd’hui, l’élévation du niveau des eaux le 15 décembre 2022 (surcote) pour illustrer la submersion marine de différents secteurs de la rade.
Ainsi l’évolution du niveau de la mer montre qu’à partir du 10 février la décote est importante. Elle a été de -30cm entre le 10 et le 14 févier avec une hauteur d’eau atteignant un minimum, -34 cm sous le niveau moyen du niveau de la mer, soit -10 cm sous le niveau de plus basse mer astronomique (PBMA).
En effet nous sommes en période des grandes marées avec des coefficients importants en Manche-Atlantique, un coefficient de 111 aujourd’hui. Les fluctuations sinusoïdales des hauteurs d’eau de la rade dues à la marée astronomique sont bien visibles sur les données du marégraphe du SHOM de Toulon avec des amplitudes fortes ces deux derniers jours.
Cependant si cette décote d’une trentaine de centimètres a déjà été observée dans le passé, c’est surtout sa durée qui est exceptionnelle. D’autre facteurs que les fluctuations astronomiques sont à considérer pour expliquer l’amplitude de cette baisse du niveau de la mer.
Ainsi, en hiver les eaux de la Méditerranée sont plus froides conduisant à la contraction du volume des eaux pendant la période hivernale. Par contre, ce facteur d’influence qui a débuté en début d’hiver n’est pas suffisant pour expliquer la baisse du niveau constaté à partir du 10 février.
Un autre facteur d’influence est la pression atmosphérique due à la présence d’un anticyclone sur la méditerranée occidentale, centré entre notre région et la Corse. L’évolution de la pression atmosphérique locale a bien été mesurée par les capteurs de la station « Le Baou » du site météorologique info climat.
La superposition de l’évolution de la pression atmosphérique locale (hPa) avec celle de la hauteur du niveau de la mer (m) montre bien la concomitance de l’augmentation de la pression atmosphérique conduisant à l’abaissement du niveau de la mer (Données SHOM et Infoclimat).
Cartes des vents visualisant l’anticyclone au large de nos côtes (20 février à 9h31 à gauche) qui s’affaiblit progressivement (21 février à 1h32 à droite). Source Windy (com.windyty.android).
Dans le future, les anticyclones devraient se multiplier dans notre région à cause du réchauffement climatique plus élevé dans la zone méditerranéenne entrainant également plus de sécheresse.
Heureusement la remontée du niveau de la mer est progressive et sans rapport avec la déferlante d’un tsunami. Par contre de nombreuses espèces vivant dans l’étage supérieur du littoral, en particulier les algues qui ne pouvaient pas rejoindre la mer, ont souffert d’être exondées pendant plusieurs jours.
1 février 2023 : Enfumages et conséquences sanitaires
Le 24 janvier dernier, une réunion a été organisée pour les 50 ans d’Atmosud, association pour la surveillance de la qualité de l’air de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. A cette occasion, son président M. Pierre-Charles Maria, répondait par « L'air pur n'existe pas ! » à la question de savoir si un air pur pouvait être respiré quelque part sur la planète, dans le Var ou les Alpes-Maritimes ?
Les conséquences pour notre santé en France ? Eh bien les résultats de la surveillance mise en place par Santé publique France montrent une association significative entre l’augmentation des niveaux de pollution tels que les particules PM2.5microns et celle du nombre de décès.
Ainsi, une augmentation de 10 µg/m3 des PM2.5 est associée à une augmentation de 15% du risque de mortalité totale non-accidentelle. Au final, dans notre pays, près de 40 000 personnes décèdent chaque année de la pollution de l’air…
En attendant, le panache de particules et autres polluants émis par les cheminées du Haren continue à se disperser dans l’atmosphère de la Métropole (Photo du 31 janvier 2023 à 21h50).
Pour en savoir plus :
- Santé publique France (2022), Pollution atmosphérique : quels sont les risques ?
- Haut conseil de la santé publique (2019), Pollution par les particules dans l’air ambiant Synthèse et recommandations pour protéger la santé
- ANSES (2012), Pollution de l’air : nouvelles connaissances sur les particules de l’air ambiant et l’impact du trafic routier