Ce matin, au lever du soleil, la super lune se couchait sur la rade. Dernière pleine lune de l’année, la plus extrême avant 2042, baptisée la « pleine lune froide », elle offrait un spectacle rare, que les lève tôt ont admiré depuis Saint-Mandrier. De quoi donner envie de sortir l’appareil photo pour partager ce moment avec celles et ceux qui dormaient encore… ou qui n’auront pas la patience d’attendre 17 ans, n’en déplaise au grincheux du coin.
Sur les premières photos, la lune, de belle taille, semble se faufiler entre les gréements des voiliers du port de Saint-Mandrier. Elle éclaire le littoral de la rade et les navires qui s’en échappent, comme le dernier bâtiment ravitailleur de force Jacques Stosskopf arrivé à Toulon le 31 juillet dernier.
Quelques heures plus tard, en début de soirée, la lune a fait son tour et se lève à nouveau, cette fois au-dessus de Toulon. Le décor est moins poétique : au premier plan, les panaches des navires de la Corsica Ferries, Mega Express Two et Mega Andrea, battant pavillon italien, continuent de rejeter leurs fumées dans l’atmosphère de la rade, sans branchement électrique à quai depuis le matin (Photographies prises ce matin 5 décembre 2025 entre 7h00 et 8h30 à et entre 17h30 et 18h00).
Les graphiques des stations Atmosud de mesure de la qualité de l’air du Claret et du Terminal Cote d'Azur ainsi qu'un capteur citoyen installé bd de Strasbourg montrent des niveaux de dioxyde d'azote (NO2) qui atteignent un maximum à 63.7 µg/m3 en soirée à 17h45 (TU+1) au niveau de la station à proximité des cheminées des ferries, valeur nettement plus élevée que l'objectif de qualité retenu en France de 40 µg/m³ et de 10 µg/m³ recommandée en 2021 par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en moyenne annuelle. (L'axe des abscisses est donné en heure TU, l'heure d'hiver correspond à TU+1).
Tout irait donc bien d’après le bonimenteur local, puisqu’officiellement aucune hausse des polluants ne serait mesurée en moyenne dans l’air que nous respirons. Les panaches visibles à l’œil nu ne seraient donc… pas de la pollution. Une situation qui rappelle étrangement « La Trahison des images » , de René Magritte : ce que l’on voit ne correspond pas toujours à ce qui est écrit…
Ainsi, devant le Mega Express Two, on pourrait presque légender : « Ceci n’est pas un panache de pollution ». Pourtant, le ciel, nos poumons et ceux de nos enfants, eux, ne s’y trompent pas. (Photographie prises ce matin 5 décembre 2025 à 8h24).
L’APE se bat pour que nos élus regardent la réalité en face et agissent concrètement pour la qualité de l'air de notre Rade, même lorsque les capteurs sont muets !
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