Les associations AtmoSud et Qualitair Corse organisaient aujourd’hui à Toulon la 3ème Journée Méditerranéenne de l’Air consacrée aux Ports.
Les autorités portuaires, les compagnies maritimes méditerranéennes, les experts de la pollution atmosphérique, les associations et les acteurs territoriaux français et italiens se sont donc réunis une fois de plus pour discuter de la réduction de la pollution de l’air qui est un risque avéré pour la santé de nous tous vivant sur la côte Méditerranéenne.
Le Marella Discovery 2 et les navires de la Corsica Ferry se croisent dans la rade mélangeant leurs panaches de fumée… (28 avril 2022)
Si les participants à cette réunion étaient vers 20h sur les quais du port de Toulon ou sur un site donnant sur la rade leurs poumons ont aspiré partie des retombées atmosphériques des polluants rejetés par les cheminées des navires entrant et quittant la rade. Le monde d’hier à la vie dure…
Par contre, en Italie, plus précisément à Catane ou à Palerme en Sicile, vous pourrez constater la présence quotidienne de navires qui sont déjà dans le début du monde de demain, celui des navires à motorisation hybride pour des escale à zéro émission dans les ports.
Des escales zéro fumée, vous vous rappelez celles qui nous sont promises depuis des années et que nous voudrions bien voir devenir réalité ici aussi !
Navire Eco Malta Grimaldi Hybrid RoRo à zéro émission dans le port de Catane (26 avril 2022)
Fin d’après-midi à l’approche du Cap Cépet, le Mega Express Three est bien visible avec son panache de fumée noire rabattue vers la surface de la mer, y entrainant ses polluants. A l’entrée de la rade, le panache s’étale polluant maintenant l’air du littoral que respire Mandréens et Toulonnais.
Le Mega Express Three à l’approche du Cap Cépet et à l’entrée dans la rade (17 avril 2022 – 18h00)
Le Mega Express Three croise le Bougainville de la compagnie Ponant quittant la rade pour rejoindre Cannes. Salade de polluants, soufre, dioxyde d’azote, etc… dans les émissions bien visibles en sortie des cheminées.
Le Bougainville en sortie de la petite rade croise le Mega Express Three qui entre au port, tous deux panaches dehors (17 avril 2022 – 18h30)
L’Escale zéro fumée, est-ce que ce ne serait pas une opération d’enfumage… des citoyens en attendant que des normes internationales de fioul respectueux de notre santé et de l’environnement soient imposées aux navires français navigant en Méditerranée ?
Ce soir dans la rade, travaux pratiques du cours de Modélisation de la pollution atmosphérique avec le traitement d’un cas d’école, la Dispersion atmosphérique d’un rejet de particules polluantes.
En effet, à 19h00 le Pascal Lota de Corsica Ferries appareille du port de Toulon pour gagner Bastia via la grande rade. Dans un grand élan de générosité pour nos études de pollutions, il rejette par ses cheminée un panache de fumée bien noire particulièrement repérable.
Le Pascal Lota rejette un panache de particules fines et autres polluants qui se disperse au-dessus de la zone littorale. Soyez rassurés puisqu’aucune station de mesure de la qualité de l’air ne détectera ces polluants que certains d’entre nous respirerons… (8 avril 2022 – 19h10)
En ce début de soirée, les conditions atmosphériques de la rade ont la configuration typique de la période du coucher de soleil ou de nuit clair, la couche limite atmosphérique est stable avec des transferts turbulents faible dans la direction verticale.
Conséquence, le panache des résidus de la combustion du fioul dans ses 4 moteurs Wärtsilä d’une puissance de 50 400 kW sort encore très chaud des cheminées du Pascal Lota pour être propulsé dans l’atmosphère. La température de celle-ci étant plus faible et l’absence de vent font que le panache va atteindre une belle altitude, de l’ordre de 300 m. A partir de cette altitude les polluants du panache vont se disperser dans l’atmosphère proche pour retomber par gravité sur les zones environnantes. Un bête modèle de panache gaussien permettra ainsi de calculer les niveaux de cette pollution de proximité, à vos calculettes, vous avez 15 minutes !
Si cette pollution n’était quotidienne, cette fumée noire pouvait être interprétée comme un signe de scrutin sans résultat pour l’élection présidentielle de dimanche. Mais que nenni, il faudra encore attendre des années pour que l’atmosphère de notre région ne soit plus polluée régulièrement par les particules fines et moins fines émises par les ferries et les véhicules dans les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs - petits faiseurs qui s’inquiéteraient de notre santé…
Selon la dernière étude de Santé publique France, près de 40.000 décès sont liés chaque année à une trop forte exposition aux particules fines et 7000 au dioxyde d'azote.
Le panache quotidien du Méga Express Four quittant le port de Toulon pour rejoindre la Corse en polluant l’atmosphère des habitants du littoral de la petite et grande rade.
Malgré les appels répétés à réduire rapidement les émissions de gaz à effet de serre, les conséquences du changement climatique s’accélèrent, conduisant à « une menace pour le bien-être humain et la santé de la planète », ont alerté lundi des experts de l’ONU sur le climat, qui notent qu’ « agir maintenant peut assurer l’avenir » de la planète.
Lors de la présentation du dernier rapport du GIEC, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, pointant du doigt une « abdication de leadership criminelle ». « Les coupables sont les plus grands pollueurs du monde, qui mettent le feu à la seule maison que nous ayons », a-t-il dit.
Pourtant, près de la moitié de l’humanité vit dans la zone de danger – aujourd’hui et maintenant. « De nombreux écosystèmes ont atteint le point de non-retour – aujourd’hui et maintenant (...) Les faits sont là, indéniables », a-t-il ajouté dans un message vidéo.
Pour le secrétaire général de l’ONU, le rapport du GIEC met en évidence deux vérités fondamentales. « La première est que le charbon et les autres combustibles fossiles étouffent l’humanité », a insisté António Guterres, rappelant que ces combustibles fossiles sont une impasse pour la planète, l’humanité et pour les économies aussi.
Le coup de vent d’Est (Levante) qui perdure provoque de fortes houles mais, alors qu’habituellement il apporte des nuages et de la pluie, cette fois-ci que nenni, c’est un " levant blanc " qui souffle plutôt l’été. Serait-ce de mauvais augure quant à la durée de la sécheresse qui s’est installée depuis des semaines maintenant sur la presqu’ile ?
Les épaves parsèment l’avant-port de Saint-Mandrier, certaines depuis plus d’une année, car une même cause conduit aux mêmes effets… (Photos du 25 mars 2022)
En tout cas, ce coup de levante qui perdure a également produit de la matière première sur la presqu’ile pour l’artiste Tadashi Kawamata (voir notre post du 20 mars). De nouvelles épaves se sont rajoutées à celles qui jonchent la digue du port du village et celles qui rouillent sur place depuis des années polluant méticuleusement les eaux de la rade …
Il a également renforcé les courants qui ont apporté sur nos plages quantité de déchets plastiques et bon nombre de Biomédias qui proviennent des rejets des stations d’épuration des eaux sanitaires. C’est ce que nous avons constaté lors d’un nettoyage citoyen, puisqu’il faut bien se substituer au service communaux/métropolitains pour nettoyer nos plages en dehors de la saison estivale. Ce n’est pas une première.
Ainsi, près d’une centaine de filtres Biomédia ont été collectés hier sur les 80 m linéaire de la plage de la Vieille. Notre collecte n’étant pas exhaustive, l’ampleur de ces nouveaux échouages est donc inquiétante de par leurs conséquences sur la contamination de l’environnement et éventuellement sur notre santé puisqu’ils témoignent de la trajectoire des eaux rejetées par les stations d’épuration.
Epave et divers débris de différents types sont échoués sur les plages de la presqu’ile comme celle de la Vieille. Ainsi, de nombreux biomédias rejetés par les stations d’épuration des eaux sanitaires sont été collectés. Leur présence démontre, si besoin était, que les trajectoires des eaux polluées rejetées par les stations d’épuration atteignent les eaux de nos plage, inquiétant non ? (Photo du 25 mars 2022)
Les particules de plastique sont des polluants omniprésents dans l’environnement et les chaînes alimentaires mais, à ce jour, aucune étude n’avait fait état de la présence de particules de plastique dans le sang humain. Et bien c’est chose faite, pour la première fois une étude aux Pays-Bas publiée le 24 mars 2022 détaille la découverte de microplastiques dans le sang humain, ce qui ne manque pas d’inquiéter quant à leur impact sur la santé humaine.
Une étude pionnière de biosurveillance humaine a démontré que les particules de plastique sont biodisponibles et absorbées pour se retrouver dans la circulation sanguine humaine. De nouvelles études seront nécessaires pour la compréhension de l'exposition à ces substances chez les organismes vivants dont l'homme. Il reste également à déterminé le risque pour la santé publique en fonction de l’importance de l'exposition aux particules de plastique.
Des particules microscopiques, 0,0007 mm, ont été découvertes chez 77% d’un groupe de donneurs de sang adultes en bonne santé. Ce sont le polyéthylène téréphtalate, le polyéthylène et les polymères de styrène (un paramètre somme du polystyrène, du polystyrène expansé, de l'acétonitrile butadiène styrène, etc.) qui ont été quantifiés en plus grandes quantités, suivis du poly(méthyl méthylacrylate)…
Nous avions fait un courrier à l’ARS en juillet dernier qui est resté sans réponse. Plus que jamais, que font les grands diseurs qui se disent préoccupés par la protection de notre santé, petits faiseurs...