25 mai 2025 : Propriété Fliche, les intox du maire
Vous aviez peut-être vu l’affichage municipal des sites internet où le maire prétendait que le réensablement de la plage de Saint-Asile serait retardé à cause d'une plainte de notre association. Faux ! Le jugement rendu est clair : le projet nécessite une étude d’impact environnemental, imposée non par des Mandréens, mais par le droit qui n’a pas été respecté.
Cette intox démontée, passons à la suivante : le dernier projet de la propriété Fliche.
Un projet opaque, une manipulation grossière
Aujourd’hui nous aimerions aussi vous décrire l’intox en cours en ce qui concerne le permis de travaux qu’il a accordé pour la propriété Fliche. Une sorte d’avis à la population de se rendre sur le site et de vérifier ce que prétend le maire et ce que nous dénonçons.
Sur les plans du permis de travaux de janvier 2025, le maire parle d’un “parvis” existant. En réalité ? Une simple terrasse en béton limitée à une petite surface, le reste étant du sol naturel, non artificialisé, couvert de végétation, dont des bambous.
Pourtant, en l’absence de légende claire, les plans utilisent le même motif pour la terrasse et les zones de pleine terre, créant la confusion. Nous avons demandé des explications à l’architecte. Toujours aucune réponse.
Plan de masse des bâtiments existants tel que présenté dans la Consultation publique de mars 2024. Ne comprenant pas à quoi correspondait la partie de ce plan qui apparait sous la forme de petits carreaux autour des bâtiments nous avons écrit par deux fois au cabinet d’architecte pour en connaître la légende. En effet, nous connaissons la terrasse en béton devant la façade des bâtiments principaux dont le terme apparaît bien sur le plan. Cependant elle est limitée à cet endroit et le reste n’est pas artificialisé, c’est le sol naturel où pousse la végétation dont des bambous. Le fait d’utilisé le même motif pour la terrasse en béton et les parties en terre pose donc question. Nous attendons toujours la réponse du cabinet d’architecte…
Plan de masse des bâtiments existants du projet autorisé de janvier 2025. Ce plan présente le même motif de petits carreaux mais curieusement couvre maintenant une surface maintenant limitée au devant de la façade principale et à la partie gauche des bâtiments. Le terme terrasse apparaît toujours devant la façade principale. Nous avons rajouté un tireté pour délimiter la surface actuelle de la terrasse qui est limitée à une petite zone de la surface au motif en carreaux.
Les photographies prises dans l’axe de la terrasse fournies dans le document intitulé « Environnement proche » par la commune parlent d’elles-mêmes quant à la surface totale de cette terrasse.
D’après le maire et ses écrits il existerait un « parvis » à la propriété Fliche, pas une terrasse.
Limite de l’emprise du projet reportée sur le plan de masse des bâtiments existants présenté dans la Consultation publique de mars 2024. Le terme « parvis » a été substitué au terme « terrasse » ce qui, avec l’absence de légende, laisse toujours penser que le parvis correspond à l’ensemble de la partie avec des carreaux sur le plan. L’emprise du futur projet délimité en vert s’étend en réalité sur la partie du sol du « parvis ». L’augmentation de l’emprise du projet par rapport à l’existant est évidente.
Limite de l’emprise du projet reportée sur le plan de masse des bâtiments existants du projet autorisé de janvier 2025. Le terme « parvis » est substitué au terme « terrasse » ce qui, avec l’absence de légende, laisse penser que le parvis correspond à l’ensemble de la partie avec des carreaux sur le plan. Ce plan présente l’emprise du futur projet délimitée en vertet qui s’étend maintenant sur la partie en terre du « parvis » mais aussi sur la partie du sol naturel à l’arrière des bâtiments. Il y a toujours la même augmentation de l’emprise du projet par rapport à la surface bâtie existante.
Vous penserez « Parvis », « Terrasse » c’est chipoter mais que nenni car la commune dans ses écritures au tribunal soutient que « tous les bâtiments » auraient été construits « à l’origine » sur ce « parvis en béton de 60 cm de hauteur ». Ainsi la commune souhaite cacher l’emprise au sol générée par son projet en se fondant sur le fait que si un « parvis » surélevé de 60 cm existe déjà, il génère une emprise au sol et que le projet, en s’implantant sur ce parvis, ne générerait dont aucune nouvelle emprise au sol ! Un argument pour masquer en fait une augmentation de l’emprise du projet de 196m2, soit une augmentation de 50% par rapport à l’existant !
Une “dépendance” qui est en fait… une ruine
Autre tour de passe-passe : une ruine qualifiée de “dépendance sud” apparaît comme un bâti existant sur les documents du projet. Or, cette ruine mentionnée comme telle dans les projets précédents n’apparaît même plus au cadastre, tant elle est délabrée. Et pour appuyer leur récit, une vieille photo flatteuse a été choisie, masquant l’arrière complètement effondré.
Son état de ruine fait que ce bâti n’apparaît pas sur le cadastre actuel (à gauche consulté le 15 mai 2025). Mais qu’à cela ne tienne, il réapparait sur les documents fournit pour le projet de janvier 2025 (à droite).
Nous pourrions nous arrêter là, mais difficile de résister à vous montrer la photographie du dossier sur laquelle apparaît cette « dépendance ».
Une vieille photographie à gauche a été sélectionnée dans le document de la commune qui peut vous laisser penser que les bâtiments ne sont pas trop dégradés avec leurs volets et surtout seul le mur encore debout de la « dépendance sud » apparait alors que l’arrière complétement effondré toit compris n’apparait pas sur la photo.
La photographie de droite que nous avons prise montre la triste réalité : l’état de ruine de ce bâti. Encore un bel exemple d’invisibilisation...
Un fact checking est facile, vous regardez les plans, vous chaussez vos baskets, prenez la laisse du chien et vous vous promenez autour de la propriété. Vous constaterez l’état de ruine des bâtiments et également que la terrasse et le dit parvis est à moins de 60 cm de hauteur. Nous pourrions continuer à démonter les arguments, d’une longue liste, avancés par la commune pour travestir la réalité de ce projet.
Urbanisation cachée, mépris affiché
Vous avez donné votre avis sur un projet en mars 2024. C’est un autre projet qui a été autorisé en janvier 2025.
Le maire se moque de la population.
Encore une fois, on nous impose un bétonnage déguisé, sans transparence ni respect du vivant.
C’est grâce à vous que nous agissons pour limiter l’urbanisation de la presqu’ile
Ensemble, disons non au grignotage des espaces naturels !
Votre soutien compte ! Adhérez ou faites un don
Partagez ce message pour sensibiliser autour de vous !
Contactez-nous pour agir ensemble !
24 mai 2025 : Sortie Marchons vers l’école, promenade dans un parc Nature
Ce matin, le petit groupe des enfants et d’accompagnateurs de Marchons vers l’école a rejoint en covoiturage l’Espace Nature Départemental du Plan. C’est un parc naturel de 135 hectares situé entre les communes de La Garde et Le Pradet. Inauguré en 2020, il constitue l’une des dernières zones humides côtières de notre littoral méditerranéen, offrant un refuge à une biodiversité remarquable. Pas étonnant que Nathalie ait choisi d’y amener les enfants pour leur faire découvrir une flore et une faune à portée de main et y profiter des espaces de jeux très… nature.
Une première halte rapide dans la Maison départementale de la nature du Plan, un bâtiment écoresponsable construit sur pilotis à 3,5 mètres de hauteur. Dotée de murs en chanvre, d’une toiture végétalisée, de panneaux solaires et d’un chauffage géothermique. Point de départ de la visite guidée par une animatrice du site qui commente avec détails les espèces visibles des chemins qui serpentent dans la roselière bordée d’une belle ripisylve toute verdoyante à cette époque.
L’intérêt et l’enthousiasme pour les découvertes de la nature sous toute ses formes et sous tous les angles est communicatif. Et il y a de quoi !
Classé zone naturelle d’intérêt faunistique et floristique (ZNIEFF), le parc abrite plus de 200 espèces d’oiseaux, des chauves-souris, des amphibiens rares et des plantes protégées comme la Bellevalia trifoliata, une jacinthe unique en France. La plaine du Plan joue également un rôle crucial de bassin de rétention naturel, contribuant à la prévention des inondations de l’agglomération toulonnaise.
Après un déjeuner bien mérité, JEUX studieux ou pas ! Des jardins thématiques et pédagogiques abordent la botanique, la géologie et la petite faune du sol. Ils sont complétés par des aires de jeux où les enfants ont dépensé une énergie qui semble parfois sans limite...
Encore un grand merci pour les parents et les accompagnateurs, pour leur implication tout au long de l’année et pour leur participation à cette nouvelle promenade de découverte de la nature.
22 mai 2025 : Le tribunal a tranché pour une étude d’impact avant de réensabler la plage de Sainte-Asile
En 2022, les associations environnementales, France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d’Azur et Var avec l’APE, ont demandé l’annulation d’un arrêté préfectoral concernant les recharges en sable de la plage de Sainte-Asile prévues sur 10 ans. En effet, cet arrêté (28 février 2022) avait dispensé la métropole Toulon Provence Méditerranée de réaliser une étude d’impact environnemental pour ces rechargements en sable.
Nos deux associations ont demandé par un premier recours gracieux rejeté puis par un recours au contentieux auprès du tribunal administratif de Marseille l’annulation de l’arrêté de dispense d’étude d’impact pour tenir compte de l’état actuel de l’herbier de Posidonie à quelques mètres de la plage et de son exposition directe.
Lors des opérations de rechargements en sable généralement de carrière concernent toute la section littorale. Ces apports artificiels transforment cet écosystème qui est naturellement composé de galets et de rochers avec une flore et une faune spécifique qui sont recouverts de sable. Les dépôts au contact de la mer sont quasi-immédiatement dispersés dans les eaux et atteignent l’herbier de Posidonies à proximité.
Le préfet de région avait initialement gardé le silence, ce qui équivalait à une acceptation implicite de l’obligation de faire une étude d’impact. Curieusement, il est ensuite revenu sur cette position par arrêté, retirant la décision implicite et exonérant le projet de toute évaluation environnementale.
Finalement, les arguments avancés par nos associations ont été retenus comme des motifs d’annulation par le tribunal. En premier lieu, il a considéré que la gravité des impacts environnementaux avait été sous-estimée par la commune.
En effet :
- Le projet se situe dans une zone protégée (ZNIEFF) abritant des espèces vulnérables et protégées comme la posidonie qui se développe sous forme d’herbier.
- Les travaux prévus, même courts, peuvent provoquer l’ensablement et la dégradation des espèces protégées présentent sur le site, tant dans sa partie marine que terrestre.
- La relocalisation des banquettes de posidonie conduisant à leur destruction en tant que structure a un effet sur leur rôle écologique.
Les banquettes de feuille mortes de Posidonies constituent un écosystème unique avec une faune particulière. Préservées elles forment une structure dense qui résiste aux vagues des largades et protège la côte de l’érosion. C’est une richesse naturelle patrimoniale caractéristique des plages méditerranéenne et provençales en particulier. Elles sont détruites chaque année pour être mélangées avec du sable pour répondre à l’imaginaire de plages hawaïennes bordées de cocotiers. Ce mélange hétérogène, ce gloubi-boulga, est facilement disloqué et emporté lors des tempêtes et le sable se s’accumule sur le fond de galets pour former des rivières de sable s’étendant de plus en plus vers le large dans les herbiers au fil des années. C’est le moment d’admirer les banquettes en place le long de la plage de Sainte-Asile !
D’autre part, il a jugé que le préfet n’a pas correctement apprécié les effets du projet, en particulier en ne tenant pas compte de l’importance écologique de la zone ni du caractère potentiellement irréversible de certaines atteintes.
Enfin, le tribunal a jugé que les critères de la directive européenne 2011/92/UE (concernant l’impact environnemental) avaient été méconnus.
Aussi dans sa décision finale le tribunal annule l’arrêté préfectoral du 28 février 2022 et la décision de rejet du recours gracieux et la demande de remboursement de frais par la métropole Toulon Provence Méditerranée est rejetée.
Cela fait des années que nous pointons la nécessité de réaliser une étude d’impact avant d’enclencher les réensablements. Cette demande des associations a été systématiquement refusée par la commune car le maire M. Vincent, vice-président de TPM chargé de la Protection de l’environnement, est un fervent défenseur de l’ensablement des plages de la commune et du gloubi-boulga (voir légende plus haut). Il ne croit pas à l’impact négatif de l’ensablement des herbiers de Posidonie. Nous avons donc réitéré notre demande à la lecture du projet annoncé en 2022 de réensabler cette plage pendant 10 ans sans aucune étude.
En effet, ce n’est pas une requête extravagante quand on connaît les impacts avérés de ces réensablements sur les herbiers de Posidonies mis en évidence par de nombreuses études scientifiques. De plus, elle nous apparaissait cohérente avec les prises de position en faveur de l’environnement et de la protection des herbiers de Posidonies tant par les services préfectoraux que par certains élus régionaux et locaux.
Il aura donc été nécessaire de porter cette demande devant un tribunal pour que soit réalisée cette étude préalablement à d’éventuelles recharges en sable annuelles prévues pendant 10 ans. Le bon sens a parlé pour garantir la protection des espèces de ce site pour l’intérêt général puisque le tribunal en appliquant le principe de précaution a imposé une étude d’impact sur un site à forte valeur écologique. Quels gaspillages d’énergie et d’argent !
Nous n’avons évidemment pas attendu pour mettre en place un suivi de l’herbier de la plage de Sainte-Asile en particulier de son réensablement et de ses effets sur sa survie.
Le sable ajouté est remis en suspension augmentant la turbidité de l’eau et ainsi réduit l’efficacité chlorophyllienne des Posidonies. Il s’accumule dans l’herbier enfouissant progressivement les rhizomes des Posidonies qui finissent par mourir.
Par endroit, à proximité des herbiers de Posidonie, une autre plante à fleurs et rhizomes est visible bien que de plus petite taille, la Cymodocée. Elle forme des prairies en colonisant les nouveaux espaces de sable et de rhizomes morts des Posidonies.
Une fois encore, la charge de la preuve est laissée aux associations qui ont dû mobiliser des éléments techniques précis, soulignant la complexité pour des ONG de faire valoir leurs droits, vos droits à un environnement préservé.
C’est grâce à vous que nous agissons pour une mer plus propre, un littoral plus sûr et un avenir plus responsable.
Votre soutien compte ! Adhérez ou faites un don
Partagez ce message pour sensibiliser autour de vous !
Contactez-nous pour agir ensemble !
Page 2 of 2