Voilà aujourd’hui 40 ans que l’association fédère les amoureux de la nature et de la presqu’île de Saint-Mandrier avec, pour vocation, la préservation de son environnement naturel et du cadre de vie de ses habitants.

L’association a été créée en 1983, en réaction à la construction du Club Hôtel (Résidence Maeva) dont les irrégularités (endigages sans autorisation, surélévation au détriment du paysage depuis la route) avaient suscité l’indignation de beaucoup de Mandréens.

Agréée par la Préfecture en 1986 et rapidement forte de nombreux adhérents, l’APE s’est activement inscrite dans la vie mandréenne : organisations de randonnées ; conférences et actions de communication et d’éducation à l’environnement ; reboisement de la forêt incendiée ; nettoyage des plages ; mise en place de « Marchons vers l’Ecole » …

Force de propositions (dont celle de la piste cyclable en bord de mer) l’APE a, par exemple, participé à la création du Contrat de Baie en collaboration avec Mart et le Comité de survie de la Baie du Lazaret ainsi qu’à la mise en place du tri sélectif des déchets ménagers sur la commune.

Mais surtout, pendant toutes ces années, l’Association s’est mobilisée pour la préservation des plus beaux sites naturels et patrimoniaux de la presqu’île, très menacés et convoités  par le béton et la spéculation immobilière.

Les sites naturels sauvés du béton grâce à l’action de l’APE :

La loi « Littoral », a été votée à l’unanimité par le Parlement en 1986 pour mettre un coup d’arrêt à l’urbanisation galopante du littoral français. La Loi considère les sites naturels, paysagers ou culturels du  Littoral comme le patrimoine de la Nation et impose de les  préserver dans l’intérêt de tous.

Malheureusement, les élus en ont souvent fait peu de cas dans leurs règlements d’urbanisme, et il aura fallu à l’APE de longues années et de nombreux recours devant la Justice pour protéger de l’urbanisation les sites les plus remarquables de la presqu’île.

En effet, la presqu’île de Saint-Mandrier  abrite des sites naturels caractéristiques du littoral méditerranéen qui sont particulièrement fragiles du fait de leur faible superficie et de leur confinement entre mer et urbanisation.

Au terme de ses 40 ans d’existence, l’APE est fière d’avoir contribué à sauver de l’urbanisation et de l’artificialisation  les sites suivants :

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La plage et l’arrière- plage de la Coudoulière :

 L’APE a fait condamner les endigages et enrochements construits illégalement sans aucune étude d’impact sur le domaine public maritime, au détriment de la plage naturelle et  de l’herbier de posidonies. Le Tribunal a également annulé la concession d’arrière-plage accordée à la commune car cette concession autorisait le maintien de ces aménagements.  Aujourd’hui, le Conservatoire du Littoral  travaille à renaturer le site et à reconstituer le talus de plage naturel.

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L’APE également fait annuler le classement du PLU autour du Fort de la Coudoulière, qui autorisait des aménagements et constructions incompatibles avec la qualité du site.

Le Domaine de l’Ermitage :

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Dès 1992, l’APE a saisi  le Conservatoire du Littoral sur l’intérêt de cette propriété. En 1998, l’association a fait annuler un projet de route traversant la propriété et la colline, puis en 2006, fait annuler le classement par la commune d’une grande partie du site en zone à urbaniser, permettant son entière acquisition par le Conservatoire du Littoral et l’abandon des (nombreux) projets immobiliers (tour, immeubles, complexe de thalassothérapie, route, parkings bitumés, … c’est peu de dire que ce site était particulièrement convoité par les bétonneurs).

Le  versant boisé de Renardière :

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La Commune de Saint-Mandrier s’est acharnée jusqu’en 2019 à tenter de d’urbaniser ce site naturel et paysager particulièrement concerné par la loi Littoral.

L’APE a fait annuler successivement sur le site :

  • En 1998, le projet de route (cité plus haut) rejoignant la route de la Renardière à travers la propriété de l’Ermitage et tout le versant boisé pour le désenclavement et l’urbanisation de la colline.
  • En 2001, un nouveau projet de route à travers la colline en prolongement du chemin des Aubépines en vue de désenclaver un projet de lotissement sur le versant.
  • En 1998, 2003, 2010, et 2019    le classement réitéré en zone constructible d’une partie du  versant.
  • En 2008  un projet de lotissement s’étendant jusque sur le versant boisé.
  • En 2019, un permis de construire en zone boisée

Actuellement, L’APE a déposé un recours contre un permis de 100 logements sur l’impasse du chemin des roses, en lisière de l’espace naturel protégé.

Le vallon de Cavalas :

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Ce vallon, talweg qui descend jusqu’à la mer au travers d’une zone humide, est un milieu écologique très important, particulièrement pour l’accueil des oiseaux migrateurs. Il avait lui aussi malheureusement été classé par la commune en zone à urbaniser. En 2003, l’APE a fait reconnaître l’inconstructibilité du fond du vallon, puis, en 2023, a fait annuler le classement en zone urbanisable du versant Est du vallon en terrain militaire.

La propriété Fliche Bergis à Sainte-Asile

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La commune a protégé la Pinède St-Asile, mais classé en constructible le reste de la propriété. L’APE a donc saisi la Justice et fait reconnaître le caractère patrimonial du site dès 2003. Malgré cela, l’APE a encore dû agir à maintes reprises pour sa préservation :

  • Annulation par le Tribunal administratif du PLU de 2007 où une grande partie de la propriété était reclassée en zone urbanisable par la commune, avec en plus la création d’un parking de 4200 m² sur la partie classée non constructible.
  • Annulation  des permis de construire accordés en 2009 et 2010  sur la propriété pour des immeubles et un lot de villas.
  • Annulation dans le nouveau PLU de 2017 du re-re-classement en zone urbanisable d’une partie de la propriété et annulation de l’emplacement réservé pour un parking de 1400 m²

Enfin, aujourd’hui, l’APE est à nouveau devant la Justice pour contester un permis de construire qui autorise des constructions et aménagements qui lui apparaissent incompatibles avec la préservation du site.

Les sites et paysages que l’APE n’a pas réussi à faire protéger

Malheureusement, l’action de l’APE  n’a pas toujours suffisante pour assurer la préservation  de certains sites  qui imprègnent fortement les paysages ou l’environnement de la presqu’île :

La zone agricole du Pin Rolland (serres Garrone) :

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Dernière zone agricole de la presqu’île, encore équipée et adaptée pour le maraîchage, qui est déclassée pour être destinée à l’urbanisation.

La Marinière :

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Le projet devait être aéré, protéger la Pinède et sa perspective depuis la mer, la piscine de la thalassothérapie être ouverte aux Mandréens, un emplacement réservé était préservé en arrière-plage de l’autre côté de la route…Mais l’APE n’a pu s’opposer au permis de construire aujourd’hui réalisé.

Les nouveaux ensembles immobiliers de Pin Rolland

Construits de part et d’autre de la route en entrée de ville :

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L’APE a été déboutée en 2003 sur l’inconstructibilité du terrain au Nord (Les Terrasses de la mer) puis, en 2022, pour l’annulation du permis de construire situé de l’autre côté de la route.

Des sites boisés et paysagers littoraux en terrain militaire

Autrefois protégés, restent aujourd’hui classés dans le PLU en zone UM fortement constructible, comme les sites de la Renardière, de Cépet, du Sémaphore et du Lazaret, le site de la « Villa Renarque »  les boisements littoraux autour du Canier et les boisements surplombant le village sous le cimetière italien.