Ce soir la pétition citoyenne contre la loi Duplomb va franchir un cap historique : 1,500 million de soutiens et ça agace le sénateur LR de Haute-Loire Laurent Duplomb porteur de cette loi, qui n’a visiblement rien compris, ni appris de la réaction citoyenne.
Ce chiffre marque une mobilisation sans précédent contre un texte jugé dangereux pour la santé publique, la biodiversité et l’agriculture durable.
Sous prétexte de « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur », cette loi prévoit notamment :
- Le retour des néonicotinoïdes comme l’acétamipride, hautement toxiques pour les pollinisateurs.
- La concentration de la ressource en eau entre les mains de grands opérateurs agricoles.
- L’extension du modèle des fermes-usines, au détriment des territoires, des paysans, et des écosystèmes.
Nouvel objectif : et pourquoi pas 2, voire 3 millions de signatures !
La mobilisation ne faiblit pas. L’objectif est désormais de dépasser les 2 millions de signatures, pour montrer qu’une large majorité de citoyens refuse cette vision productiviste et déséquilibrée de l’agriculture.
Eleonore PATTERY, auteure de la pétition, concluait « Aujourd'hui je suis seule à écrire, mais non seule à le penser ». Eleonore vous aviez plus que raison de le penser et nous serons bientôt des millions à vous remercier d’avoir déposé cette pétition !
Appel à Emmanuel Macron : Ne promulguez pas la loi Duplomb !
Monsieur le Président, ce 7 juin vous avez critiqué la politique écologique de votre propre gouvernement et les reculs constatés à l’Assemblée nationale et au Sénat : « C’est une erreur historique de céder aux facilités du moment et de détricoter ».
Alors Monsieur le Président, c’est le moment de passer des paroles aux actes : vous avez le pouvoir d’empêcher ce « détricotage », cette régression. Ce texte bafoue les principes de précaution, l’intérêt général et les fondements de l’écologie. Il est temps d’écouter les scientifiques, les agriculteurs, les médecins, les apiculteurs et les associations mobilisées dans tout le pays.
Pour un référendum sur l’agriculture et l’alimentation,
Cette mobilisation exceptionnelle ouvre une fenêtre démocratique : celle d’un grand débat citoyen sur l’avenir de notre modèle agricole avec en perspective la préservation de notre santé et de l’environnement.
Nous demandons une consultation ouverte et transparente avec la participation de tous les acteurs du vivant : agriculteurs, chercheurs, collectivités, citoyens avec pour objectif la un référendum sur la préservation de notre santé et de l’environnement.
C’est un bel engagement !
Chaque signature compte. Chaque partage amplifie la voix de celles et ceux qui refusent les compromis toxiques. Ensemble, construisons une agriculture équitable, locale et vivante !
Que faire ?
Signez la pétition si ce n’est pas déjà fait ICI et partagez cet appel sur les réseaux avec l’hashtag #2millionContreDuplomb
Ce matin à la plage de Grave (Cavalas), alors que les baigneurs profitaient d’une eau rafraichissante et des vagues, un cormoran au plumage bien noir est apparu au ras de l’eau. Plongeant en piqué parmi les nageurs, il disparaît sous la surface… pour réapparaître, un petit poisson frétillant dans le bec !
Chercher le cormoran parmi les baigneurs et chassant juste sous la surface des vagues avant de se sécher sur les rochers au soleil !
Scène insolite, mais pas si rare entre les plages de la Coudoulière et Grave : le cormoran est un excellent pêcheur, capable de plonger jusqu’à 10 mètres de profondeur. Sa présence, même au milieu des humains, témoigne d’un littoral encore vivant, et d’une cohabitation possible et paisible entre nature et activités balnéaires.
Rappelons-le : préserver la biodiversité, c’est aussi respecter ces habitants ailés qui partagent nos plages et nos eaux.
Si vous croisez un cormoran en mode chasse sous-marine, observez-le de loin… et laissez-le pêcher tranquillement !
Connu pour sa voracité à l’égard des abeilles, le frelon asiatique (Vespa velutina) est un redoutable prédateur. En réalité, cet insecte invasif est omnivore et adapte son régime alimentaire en fonction de ses besoins et des ressources disponibles. Son alimentation variée a un impact majeur sur la biodiversité locale.
Bien que sa prédation des abeilles soit la plus médiatisée, il les capture en vol pour nourrir ses larves, le frelon asiatique s’attaque également à une grande diversité d’insectes selon leur abondance : mouches, papillons, sauterelles, scarabées… et cigales.
Il capture également ces dernières en plein vol ou les attaque lorsqu’elles sont posées sur les troncs et branches des arbres.
Une fois sa proie attrapée, le frelon asiatique la découpe méticuleusement, notamment au niveau du thorax, afin d’en prélever des morceaux qu’il transporte ensuite jusqu’à son nid pour nourrir les larves de sa colonie.
Les cigales constituent ainsi une source importante de protéines pour le développement des larves de frelons asiatiques, contribuant à la croissance de colonies nombreuses… au détriment de la biodiversité locale.
La taillanderie naturelle du frelon sous la forme de deux robustes mandibules coupantes lui permettent d’effectuer une découpe en règle digne d’un boucher disposant de couteaux aux lames bien aiguisées.
Vous êtes nombreuses et nombreux à être choqué·es par les conséquences de la loi Duplomb, mais à ne pas savoir comment agir concrètement.
Voici une action simple, rapide et utile pour faire entendre votre désaccord : signez la pétition sur la plateforme officielle de l'Assemblée nationale (ça prend littéralement une minute – testée et approuvée) :
👉 petitions.assemblee-nationale.fr/initiatives/i-3014
[À relayer largement !]
La plateforme des pétitions de l’Assemblée nationale permet aux citoyens de soumettre des propositions directement aux députés et de soutenir des pétitions déjà déposées.
La pétition « Non à la Loi Duplomb », déposée le 10 juillet, a déjà recueilli plus de 220 000 signatures. Elle a été mise en ligne sur le site de l’Assemblée nationale pour lui donner davantage de visibilité.
Si la pétition atteint 500 000 signatures, réparties sur au moins 30 départements ou collectivités d’outre-mer, la Conférence des présidents de l’Assemblée peut décider d’organiser un débat en séance publique.
On peut y arriver d’ici quelques jours si chacun signe et fait circuler l’info.
Ne laissons pas les lobbys dicter leur loi au détriment de la santé publique.
Face aux députés qui ignorent les alertes scientifiques, montrons que la société civile ne se laissera pas faire.
Merci de partager massivement : c’est une véritable opportunité de faire bouger les lignes, en parallèle de la décision attendue du Conseil constitutionnel dans les jours à venir.
Pour ce 14 juillet, les spectateurs réunis autour de la rade de Toulon ont assisté à une rediffusion aérienne : un spectacle de drones quasi identique à celui du 10 mai 2024 pour l’annonce du passage de la flamme olympique leur a été proposé.
Une fois de plus, nous étions donc invités à lever les yeux au ciel pour une soirée « Look up », avec un millier de drones illuminant le ciel de la petite rade. Ils ont dessiné dans l’obscurité des symboles lumineux déjà vus l’année dernière mais en version… raccourcie.
En lieu et place d’un feu d’artifice traditionnel et polluant, une performance technologique impressionnante, certes, mais un manque d’imagination flagrant… et une interrogation : où est passée la nouveauté ?
Pas de nouveauté non plus question pollution de l’air aujourd’hui avec par exemple le Pascal Lota de la Corsica Ferries qui est sorti en fin de journée de la rade toute pollution dehors (Photographie prise le 14 juillet 2025 à 19h30).
L’océan couvre 71 % de la surface de la Terre. Il régule le climat, absorbe une part massive du CO₂ que nous émettons, abrite une biodiversité exceptionnelle. Et pourtant, il est en danger.
Vous avez raté ou vous souhaitez réécouter l’émission Grand bien vous fasse diffusé mercredi 9 juillet sur France Inter alors cliquez sur son intitulé Comment mieux veiller sur l’océan .
Trois invitées – Marine Calmet (juriste, autrice de Justice pour l’étoile de mer), Simonetta Greggio (romancière, passionnée de Méditerranée) et Marie Tabarly (navigatrice) ont livré un message puissant : notre survie est indissociable de celle de l’océan.
L’océan : un écosystème global, en péril
L’océan n’est pas un simple espace à gérer, mais un immense être vivant interconnecté avec tous les autres. Or, il se meurt : réchauffement, acidification, pollution, destruction de la biodiversité marine… Cet effondrement écologique menace notre propre santé, notre dignité, notre avenir.
Comme le rappelle Simonetta Greggio : « La mer, c’est nous. Tout ce que l’on détruit sur terre finit dans l’océan… et revient à nous. »
Donner des droits à l’océan
Le droit est encore largement impuissant face à cette crise. Marine Calmet appelle à changer de paradigme juridique, pour reconnaître à l’océan et à ses écosystèmes des droits fondamentaux : le droit d’exister, de se régénérer, d’être protégé.
Elle cite l’exemple de l’Équateur, pionnier en la matière, qui a inscrit les droits de la nature dans sa Constitution. Cela a permis d’interdire le chalutage et d’autres pratiques destructrices dans les zones sensibles comme les Galápagos, pour protéger à la fois la vie marine et les droits des pêcheurs côtiers.
Ce qui est légal n’est pas toujours écologique
En France, même si le procès de l’Erika a marqué une avancée avec la reconnaissance du préjudice écologique, de nombreuses atteintes graves à l’océan restent encore légalement possibles. Il est temps de faire évoluer nos lois pour qu’elles défendent réellement le vivant, au lieu d’accompagner sa destruction.
L’APE Saint-Mandrier soutient cette vision d’un droit pour le vivant
Face à la menace qui pèse sur notre mer Méditerranée, remblaiement, pollution, artificialisation des côtes, il est urgent de repenser notre rapport à l’océan. Il ne s’agit pas de gérer des ressources, mais de cohabiter avec des êtres vivants que nous devons respecter.
L’APE appelle à une mobilisation citoyenne pour faire évoluer les lois et défendre concrètement notre littoral et ses écosystèmes.
Rejoignez-nous. Adhérez, partagez, soutenez nos actions
pour que la mer ait, elle aussi, droit à la justice
Ce dimanche 22 juin, belle date marquant le début de l’été, les ami.es de l’APE se sont retrouvé.es pour le traditionnel pique-nique de l’Association dans la pinède de Sainte-Asile. Ce lieu, sauvé des projets immobiliers grâce à l’action déterminée de l’APE, est aujourd’hui en partie propriété du Conservatoire du littoral.
En cette fin d’après-midi, la chaleur estivale était adoucie par l’ombre des pins et une légère brise marine. Les membres de l’Association ont partagé leurs plats dans une ambiance conviviale, échangeant autant sur les saveurs que sur l’actualité locale et internationale du moment.
L’instant était à la convivialité et au partage, dans un cadre préservé du béton grâce à l’action de l’APE. Autour, des familles profitaient paisiblement de cet espace naturel, sauvé du béton. Sur la plage, en cette fin d’après-midi, nombreuses étaient les personnes venues apprécier la beauté intacte du littoral, ses banquettes de Posidonie encore en place, témoins d’un écosystème vivant. Un regard vers le large révélait alors une scène symbolique des contradictions de notre époque : un voilier toutes voiles dehors glissait paisiblement entre deux présences bien plus lourdes de sens : la fumée noire du Costa Pacifica, en route pour Valence, et la silhouette sombre d’un sous-marin classe Suffren, en mission vers une destination inconnue.
Engagement et vigilance toujours au rendez-vous
Les discussions n’ont bien sûr pas éludé les actions de protection de l’environnement et de la santé menées par l’APE. Des actions devenues indispensables face à des agressions environnementales de plus en plus fréquentes, et trop souvent au-delà du raisonnable.
Pas de doute non plus sur la détermination collective : poursuivre les mobilisations contre le bétonnage excessif, la destruction des habitats naturels terrestres et marins, l’éradication des espèces protégées permis par une politique d’aménagement archaïque, lutter contre les pollutions multiples qui menacent notre santé, et continuer à informer et sensibiliser nos concitoyens.
Les nombreuses attaques dont fait l’objet l’APE, voire certains de ses membres, témoignent bien que nos actions touchent leurs cibles.
Un moment de partage dans un lieu symbolique
Ce moment de convivialité, dans ce cadre naturel exceptionnel, a également ravivé l’attachement profond de l’APE au site de Sainte-Asile. Ce site a fait l’objet de nombreux recours en justice pour empêcher son bétonnage programmé. Grâce à cette mobilisation, il reste aujourd’hui un espace préservé, pour le bien de tous et pour les générations futures.
Le Conseil scientifique du Parc national de Port-Cros, joyau naturel au large de notre presqu’île, tire la sonnette d’alarme. Dans une motion adoptée à l’unanimité le 7 juillet 2025, ses membres dénoncent un projet de réforme qui menace l’avenir même des Parcs nationaux français. Il soutient la motion de son Conseil d’Administration du 18 juin et celles des Parcs nationaux qui ont été adressées à Madame Agnès Pannier‐Runacher, Ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche.
Une réforme brutale, sans concertation
Le 3 juillet, un rapport sénatorial a proposé la suppression des établissements publics qui gèrent les 11 Parcs nationaux, leur fusion dans l’Office Français de la Biodiversité (OFB), et la centralisation de leur gouvernance. Cette réforme, pensée dans une logique de réduction budgétaire, pourrait être inscrite dans la prochaine loi de finances.
Mais à quel prix ?
- Une perte d’autonomie pour les parcs, aujourd’hui gérés en lien étroit avec les territoires.
- Une réduction annoncée de 30 % des effectifs, mettant en péril les missions de surveillance, de recherche et de sensibilisation.
- La disparition progressive des Conseils scientifiques, pourtant garants de l’expertise indépendante et de la recherche de terrain.
- Port-Cros : un modèle menacé
Depuis plus de 60 ans, le Parc national de Port-Cros est un modèle de gestion intégrée entre nature, science et territoire. Il s’appuie sur un partenariat solide avec les élus locaux, les associations, les habitants et les chercheurs. Cette gouvernance partagée est aujourd’hui menacée par une recentralisation qui éloignerait les décisions des réalités du terrain.
Chaque parc possède son identité propre, forgée par son histoire, ses écosystèmes, ses relations humaines. En les uniformisant, on appauvrit leur capacité d’action et on brise la confiance construite avec les acteurs locaux.
Une alerte venue du terrain
Les membres du Conseil scientifique de Port-Cros, tous bénévoles, expriment leur inquiétude face à une réforme imposée sans concertation. Ils rappellent que les Parcs nationaux sont bien plus que des structures administratives : ce sont des laboratoires vivants, des refuges pour la biodiversité, des lieux d’innovation écologique.
Ils appellent à préserver la richesse de ces territoires, leur gouvernance locale, et la recherche-action qui y est menée. Car affaiblir les Parcs nationaux, c’est affaiblir notre capacité collective à faire face aux défis du climat, de la biodiversité et de la démocratie environnementale.
Le projet en cours est particulièrement préoccupant car il s’inscrit dans une série de reculs en matière de protection de l’environnement, de développement durable, de lutte contre le changement climatique et d’adaptation aux bouleversements écologiques à venir. Il reflète une tendance inquiétante à céder face aux pressions de certains lobbies puissants, agriculture et pêche industrielles, usage massif de pesticides, ou encore pratiques cynégétiques peu compatibles avec les enjeux de biodiversité.
L’APE83430 soutient cet appel
À Saint-Mandrier, nous savons ce que représente Port-Cros. Nous y avons mené des sorties, des actions de sensibilisation, des projets pédagogiques. Nous savons que ce parc est un trésor, mais aussi un modèle. Nous refusons qu’il soit réduit à une ligne budgétaire.
L’APE83430 se joint à l’appel du Conseil scientifique : Pour une réforme concertée, respectueuse des territoires. Pour le maintien de l’autonomie des Parcs nationaux. Pour une gouvernance ancrée dans le terrain, et non imposée d’en haut.
Sauvons l’âme des Parcs nationaux. Défendons Port-Cros. Défendons notre avenir commun.
Le ministère des Armées informe que la pyrotechnie de Toulon, située à l’Ouest de la base navale sur les communes de La Seyne-sur-Mer, Ollioules et Toulon, exploitée par l’Etablissement principal des munitions Méditerranée, réalisera un exercice de mise en œuvre de son Plan d’Opération Interne ce jeudi 26 juin 2025 en matinée.
Cet exercice a pour objectif de tester la procédure interne de sécurité y compris le système d’alerte, à savoir l’activation de la sirène et doit se dérouler sans mobilisation de moyens d’intervention.
Cet exercice fait partie des mesures régulières de sécurité et de préparation des services concernés, afin d’assurer la sécurité des populations et la bonne gestion des éventuelles situations d’urgence.
Vous êtes donc susceptibles d‘entendre la sirène si vous vous trouvez à proximité du site de la pyrotechnie mais vous n’avez à prendre aucune mesure de protection.
Le signal d’alerte de la sirène : Trois cycles successifs d'une durée d'une minute et 41 secondes, séparés par des intervalles de cinq secondes avec un son modulé (montée et descente du ton).
À Nice, lors de la troisième Conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC 3), les États ont multiplié les déclarations en faveur de la protection des océans et de la biodiversité marine. Mais derrière les discours, les actes peinent à suivre. La conférence est terminée, c’est le moment du débrief…
L’exploitation minière des grands fonds : entre belles paroles et inertie politique
Alors que la majorité des scientifiques appellent à un moratoire sur l’exploitation minière des grands fonds, certains pays soutiennent encore cette industrie en coulisses. Exemple frappant : la société canadienne The Metals Company (TMC), en partenariat avec l’État insulaire de Nauru, prévoit de lancer la première exploitation commerciale dès 2025, malgré l’absence de cadre réglementaire. Plus encore, les États-Unis, qui ne sont pas membres de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), ont récemment autorisé unilatéralement l’exploitation des ressources en eaux internationales via un décret présidentiel signé par Donald Trump en avril 2025.
« Aucun État n'a le droit d'exploiter unilatéralement les ressources des grands fonds marins en dehors du cadre juridique international. » Leticia Carvalho, secrétaire générale de l’Autorité internationale des fonds marins
Ces décisions vont à l’encontre des principes défendus à l’ONU et affaiblissent la crédibilité des engagements pris. Pour éviter que les grands fonds ne deviennent le nouveau Far West industriel, il est urgent de transformer les promesses en règles contraignantes et actions concrètes.
Aires marines protégées : l’écart entre la carte et le terrain
À l’UNOC 3, les États ont réaffirmé leur engagement à protéger 30 % des océans d’ici 2030. Mais derrière cet objectif ambitieux, la réalité est tout autre : de nombreuses aires marines dites « protégées » restent ouvertes à des activités industrielles comme le chalutage de fond, l’extraction pétrolière ou la pêche intensive.
- 17 % de l’océan mondial est actuellement classé en aires marines protégées (AMP)… Mais seulement 3 % sont réellement protégés de manière stricte (source : Global Ocean Alliance).
- En Méditerranée, plus de 90 % des AMP autorisent encore la pêche industrielle, dont le chalutage de fond.
- Certaines AMP abritent encore des forages pétroliers, comme dans l’Atlantique Nord ou au large de l’Afrique de l’Ouest.
Ce décalage entre les mots et les actions mine la crédibilité des engagements internationaux. Protéger vraiment, ce n’est pas tracer des lignes sur une carte : c’est interdire les activités destructrices, renforcer la surveillance et garantir des financements durables.
Protéger 30 % des océans d’ici 2030, oui mais pas à n’importe quelles conditions. Une AMP sans règles ni contrôle, ce n’est pas une aire protégée, c’est une illusion.
Silence gênant sur le chalutage profond
Lors de l’UNOC 3, de nombreux États ont réaffirmé leur volonté de protéger la biodiversité marine. Pourtant, un sujet majeur a été largement évité : celui du chalutage de fond.
Cette pratique, l’une des plus destructrices pour les écosystèmes marins, continue d’être autorisée dans de nombreuses zones, y compris dans certaines aires marines protégées. Alors que les scientifiques alertent depuis des années sur ses impacts, destruction des habitats, rejets massifs de CO₂, perturbation des chaînes alimentaires, aucune avancée concrète n’a été actée à Nice.
Une fois de plus, le fossé entre les ambitions affichées et les décisions prises interroge : comment prétendre protéger l’océan tout en tolérant une industrie qui le rase au bulldozer ?
Croisiéristes bienvenus, océans en souffrance
Ironie amère à Nice, hôte de l’UNOC 3 : pendant que les dirigeants du monde discutaient de la protection des océans, les paquebots de croisière continuaient d’accoster à quelques centaines de mètres de la conférence.
L’industrie des croisières est pourtant l’une des plus polluantes : émissions massives de CO₂, SO2 et de particules fines, eaux usées rejetées en mer, pollution sonore qui perturbe la faune marine… et une empreinte touristique qui fragilise les littoraux.
Le contraste entre les engagements pour « sauver l’océan » et l’accueil sans conditions de ces géants des mers en dit long : sans volonté politique de réguler les pratiques industrielles nuisibles, les belles paroles restent à quai.
Le traité sur la haute mer attend toujours de prendre le large
Adopté en 2023, le traité sur la haute mer (BBNJ) devait marquer un tournant historique pour la protection des océans au-delà des juridictions nationales. À l’UNOC 3, son entrée en vigueur a été saluée… mais repoussée à plus tard.
Un an après son adoption, le traité n’est toujours pas en vigueur, faute d’un nombre suffisant de ratifications. Pourtant, l’urgence est là : la haute mer représente près de la moitié de la surface de la planète, mais reste largement sans protection face à la pêche industrielle, aux projets miniers et à la pollution.
À Nice, les discours ont vanté le BBNJ comme un outil central pour l’objectif 30x30. Mais sans volonté politique forte, moyens financiers et mise en œuvre rapide, ce traité risque de rester au port, pendant que les pressions sur l’océan s’intensifient.
Le traité plastique, l’ambition sous pression
À l’UNOC 3, le futur traité mondial contre la pollution plastique était également au cœur des discussions. Mais si l’urgence d’agir fait consensus, les négociations piétinent.
Pollution plastique : quelques chiffres qui dérangent
- 430 millions de tonnes de plastique sont produites chaque année dans le monde.
- Environ 11 millions de tonnes finissent dans l’océan chaque année, soit 1 camion-poubelle par minute.
- Moins de 10 % du plastique mondial est réellement recyclé.
- Plus de 800 espèces marines sont affectées par la pollution plastique (ingestion, enchevêtrement, toxicité).
- La production de plastique pourrait tripler d’ici 2060 si aucune mesure forte n’est prise.
Objectif affiché du traité en discussion : réduire drastiquement la production de plastique à la source. Mais plusieurs pays producteurs et lobbies industriels freinent, préférant miser sur le recyclage plutôt que sur la réduction. Résultat : les ambitions s’édulcorent, tandis que 11 millions de tonnes de plastique continuent d’entrer chaque année dans l’océan.
Pour qu’un traité ambitieux voie le jour d’ici fin 2025, les États doivent sortir de l’ambiguïté : défendre l’intérêt public ou protéger un modèle économique polluant…
Et les droits de l’océan ? Toujours pas reconnus.
À l’UNOC 3, la question des droits de l’océan, celui d’exister, de se régénérer, d’être protégé, a été portée par la société civile, mais est restée largement absente des engagements officiels dont la déclaration finale de l’UNOC.
« L’océan n’est pas une ressource, c’est un être vivant. Et comme tout être vivant, il a des droits. » Nainoa Thompson, navigateur hawaïen et défenseur des savoirs autochtones marins
Alors que l’océan est au cœur de la stabilité climatique et de la vie sur Terre, il reste considéré avant tout comme une ressource à exploiter, non comme un système vivant à défendre en tant que tel. Aucune reconnaissance juridique internationale des droits de l’océan n’a été actée, malgré les appels croissants d’ONG dont Wild legal, de scientifiques et de peuples autochtones.
Protéger l’océan, ce n’est pas seulement limiter les dégâts : c’est reconnaître qu’il a une valeur propre, indépendamment de son utilité économique. Sans ce changement de regard, les traités resteront incomplets, et les océans, vulnérables.
Première journée de la troisième Conférence des Nations Unis pour l’océan (UNOC3) qui se tiendra jusqu’au 13 juin 2025 à Nice. L’occasion pour présenter le nouveau Groupe de Travail sur le Principe de Protection, une initiative indépendante visant à faire de la protection de l’océan la norme plutôt que l’exception. Faire que les études d’impact soient réalisées systématiquement avant toute action concernant l’environnement marin. Nous y étions invités.
Dans le sillage du mouvement "Let’s Be Nice to the Ocean", ce groupe de travail a pour mission de tracer des voies concrètes pour mettre en œuvre le Principe de Protection, en inversant la charge de la preuve : c’est désormais la préservation de l’océan qui doit primer sur son exploitation.
Les différentes interventions de cette réunion ont été l’occasion de présenter les engagements pris lors de la dernière Conférence des Nations Unies sur l'Océan par les différentes organisations et pays. De gauche à droite, M. Rémi Parmentier, Coordinateur Let’s Be Nice to the Ocean, Mme Teresa Ribera, Executive Vice-President for Clean, Just and Competitive Transition, Commission Européenne, Mme mme Maisa Rojas, Ministre de l’environnement du Chilie (Co-Chair de UNOC4 -2028), M. Romain Troublé, CEO, Fondation Tara Océan, President, Ocean & Climate Platform, etc…
Cette démarche marque une étape décisive pour transformer les ambitions en actions concrètes, à l’approche de la COP30 qui se tiendra du 10 au 21 novembre 2025 à Belém au Brésil. Un point sur cette initiative sera ensuite réalisé lors de la quatrième Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC4) qui devrait se tenir au Chili en 2028.
Après la journée d’hier, une autre belle occasion de se retrouver avec Rémy Parmentier pour promouvoir les droits de l’océan !
Pour en savoir plus:
Face à l’effondrement de la biodiversité et à la crise climatique, des voix s’élèvent pour remettre en cause notre rapport au monde vivant. Parmi elles, Marine Calmet, juriste, et François Sarano, océanographe et ancien compagnon du commandant Cousteau, portent une vision forte : il est temps de reconnaître les droits du vivant, et notamment ceux de l’océan.
Pour Marine Calmet, il faut sortir d’un droit fondé sur la domination de la nature et faire évoluer notre système juridique pour reconnaître les écosystèmes comme sujets de droit. Cela signifie que les forêts, les fleuves, les espèces, ou encore les océans pourraient être défendus en justice, non parce qu’ils servent l’homme, mais parce qu’ils ont une valeur intrinsèque. Elle défend un droit du vivant qui protège, non qui favorise son exploitation.
François Sarano, quant à lui, rappelle que l’océan n’est pas un décor ou une réserve de ressources, mais un monde habité, avec ses habitants, ses intelligences, ses langages. Il plaide pour que l’on reconnaisse la dignité des êtres marins, notamment les cétacés, et que l’on apprenne à cohabiter avec eux dans le respect. Pour lui, protéger l’océan, c’est d’abord le comprendre, le respecter, et cesser de le traiter comme une zone de non-droit.
Tous deux appellent à une révolution juridique, éthique et culturelle, pour construire une relation juste avec la Terre et l’océan : sortir de l’exploitation, reconnaître les droits du vivant, et assumer nos responsabilités de cohabitants de cette planète.
La troisième conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc 3) qui s’ouvre aujourd’hui 9 juin à Nice est l’occasion de faire progresser l’idée des droits de l’océan en tant que communauté des vivants en l’inscrivant dans la déclaration de Nice qui sera publiée à son issue.
François Sarano et Marine Calmet ont noué un dialogue, leur texte s'intitule « Justice pour l'étoile de mer : Vers la reconnaissance des droits de l'océan », chez Acte sud. La science et le droit au service de l'océan, de ceux qui le peuplent. C'est ce qu'ils vont défendre à Nice ces prochains jours.
Pour en savoir plus :
"Le blues de la Potence Électrique" (Sous-titre : "Branchée dans l’vide")
Couplet 1
Je suis la grande, la majestueuse,
Acier peint et base béton,
Dressée face à la mer brumeuse,
J’étais promise à l’horizon.
Installée pour les beaux navires,
Pour les ferries, les cargos, les vraquiers,
Mais pas un seul n’a su me dire :
« Branchons-nous donc, chère fée du quai ! »
Refrain
Oh, je suis là, toute fonctionnelle,
Trois phases, du triphasé, c’est mortel !
Mais j’fais tapisserie sur le port,
Pendant que les bateaux dorment dehors.
Allez, branchez-moi, bon sang de quai,
J’suis pas une statue, j’suis raccordée !
Couplet 2
On m’a prise en photo pour la presse,
"Modernité au port communal !"
Mais depuis, silence, sécheresse,
Pas même un cargo marginal.
J’ai vu des croisiéristes ivres d’écume,
Des ferries qui fument à deux bornes,
Mais tous passent, personne ne s’allume…
Moi j’reste vierge, j’suis une potence orpheline.
Refrain
Oh, je suis là, toute fonctionnelle,
Avec mes prises bien verticales !
Même les gabians s’en moquent un peu,
Ils chient dessus, c’est mon seul jeu…
Allez, capitaine, faites un effort,
Je peux faire tourner tout un bord.
Pont (parlé, façon vieux loup de mer nostalgique)
Moi j’suis venue au monde pour servir la flotte,
Pour donner du jus aux machines des hôtes.
Mais j’suis plantée là comme un vieux lampadaire,
À rêver d’un câble, d’un marin, d’un courant d’air…
Dernier refrain (plus lyrique, façon complainte maritime)
Je suis la potence oubliée,
L’énergie que personne ne vient chercher…
Les bateaux ronflent au gasoil crasse,
Pendant que moi j’brille dans l’impasse.
J’étais l’avenir, le quai durable,
Mais j’suis qu’un pylône… décoratif, minable.
Outro (chanté tout bas, comme un soupir de quai vide)
Branchée dans l’vide…
Condamnée à l’électro-solitude...
Pendant ce temps-là:
Les voiliers de la Regatta 2025 réjouissent nos yeux !