Petit bilan des résultats des analyses microbiologiques réalisées dans le cadre de la surveillance des eaux de baignade entre mai et le 14 août 2025 dans la rade de Toulon. Verdict : la plage de La Vieille décroche un triste record le 14 août, avec 1 200 bactéries Escherichia coli pour 100 ml d’eau de mer.
Record absolu pour toutes les stations de la rade cet été !
Une valeur qui interpelle, surtout quand certains pointent du doigt la responsabilité des bateaux au mouillage au large de la plage qui, « sans vergogne », rejetteraient leurs eaux usées directement en mer…
La règlementation ne fixe pas de seuils ou de références pour qualifier la qualité microbiologique d'un échantillon d'eau prélevé sur la zone de baignade.
Toutefois, la qualité microbiologique d'un échantillon d'eau de baignade sera qualifiée de « bon », « moyen » ou « mauvais » selon les modalités proposées par l'AFSSET (Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail) ci-dessus.
Derniers résultats des mesures d’Escherichia coli (E. coli) dans 100 ml d’eau de mer, disponibles au 18 août 2025 sur le site du Ministère du travail, de la santé et de la solidarité pour les différentes plages de la Rade de Toulon. La carte de gauche montre les dernières données d’E. coli pour la dernière quinzaine d’août 2025, tandis que la carte de droite présente les valeurs maximales pour la saison estivale 2025. Ces cartes illustrent la pollution record à la plage de La Vieille, toutes stations confondues.
Que mesurent ces analyses ?
Elles portent principalement sur deux types de bactéries :
- Escherichia coli, indicateur d’une pollution fécale récente,
- Entérocoques intestinaux, indicateurs d’une pollution plus ancienne.
Plus la concentration est élevée, plus le risque sanitaire augmente. Ces germes traduisent non seulement la présence d’eaux usées, mais aussi la possible contamination par d’autres agents pathogènes. Ces derniers peuvent être amenés par les eaux et autres débris s’échouant sur la plage, comme les biomédias issus des stations d’épuration des eaux usées.
Résultats contrastés
Si les eaux de baignade de La Vieille explosent les compteurs en E. coli, les valeurs d’entérocoques intestinaux y sont restées faibles (moins de 15 bactéries pour 100 ml) pour les données du ministère de la Santé mais grimperaient à 130 bactéries/100ml le 16 août d’après le résultat des mesures de MTPM ! Rien de rassurant donc pour cette plage et la variabilité des contaminations observées.
D’autres plages de la rade, notamment dans la zone du Mourillon, ont affiché des concentrations également préoccupantes.
Derniers résultats des mesures d’entérocoques intestinaux dans 100 ml d’eau de mer, disponibles au 18 août 2025 sur le site du Ministère du travail, de la santé et de la solidarité pour les différentes plages de la Rade de Toulon. La carte de gauche montre les dernières données d’entérocoques intestinaux pour la dernière quinzaine d’août. La carte de droite présente les valeurs maximales en entérocoques intestinaux pour la saison estivale 2025, avec un pic atteint début août à l’anse Tabarly (base nautique).
Et ailleurs ?
Aux États-Unis, l’Agence de protection de l’environnement (EPA) recommande une valeur d’action de 130 entérocoques/100 ml. Au-delà, la baignade doit être interdite pour protéger la santé publique. Chez nous ? On attend que ça passe, dépasse les 370 pour annoncer que c’est mauvais… ou que ça se dilue.
Question bateaux transitant dans la rade qui polluent « sans vergogne » visibles depuis nos plages, nous accumulons les exemples (Photographies du Mega Express Three et Pascal Lota de la Corsica Ferries prises de la plage de La Vieille le 17 août 2025 à 18h35 et 19h55). Question pollution des eaux en surface les exemples ne manquent pas non plus… (Photographie prise des eaux de baignade de la plage de la Vieille le 17 août à 20h15). Dans tous ces cas, inutile d’attendre des résultats d’analyses… qui n’ont pas été faites faute de prélèvement !
Au sein de notre association l’APE Saint-Mandrier, nous le rappelons : protéger nos plages, c’est protéger notre santé.
Et tant que certains continueront à polluer « sans vergogne », nous continuerons à dénoncer et à agir. Adhérez, partagez, soutenez nos actions pour un littoral sain et vraiment protégé.