Pendant que les participants à la 28ème Conférence des Parties sur les changements climatiques (COP28) se réunissent en plein désert à Dubaï, d’après l’Agence internationale de l’énergie, les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont augmenté en 2022 de 0,9 % ou 321 millions de tonnes (Mt), atteignant un nouveau sommet à plus de 36,8 Gt.
La réduction de 1,6 % des émissions de CO2 dues au gaz naturel suite à un resserrement de l’offre particulièrement prononcé en Europe (-13,5%) exacerbé par les sanctions prises suite à la guerre en Ukraine a été malheureusement compensée par l’augmentation de 1,6 % des émissions dues au charbon, dépassant de loin le taux de croissance moyen de la dernière décennie. Elles ont atteint un nouveau record historique de près de 15,5 Gt. De plus, en 2022 les émissions du pétrole ont augmenté encore plus que celles du charbon, de 2,5 % pour atteindre 11,2 Gt.
Après deux années d’oscillations exceptionnelles en matière de consommation d’énergie et d’émissions, causées en partie par la pandémie de Covid-19, la croissance de l’année dernière a été bien plus lente que le rebond de plus de 6 % de 2021 (source Agence internationale de l’énergie).
Une bonne nouvelle, l’Union européenne a enregistré une réduction de 2,5 % ou 70 Mt des émissions de CO2 malgré les perturbations du marché pétrolier et gazier, les déficits hydroélectriques dus à la sécheresse et la fermeture de nombreuses centrales nucléaires. Les émissions dues au chauffage des bâtiments ont nettement diminué grâce à un hiver doux. Même si les émissions du secteur de l’électricité ont augmenté de 3,4 %, la consommation de charbon n’a pas été aussi élevée que prévue.
Pour la première fois, la production d’électricité à partir de l’énergie éolienne et solaire photovoltaïque combinée a dépassé celle du gaz ou du nucléaire.
Dans la rade non plus, malheureusement toujours pas de réduction notable quant aux émissions atmosphériques de gaz polluants et de particules dans l’air que nous respirons… Les navires de la Corsica Ferries au port de Toulon rejettent leur gaz de combustion, les navires circulant dans la rade font de même ainsi que l’incinérateur de l’Escaillon…
(Photographies du Mega Smeralda de la Corsica Ferries à quai le 1er décembre 2023 à 8h50, du remorqueur Chambon Mistral de la Compagnie Maritime CHAMBON 1 er décembre 2023 à 9h16, de la Vedette d'Intervention Plongeurs/Démineurs Dionée de la marine nationale le 1 er décembre 2023 à 10h54, de l’incinérateur de l’Escaillon le 1er décembre 2023 à 8h59 ).
Les stations de mesure de la « qualité de l’air » d’Atmosud ne mesurant toujours pas les concentrations atmosphériques en oxyde de soufre ou SOx – un des principaux contaminants qui résulte d’une combustion incomplète du mazout lourd utilisé comme carburant dans les navires, tout va bien suivant la règle « pas de données, pas de problèmes ».
Pas de doute donc pour les climatosceptiques locaux, il est toujours urgent d’attendre. Allô Mars ? ici la Terre…
Les capteurs citoyens permettant l’observation de la qualité de l’air sont installés progressivement à différents endroits des communes de la métropole. Ils viennent compléter ceux des trois stations d’Atmosud dans le cadre d’une collaboration menée avec ActEnergieS.
Cinq capteurs citoyens sont d’ores et déjà installés pour observer l’évolution de la qualité de l’air des communes de l’aire toulonnaise dont un à Saint-Mandrier pour pallier l’absence de toute station de mesure Atmosud.
Le 20 novembre dernier, un brûlage de déchets verts à l’air libre a dégagé pendant plusieurs heures un nuage de fumée bien visible qui s’est dispersé de part et d’autre du point de brulage dans l’atmosphère de la colline de la Renardière. Une bonne occasion de vérifier que le capteur citoyen installé dans cette zone détectait et mesurait bien les évolutions des particules atmosphériques en fonction du déplacement du panache et de sa dispersion.
Les capteurs citoyens sont de type Nebuleair qualifiés par Atmosud pour mesurer les concentrations massiques dans l’atmosphère (µg/m3) de trois classes de particules d’un diamètre égal ou inférieur à 10 , 2,5 et 1 microns (μm) (PM₁₀ ,PM₂.₅, PM₁ respectivement) en même temps que la température et l’humidité de l’air.
Les risques pour la santé associés aux particules revêtent une importance particulière pour la santé publique. Elles peuvent pénétrer profondément dans les poumons. Toutefois, les PM₂.₅ peuvent même entrer dans la circulation sanguine. Elles ont principalement des effets sur les systèmes cardiovasculaire et respiratoire, et affectant également d’autres organes.
L’évolution au cours du temps du 20 novembre des résultats des mesurages réalisés toutes les minutes des différentes tailles de particules montre la détection des particules issues du brulage à partir de 9h30 jusqu’à 15h00 dans l’après-midi. Les particules supérieures à 10 µm sont les premières à augmenter pour passer par un premier pic avec l’ensemble des tailles de particules à 11h34, puis à 12h30.
Lors du brulage du 20 novembre, les concentrations ont fluctué au cours de la journée en fonction du déplacement de l’air pollué par le brulage. Deux pics majeurs ont été observés avec des valeurs maximales de 111, 145 et 158 µg/m3 atteintes à 11h34 pour les particules PM₁, PM₂.₅, PM₁₀ respectivement.
L’intérêt de disposer de résultats de mesurages toutes les deux minutes permet de visualiser les pics de pollution correspondant à des événements rapides qui ne sont pas détectés lorsque les données sont fournies sous la forme de moyennes horaires, voire journalières.
Pour autant, les valeurs guides de la qualité de l’air publiées par l’Organisation mondiales de la santé en 2021 concernant les particules PM₂.₅, PM₁₀ ont été établies au niveau journalier et annuel. Ainsi, les valeurs moyennes journalières pour ce 20 novembre ont été de 3,45 µg/m3, 4,78 µg/m3 et de 7,46 µg/m3 pour les particules PM₁, PM₂.₅, PM₁₀ respectivement à comparer à la valeur guide journalière de 15 µg/m3 pour les particules PM₂.₅ et PM₁₀.
Rappel : En raison des risques de pollution et d'incendie, le Code de l'environnement (sous-section 3 : collecte des déchets) et la Circulaire du 18 novembre 2011 (relative à l'interdiction du brûlage à l'air libre des déchets verts), sauf dérogation, interdit de brûler les déchets verts que cela soit à l'air libre ou dans un incinérateur. Pour le Var, c’est l’arrêté préfectoral n° 2013-05-16 du 16 mai 2013 qui interdit tout brulage de déchets verts dans notre département.
En effet, brûler 50 kg de déchets verts émet autant de particules fines qu'un trajet de 14 000 km en voiture à essence.
Pour en savoir plus
- L'observatoire de la qualité de l'air en Région Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur
- Directive 2008/50/CE du Parlement européen et du Conseil du 21 mai 2008 concernant la qualité de l’air ambiant et un air pur pour l’Europe
- Les nouvelles lignes directrices mondiales de l’OMS sur la qualité de l’air visent à éviter des millions de décès dus à la pollution atmosphérique.
En début de matinée, dans le cadre de l’exercice nucléaire en cours, les sirènes des communes de Toulon, La Seyne-sur-Mer, Ollioules et Saint-Mandrier sur Mer ont été activées et un message d’alerte FR-ALERT a été transmis par la préfecture du Var aux propriétaires d’un téléphone portable présents sur ces communes.
L’exercice est maintenant terminé, aussi afin de vérifier l'efficacité opérationnelle des moyens d’information sur notre commune, audibilité des sirènes SAIT et bonne réception ou pas du message FR-ALERT sur nos communes, il est très important que vous participiez à cet exercice en prenant le temps de répondre aux questionnaires mis en place pour l’occasion par le Centre d’information pour la prévention des risques majeurs (Cypres)
Vos réponses permettront de confirmer l’adéquation de ces éléments du système d’information communal et de participer à son amélioration éventuelle.
En scannant les QR code ci-dessus avec votre smartphone vous pourrez directement répondre aux deux questionnaires en ligne établis pour cet exercice par le Cypres ou en cliquant sur les liens suivant Ici pour l'audibilité des sirènes et ici pour FR-Alert.
17 novembre 2023 : Exercice - Exercice - Exercice nucléaire, 22 et 23 novembre 2023 à Saint-Mandrier
Les sirènes d'alerte de Saint-Mandrier vont retentir ce jeudi 23 novembre. La préfecture avertit la population afin qu’il n’y ait pas de lien avec la guerre en Ukraine. En effet, un exercice de mise en œuvre du plan particulier d'intervention (PPI) nucléaire du port militaire de Toulon[1] est programmé les 22 et 23 novembre 2023 qui inclura pour la première fois la commune de Saint-Mandrier. Cet exercice a pour objet de tester le PPI qui serait mis en œuvre en cas d’évènement radiologique avec des rejets de substances radioactives dans l’environnement qui pourraient atteindre la presqu’ile.
Le sous-marin d’attaque Suffren navigant devant Saint-Mandrier après avoir quitté la base des sous-marins de Missiessy du port militaire de Toulon.
Le scénario fictif retenu pour cet exercice est celui d’un accident majeur affectant le réacteur nucléaire d’un sous-marin d’attaque alors qu’il serait à quai de la base des sous-marins du port militaire. Le scénario d’accident retenu est celui d’une évolution lente de l’accident, c’est-à-dire avec un rejet de substances radioactives qui interviendrait plus de 6 heures après le début de l’accident.
C’est la première action concrète à la suite de la révision en cours de ce PPI incluant la commune de Saint-Mandrier pour laquelle l’APE et France Nature Environnement ont œuvré. Ainsi, à la suite de nos demandes, l’élargissement de la zone d’information, de planification renforcée et de pré-distribution de comprimés d’iode stable, est passée d’une distance de 2 à 5 km autour de la base des sous-marins (Missiessy) et de la zone d’appontement et d’entretien du porte-avions Charles de gaulle (Milhaud et Vauban).
Carte géographique des rayons de 2 et 5 km
Carte des deux zones concernées par le PPI nucléaire du port de Toulon validés par l’autorité de sûreté nucléaire de défense (ASND). Zone de mise à l’abri reflexe des populations vivant dans le rayon 2 km, voire potentiellement d’évacuation, et Zone d’élargissement de la zone d’information, de planification renforcée et de pré-distribution de comprimés d’iode stable passant à 5 km, intégrant désormais la population de la commune de Saint-Mandrier-sur-Mer.
Les PPI mettent en œuvre les orientations de la politique de sécurité civile en matière de mobilisation de moyens, d'information et d'alerte, d'exercice et d'entraînement (Article R741-18 code de la sécurité intérieure). C’est donc à ce titre que les sirènes du Système d’alerte et d’informations aux populations (SAIP) des communes de Toulon, La Seyne-sur-Mer, Ollioules et Saint-Mandrier sur Mer concernées par ce PPI vont retentir ce jeudi 23 novembre.
Les sirènes du SAIP vont émettre 3 signaux sonores prolongés et modulés (montant et descendant) séparés par un intervalle de silence de 5 secondes. Les sirènes PPI de la Marine dans l’enceinte militaire devraient également être déclenchées.
Une nouveauté, la Préfecture du Var testera la mise en œuvre du dispositif d'alerte à la population « FR-ALERT » du SAIP qui est opérationnel partout en France y compris en outre-mer depuis juin 2022.
FR-ALERT est un système d’alerte des populations qui permet d’envoyer des notifications sur les téléphones portables des personnes présentes dans une zone confrontée à un danger. Les personnes présentent sur les territoires des 4 communes et disposant d’un portable recevront donc ce jeudi 23 novembre un message signalant l’exercice. Vous ne pourrez pas rater le message car son indicatif est particulier.
Vous l’aurez compris, l'un des objectifs de cet exercice est donc de tester l'efficacité opérationnelle des sirènes et de FR-ALERT sur nos communes, aussi il est donc très important que vous participiez à cet exercice en prenant le temps de répondre à un questionnaire très court mis en place pour l’occasion par le Centre d’information pour la prévention des risques majeurs (Cypres)
Vos réponses permettront de confirmer l’adéquation de ces éléments du système d’information communal et de participer à son amélioration éventuelle.
En scannant les QR code ci-dessus avec votre smartphone vous pourrez directement répondre aux deux questionnaires en ligne établis pour cet exercice par le Cypres ou en cliquant sur les liens suivant Ici pour l'audibilité des sirènes et ici pour FR-Alert.
Afin de promouvoir la maîtrise des risques, les législations qui se sont succédées ont rendu obligatoire un certain nombre d’outils qui se déclinent en étude de danger et d’impact, plan de prévention, document unique d’évaluation, etc. Ce PPI est donc un volet crucial de la sécurité, garantissant une réaction coordonnée et efficace en cas de crise nucléaire afin de prévenir les conséquences sanitaires graves pour les personnes susceptibles d’être concernées par des rejets d’éléments radioactifs.
Cependant, au son des sirènes ne courrez pas jusqu’aux pharmacies pour y trouver des comprimés d’iode stable. La distribution des comprimés d’iodure de potassium a pris du retard puisque les pharmacies des 4 communes n’ont toujours pas été approvisionnées alors qu’elles devaient initialement l’être en juin 2022, puis annoncée en juin 2023 pour cet exercice...
Pour en savoir plus
- DOSSIER DE PRESSE « PPI TOULON 2023 » Un dossier très complet sur l’exercice national de sécurité nucléaire à dominante sécurité civile dans la base navale de Toulon les 22 et 23 novembre 2023.
- Note d’analyse APE de mars 2019 PPI Impact des rejets radioactifs atmosphériques sur la presqu’ile de Saint-Mandrier : lien de téléchargement.
- Note d’analyse APE de décembre 2021 PPI Impact des rejets radioactifs liquides sur la presqu’ile de Saint-Mandrier : lien de téléchargement
- FR-ALERT Comment ça marche ?
- Sûreté nucléaire : prévention et gestion des risques
[1] Les plans particuliers d'intervention sont établis, en vue de la protection des populations, des biens et de l'environnement, pour faire face aux risques particuliers liés à l'existence ou au fonctionnement d'ouvrages ou d'installations dont l'emprise est localisée et fixe (Article R741-18 code de la sécurité intérieure) mais dont les conséquences s’étendraient à l’extérieur des installations militaires.
En complément des actions menées pour la protection de l’environnement contre les pollutions des écosystèmes marins et terrestres, il est également urgent d’agir dans le domaine de la santé.
Aussi ensemble, soutenons la mise en place rapide une maison de santé à Saint-Mandrier !
Un point de situation sera réalisé ce soir mercredi 15 novembre lors d’une réunion publique à 18h00 à la salle Marc Baron Saint-Mandrier Village.
Les représentants des associations de professionnels de santé, des citoyens pour la réalisation d’une maison de santé et de la commune présents à cette réunion répondrons à vos questions.
Pour en savoir plus :