Le Pascal Lota de Corsica Ferries bien connu pour son panache noir bien visible à ses arrivées et sorties de la rade peut aussi polluer directement les eaux du port de Toulon, et donc les eaux de la rade. C’est ce qu’a constaté Azur Skippers qui a posté sur Facebook des photos impressionnantes !
Le Pascal Lota de la compagnie Corsica Ferries quittant la rade avec un panache de pollution bien visible (16 septembre 2022, 19h52) et rejetant des eaux usées très colorées directement dans les eaux du port de Toulon (Photo Azur Skippers, 13 septembre 2022, 12h30).
Ce 13 septembre, le Pascal Lota rejetait donc des eaux usées dans le port, apparemment sans aucun traitement préalable, ou pas efficace à la vue de leur couleur. La nappe, d’un volume et composée de substances inconnues, dont la source était par contre bien identifiable par sa couleur blanchâtre n'a pas été isolée par une barrière flottante pour être pompée et traitée comme c'est habituellement la règle. Non, la nappe d’eau polluée a fait l'objet d'un traitement hautement technologique, à savoir une dispersion-dilution dans les eaux du port à l'aide de l’hélice du bateau de la cellule antipollution, suivant la procédure « ni vue, ni connue… »
La nappe d’eaux usées s’est répandue dans les eaux du port pour être dispersée par les passages du bateau de la « cellule antipollution » du port (Photo Azur Skippers, 13 septembre 2022, 12h30). Rien à dire c’est efficace pour effacer toute trace visible de pollution mais où sont donc passés les polluants à votre avis ? On ne peut qu’être d’accord avec Azur Skippers, c’est « juste inadmissible ! ».
Apparemment aucun prélèvement d’eau pour réaliser des mesures de polluants n'a été réalisé pendant l’épisode de pollution. Ce qui est certain à ce jour, c’est que nous n’avons trouvé aucune information sur cette pollution sur les sites officiels de la DDTM, de l’OFB ou de la CCIV-Var Ports Rade de Toulon. Les habitants de la métropole toulonnaise ne connaitront donc pas les substances rejetées, ni par conséquent leurs effets et toxicités pour l'environnement marin ou éventuellement sur leur santé.
Le coup de vent d’Est (Levante) qui perdure provoque de fortes houles mais, alors qu’habituellement il apporte des nuages et de la pluie, cette fois-ci que nenni, c’est un " levant blanc " qui souffle plutôt l’été. Serait-ce de mauvais augure quant à la durée de la sécheresse qui s’est installée depuis des semaines maintenant sur la presqu’ile ?
Les épaves parsèment l’avant-port de Saint-Mandrier, certaines depuis plus d’une année, car une même cause conduit aux mêmes effets… (Photos du 25 mars 2022)
En tout cas, ce coup de levante qui perdure a également produit de la matière première sur la presqu’ile pour l’artiste Tadashi Kawamata (voir notre post du 20 mars). De nouvelles épaves se sont rajoutées à celles qui jonchent la digue du port du village et celles qui rouillent sur place depuis des années polluant méticuleusement les eaux de la rade …
Il a également renforcé les courants qui ont apporté sur nos plages quantité de déchets plastiques et bon nombre de Biomédias qui proviennent des rejets des stations d’épuration des eaux sanitaires. C’est ce que nous avons constaté lors d’un nettoyage citoyen, puisqu’il faut bien se substituer au service communaux/métropolitains pour nettoyer nos plages en dehors de la saison estivale. Ce n’est pas une première.
Ainsi, près d’une centaine de filtres Biomédia ont été collectés hier sur les 80 m linéaire de la plage de la Vieille. Notre collecte n’étant pas exhaustive, l’ampleur de ces nouveaux échouages est donc inquiétante de par leurs conséquences sur la contamination de l’environnement et éventuellement sur notre santé puisqu’ils témoignent de la trajectoire des eaux rejetées par les stations d’épuration.
Epave et divers débris de différents types sont échoués sur les plages de la presqu’ile comme celle de la Vieille. Ainsi, de nombreux biomédias rejetés par les stations d’épuration des eaux sanitaires sont été collectés. Leur présence démontre, si besoin était, que les trajectoires des eaux polluées rejetées par les stations d’épuration atteignent les eaux de nos plage, inquiétant non ? (Photo du 25 mars 2022)
Les particules de plastique sont des polluants omniprésents dans l’environnement et les chaînes alimentaires mais, à ce jour, aucune étude n’avait fait état de la présence de particules de plastique dans le sang humain. Et bien c’est chose faite, pour la première fois une étude aux Pays-Bas publiée le 24 mars 2022 détaille la découverte de microplastiques dans le sang humain, ce qui ne manque pas d’inquiéter quant à leur impact sur la santé humaine.
Une étude pionnière de biosurveillance humaine a démontré que les particules de plastique sont biodisponibles et absorbées pour se retrouver dans la circulation sanguine humaine. De nouvelles études seront nécessaires pour la compréhension de l'exposition à ces substances chez les organismes vivants dont l'homme. Il reste également à déterminé le risque pour la santé publique en fonction de l’importance de l'exposition aux particules de plastique.
Des particules microscopiques, 0,0007 mm, ont été découvertes chez 77% d’un groupe de donneurs de sang adultes en bonne santé. Ce sont le polyéthylène téréphtalate, le polyéthylène et les polymères de styrène (un paramètre somme du polystyrène, du polystyrène expansé, de l'acétonitrile butadiène styrène, etc.) qui ont été quantifiés en plus grandes quantités, suivis du poly(méthyl méthylacrylate)…
Nous avions fait un courrier à l’ARS en juillet dernier qui est resté sans réponse. Plus que jamais, que font les grands diseurs qui se disent préoccupés par la protection de notre santé, petits faiseurs...
Aujourd’hui, malheureusement les principales pollutions classiques des eaux marines étaient une fois de plus bien visibles dans le port :
- des hydrocarbures irisaient la surface de l’eau. Leur évaporation est néfaste à la santé de ceux qui les respirent. Du point de vue environnemental, ces produits, en plus des additifs qu’ils contiennent, génèrent des molécules toxiques en quantité importante dans la colonne d’eau.
Lorsque les eaux portuaires sont turbides, ces molécules se fixent sur la matière en suspension qui se déposent sur le fond et contaminent les sédiments. Dans les eaux et dans les sédiments ces molécules toxiques ont un effet sur la biodiversité et contaminent les organismes qui survivent ou transitent dans les eaux du port.
- des macrodéchets flottaient également en grand nombre à la surface des eaux, en particulier de nombreux débris en plastique. Ces déchets, liés aux activités se déroulant sur ou à proximité des plans d’eau, y sont amenés par le vent ou jetés volontairement à la mer.
Ces macrodéchets vont se dégrader progressivement en microparticules qui vont être assimilées par les différents organismes marins, par exemple par ingestion. Toutes les fractions contamineront les différents échelons des chaines alimentaires avec des effets de bioaccumulation.
L’institut Ifremer vient de publier son rapport annuel sur l’évaluation de la qualité des zones de production de coquillages classées et l’évolution de leur qualité pour la période 2018-2020 sur la base des résultats des réseaux de contrôle microbiologique (REMI) et chimique (ROCCH).
Comme nous le craignions, Ifremer classe la baie du Lazaret en « Très mauvaise qualité » et conclut que « Le classement « B » attribué à la zone par arrêté préfectoral (en 2009) n’est pas concordant avec la qualité estimée sur la période évaluée ».
Evolution de 2018 à 2020 de la présence du nombre de bactéries Escherichia coli par 100g de chair et de liquide intervalvaire (CLI) des échantillons de moules prélevées dans la baie du Lazaret. La valeur seuil de 4 600 E. coli/100g CLI est indiquée par un trait en tiretés.
En effet, le 06 avril 2020 une contamination microbiologique a été détectée atteignant 160 000 Escherichia coli/100g de CLI, soit 34 fois la valeur seuil de 4 600 de E. coli/100g CLI et 22% de la valeur maximale de 720 000 E. coli/100g de CLI observée 18 juillet 1994.
⚡J-3 AVANT LA CLÔTURE DES INSCRIPTIONS POUR LA SAISON 2 DU
PROGRAMME DE PROCÈS-SIMULÉ WILD LEGAL : ECOCIDE ET BOUES EN MÉDITERRANÉE
Les inscriptions sont ouvertes jusqu'au 31 décembre 2020 ! L'unique condition d'éligibilité est d'être soi-même étudiant juriste, c'est-à-dire être en fac de Droit (en priorité master toutes spécialités) ou de Sciences Politiques (spécialité droit).
Le sujet : Le cas emblématique de l’usine de Gardanne, responsable du rejet de déchets toxiques chargés en métaux lourds, les fameuses « boues rouges » dans la Méditerranée. Entre 1967 et 2015 l'usine a déversé ces boues rouges avec l'autorisation de l’État, au cœur de l'actuel parc national des Calanques. Téléchargez l'historique. Via une canalisation de plus de 55 km de long, elles sont répandues à 320 mètres de profondeur. Au total, 32 millions de tonnes de déchets auraient ainsi été déversées. La destruction de la nature est tellement grave, qu’il paraît impossible scientifiquement de restaurer les écosystèmes. Il s’agit d’une violation des droits de l’océan et d’un cas d’écocide majeur.
Pour ce second procès-simulé, les étudiants se verront ici soumettre l’affaire avec pour consigne de traiter ce cas sous l’angle du droit pénal environnemental positif tout en développant plus-avant leur réflexion par l’application de la qualification de crime d’écocide et de délit générique d'atteinte à l'environnement, [disposition annoncée sous le nom de "délit d'écocide" par le gouvernement].
Au sein de ce procès-simulé, vous serez formés et guidés jusqu'au procès final par le biais de cours en ligne et de rendez-vous digitaux. Ces étapes ont pour objectif de vous mettre à disposition les outils nécessaires pour vous permettre d'aller au bout de votre raisonnement juridique, en requête comme en défense.
LIEN VERS LES INSCRIPTIONS ICI : >> https://www.helloasso.com/associations/wild-legal/evenements/proces-simule-2-ecocide-et-boues-rouges-en-mediterranee
Pour plus d'informations sur ce cas, vous trouverez ici le podcast avec Marine Calmet, Présidente du programme Wild Legal, et Jean Ronan cofondateur de l'association ZEA, qui vous expliquent leur combat contre les boues rouges.
PODCAST COMPLET : https://soundcloud.com/wildlegalfrance
LIEN VERS LA PAGE : https://www.wildlegal.eu/2020-21
Pour toute question, vous pouvez écrire à l'adresse
- 19 décembre 2020 : Nouvel arrêté préfectoral sur la consommation des moules et huitres de Tamaris (Baie du Lazaret)
- 12 décembre 2020 : Santé - Arrêté préfectoral interdisant la consommation des moules et huitres de Tamaris (Baie du Lazaret)
- 7 décembre 2020 : La pollution des mers « augmente en silence » et ses effets sur la santé humaine également !
- Septembre 2019: Des polluants détectés dans l’ensemble de la population