Suite aux épisodes de pollution des plages de Saint-Mandrier, l'ARS confirme que les résultats d'analyses ainsi que les arrêtés de fermeture des plages doivent être affichés, voir ce courrier en réponse à notre signalement du 4 juillet dernier.
La commune a bien été défaillante fin juin. L'ARS va faire un courrier de rappel au maire de Saint-Mandrier pour lui rappeler ses obligations.
Quant aux eaux du port de Saint-Mandrier, elles sont sous la responsabilité conjointe du préfet et de TPM. Le réglement particulier de police des ports de la rade de Toulon est applicable, notamment son article 26 ci-dessous:
Notre courrier du 29 juin dernier interrogeait le préfet sur les contrôles réalisés sur les eaux du port de Saint Mandrier avant la réalisation du tournoi de joutes du 2 juillet. Le préfet du Var dans sa réponse datée du 30 juin indique que cela n'est pas du ressort de ses services, mais de la métropole TPM ayant la compétence "autorité portuaire" ainsi que la CCI Var.
Soit, le préfet du Var n'est pas responsable... Pourtant dans un département mitoyen c'est bien le préfet qui signe les arrêtés portant dérogation pour autoriser la baignade aux seuls joueurs chutés à l'eau aux dates et heures des entrainements et tournois précisés dans le même arrêté.
Le 4 juillet, nous avons interrogé la directrice des ports de la Chambre de Commerce du Var. A ce jour, le 23 juillet, nous n'avons pas reçu de réponse ...
Et oui, alors que les affichages au niveau des postes de secours des résultats concernant la qualité des eaux de baignade avaient fait l’objet d’une interruption durant l’épisode de pollution, l’affichage des résultats de l’Agence régionale de santé (ARS) vient de reprendre aujourd’hui.
Les résultats des prélèvements réalisés le 30 juin dernier montrent que pour l’ensemble des plages le nombre des germes d’Escherichia coli et de Streptocoques fécaux est de l’ordre de 15 germes/100ml permettant à l’Agence régionale de santé de classer la qualité des eaux de baignade comme bonne. Ouf !
Pour autant, il vient de nous être signalé la présence aléatoire de « taches » d’eau dérivantes de couleur marron et d’odeur nauséabonde dont l’une a été observée le 1er juillet dernier, le lendemain des prélèvements d’eau pour les contrôles, dérivant parallèlement à la plage à partir de la terrasse du Mas Sainte-Asile.
Cette observation a été signalée à l’ARS… qui certes ne répond jamais à nos courriers (photo de la plage de Sainte-Asile prise le 1er juillet à 19h17).
La page Facebook Gilles Vincent indique que concernant « La Plage SAINT ASILE. Eh bien oui la plage a été polluée et parce que nous exerçons un contrôle strict, elle a été fermée. Cela signifie qu'un arrêté de fermeture a été pris, des barrières installées et un affichage publié. ».
Le texte continue par une diatribe habituelle avec menace contre le président de l’APE, « Nous avons bien joué notre rôle de protection de la santé humaine contrairement aux affirmations du Président de l'APE qui se balade un appareil photo en bandoulière et qui se contente de faire des commentaires désobligeants sur son site.... Aussi je lui rapelle (sic) qu'en cas de danger la loi lui impose de prévenir les autorités d'un risque et que s'il ne le fait pas sa responsabilité personnelle pourrait être engagée ».
Nous rappelons que ce n’est pas avec un appareil photo que d’éventuelles contaminations bactériologiques peuvent être détectées, en bandoulière ou pas. Par contre, une directive européenne transposée en droit français par les articles législatifs : L.1332-1 à L.1332-9 et articles réglementaires : D.1332-14 et suivants) du code de la santé publique (CSP) ainsi qu'un arrêté (22 septembre 2008) définissent les mesures de contrôle de la qualité bactériologique (germes d’Escherichia coli et de Streptocoques fécaux) des eaux de baignade des plages et notamment la fréquence et les modalités d’exercice du contrôle sanitaire, ainsi que les critères de conformité des sites. Ces textes précisent que ces mesures sont réalisées par l’Agence de santé régionale (ARS) avec une publication sur le site dédié du Ministère de la santé et d’une transmission au gestionnaire de la plage, dans le cas de Sainte-Asile, la commune.
Ce début juin 2023, le site de la Direction générale de la santé a reporté des résultats de mesure bactériologique des eaux de baignade de la plage de sainte-Asile qui montrent des pollutions bactériennes records en streptocoques fécaux atteignant 138 640 germes/L, en Escherichia coli atteignant 36 710 germes/L (Eaux de baignade).
Ces résultats sont classés par l’Agence Régionale de Santé (ARS) comme « mauvais » puisque le 20 juin le comptage de germes de streptocoques fécaux est près de quarante fois supérieur à la valeur limite moyen/mauvais de 3 700 streptocoques fécaux/L et celui des germes d’Escherichia coli est près de 4 fois supérieur à la limite de 10 000 Escherichia coli/L.
Le dépassement de ces seuils déclenche l’application d’un arrêté municipal d’interdiction de baignade.
Evolution du nombre de germes de streptocoques fécaux et de Escherichia coli dans les eaux de mer prélevées à la plage de Sainte-Asile de juin à septembre de 2017 au 20 juin 2023 exprimé par 100 ml (Source ARS-PACA et Ministère de la santé).
Cette plage avait perdu son pavillon bleu suite à la pollution du 7 juin et 14 aout 2018, pollution particulièrement corsée également en juin puisque le comptage des germes de Escherichia coli avait dépassé les 116 360 E. coli/L et les 65 810 Streptocoques fécaux/L. Var-Matin reporte les explications données pour cette pollution, « le maire Gilles Vincent, trouve son origine dans les travaux d’aménagement de la résidence vacances Cap Azur. Lors des travaux, le site n’avait pas été nettoyé correctement. Et quand les pluies sont arrivées, des saletés ont atterri dans le réseau pluvial et se sont retrouvées du côté de la plage de Sainte-Asile ».
Que va-t-on imaginer aujourd’hui comme explication pour ce nouveau record pour cette plage qui montre des pollutions bactériologiques récurrentes ? On se souvient d’ailleurs que cette plage devait être certifiée ISO14001, c’est-à-dire gérée pour maîtriser les impacts environnementaux engendrés par les activités humaines afin de conduire à une amélioration continue de sa performance environnementale. C’est donc raté à l’évidence !
Un panneau était apparemment invisible pour les baigneurs qui ont peut-être pensé qu’il concernait les travaux en cours sur le trottoir et en haut de la plage tandis qu’un camion pompe aspirait les eaux sanitaire au niveau des plaques d’égout de la route derrière la plage et le poste de secours inoccupé sans drapeau ni rouge et/ou violet pour indiquer l’interdiction de se baigner (Photo Plage se Sainte-Asile, le 23 juin 2023 entre 16h00 et 17h00).
En tout cas, question surveillance de la plage et respect de l’interdiction de la baignade, en fin d’après-midi ce 23 juin on pouvait admirer un camion pompe en cours de curage des canalisations longeant la route de la plage pendant que des baigneurs dont des enfants étaient dans l’eau… Pas de pavillon rouge, ni violet pour signaler l’interdiction de baignade à cause de cette pollution. Nous sommes intervenus pour signaler la fermeture de la plage à la baignade mais qui d’autres s’occupent vraiment de la santé des enfants ?
Les sources de pollutions bactériologiques sont multiples, déversement d’eaux sanitaires, cadavres d’animaux en décomposition, etc. Qui d’ailleurs est chargé de ramasser les cadavres de rats morts sur le trottoir devant la piscine du Nemea ? Saint-Mandrier, presqu’ile de charme… (Photo Plage se Sainte-Asile, le 23 juin 2023 à 18h00).
L'embarcadère des Sablettes dans la baie du Lazaret est fermé jusqu’à la fin du mois de juin pour raison de travaux maritimes dans la baie du Lazaret, des opérations de dragage annoncés dans la presse locale. Cependant aucun affichage réglementaire d’un arrêté de travaux n’est affiché sur le terrain au niveau du ponton des Sablettes. Le flou commence…
Aucune information permettant de connaître la nature des travaux n’est affiché au niveau du ponton des Sablettes, ni donc de savoir où la trouver. Le chenal d’accès au ponton des navettes maritimes (dans l’ellipse) qui nécessiterait un nouveau dragage est bien visible sur cette photo.
Les travaux ont été considérés comme sans aucune incidence sur l’environnement et les activités du Lazaret par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) sur la base d’un dossier de déclaration de travaux déposé par la Métropole. Aucune autorisation n’a donc été délivrée…
Aussi, France Nature Environnement PACA et Var et l’APE ont demandé dans un premier courrier, le 22 mai 2023, d’avoir copie des documents du dossier de cette déclaration. La réponse de la DDTM par courriel confirme qu’il n’y a pas lieu de donner d’autorisation vu l’absence d’impact déclaré, mais sans qu’aucun document du dossier démontrant ces affirmations ne nous soit transmis.
Le flou sur les réponses à nos demandes, nous y sommes habitués, vu le nombre de documents que nous attendons sur différents dossiers en cours: actualisation du Plan de protection nucléaire du port militaire de Toulon, Plan de protection du centre de stockage du Lazaret, destruction de l’herbier de posidonies, etc.
Cependant, compte tenu de la pauvreté technique de la première réponse, nous avons réitéré notre demande le 27 mai 2023 car c’est une bien une obligation d’informer de la nature des travaux pour éventuellement avoir accès au dossier technique afin de connaitre, par exemple, l’appréciation du dossier par les services de la DDTM.
Comme à l’habitude nous précisions dans notre courrier les raisons qui motivaient nos demandes : l’évaluation de l’impact de ces travaux sur des espèces végétales marines protégées présentes dans la zone de dragage et leur impact sur les productions mytilicoles, ostréicoles et aquacoles de la petite rade.
Dans ce courrier nous précisions nos demandes d’informations : « le montant des travaux, les résultats des analyses des sédiments, la gestion des sédiments dragués, les effets des re-suspensions sur les activités mytilicoles de la baie et la cartographie de l’ensemble des espèces protégées de cette zone et l’impact sur ces espèces ».
A ce jour, toujours pas de réponse, mais les travaux ont commencé. Y aurait-il donc un loup ?
L’herbier est bien visible en premier plan en bas de la photographie, à proximité de la barge en cours de dragage. Vue sous-marine de l’herbier qui se développe jusqu’aux enrochements littoraux.
Deux articles récents non signés, quasi identiques, genre communiqués de presse, ont été publiés dans la lettre-économique-politique-paca et Var-Matin respectivement le 3 et 6 juin qui décrivent les opérations de dragage mais sans donner aucune information concrète sur les impacts de ces opérations, sauf à préciser dans les mêmes termes que « la préservation des herbiers de Cymodocées est l’enjeu du chantier ». La Cymodocée, comme la Posidonie, est en effet une espèce végétale marine protégée dont les herbiers sont importants pour la préservation de la biodiversité locale. Tiens, tiens...
Nous avons évidemment de nombreuses autres questions quant aux modèles d’évaluation de l’impact des opérations de dragage avec l’efficacité de la barrière à particules, le transfert des polluants depuis les sédiments remobilisés lors du dragage et les impacts chimiques de ces polluants sur les productions locales, l'évaluation de l'impact des dragages sur la qualité chimique des eaux au cours et après les travaux, le devenir des eaux d'essorage issues du stockage des sédiments dans les bennes et sur le quai du port de la Petite Mer, les résultats de mesures des niveaux de polluants dans les vases draguées qui font qu’elles doivent être stockées dans un site dédié, etc.
Les réponses devraient être disponibles dans le dossier soumis par TPM, alors pourquoi ne pas fournir le dossier, pourquoi ce flou ? A moins que …