La pollution aux particules fines, particules en suspension dans l'air dont le diamètre est inférieur à 2,5 micromètres, a provoqué 307 000 morts prématurés dans l'Union européenne en 2019 d'après un rapport de l'Agence européenne. Cette pollution aux particules fines, qui pénètrent profondément dans les poumons, a été responsable de 40 000 décès prématurés par an en France, selon Santé publique France. Plus de la moitié de ces vies pourraient être sauvées si les Vingt-Sept pays respectaient les nouveaux objectifs récemment fixés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette pollution de l’air conduit à la mort par cancer du poumon, même chez des personnes qui n’ont jamais fumé. Le mécanisme d’action vient d’être publié ce samedi 10 septembre, lors du congrès annuel de la Société européenne d’oncologie médicale, l’ESMO, qui se tenait à Paris. Les particules fines créent un processus inflammatoire, qui déclenche la transformation tumorale de certaines cellules des voies respiratoires qui portent des mutations à risque. Dans le mécanisme classique, les polluants contenus par exemple dans la fumée de tabac déclenchent des mutations qui s’accumulent jusqu’à déclencher un cancer.

Tout est maintenant bien connu, ceux qui mourront d’un cancer du à la pollution par les particules en connaitront la cause et le mécanisme ! Pour autant, concernant notre région, il faudra attendre 2023 pour l’électrification du port de Toulon qui de toute façon ne réglera pas les pollutions quotidiennes visibles émises à l’arrivée et au départ des ferries et les embouteillages malgré les affirmations d’actions des grands diseurs et petits faiseurs… En effet, une zone de réglementation des émissions de polluants atmosphériques (oxydes d’azote, oxydes de soufre et émissions primaires de particules fines, etc.), ou zones ECA (de l’anglais « emission control area »), est prévu dans le cadre de la convention internationale MARPOL pour la prévention de la pollution des navires en Méditerranée. Sa date de mise en place initialement prévue en 2022 et maintenant reportée en 2025, nos poumons attendrons donc, pas les cancers…

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La stabilité thermique de l’atmosphère en absence de tout vent ce 11 septembre n’était pas favorable à une dispersion rapide des polluants émis par les ferries. Ainsi la trace du panache émis par le Mega Express Four de la Corsica Ferries en provenance de Bastia était visible jusqu’à l’horizon avec une couleur qui ne laissait aucun doute sur la présence d’oxyde de soufre (Photo de gauche).

Pour la modélisation de la dispersion des polluants c’était un bel exemple d’application de dispersion gaussienne due à la seule vitesse de déplacement de la source de polluants, à savoir les cheminées du Mega Express Four (Photo de droite prise le 11 septembre à 19h11).

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Lors de son entrée dans la rade pour rejoindre le port de Toulon le panache du Méga Express Four était toujours bien visible (Photo de gauche). Le panache qu’il avait laissé au-dessus de l’horizon s’est quant à lui progressivement rapproché de la surface des eaux où s’est donc déposée une partie des polluants rejetés par le ferry.

Après son départ du port de Toulon, le Mega Regina de Corsica Ferries en direction de Bastia s’est donc retrouvé dans la trace laissée par le Méga Express Four et donc sous ou dans le nuage de dispersion des polluants de ce dernier. Les passagers ont-ils sentis les polluants ? (Photo de droite prise le 11 septembre à 19h36).