Ce matin, si vous regardiez le ciel, une belle inversion thermique était visualisée au-dessus de nos têtes toulonnaises par les fumées de pollution qui s’échappaient du Corsica Ferries Mega Express à quai dans le port de Toulon.
Les fumées rejetées dans l’atmosphère par le Corscia Ferries Mega Express se sont répandues à l’horizontal bloquées dans la zone de contact entre les deux couches de l’inversion thermique, la couche atmosphérique froide la plus basse et celle plus chaude au-dessus. La flèche blanche indique le panache plus chaud issu des moteurs du navire qui rejoint l’interface entre les deux couches atmosphériques situées à environ 300m d’altitude (Corsica ferries Mega Express à quai, 19 avril 2023 à 8H26).
Ce type de phénomène météorologique dégrade fortement la qualité de l’air d’autant que ce matin le vent étant très faible. Il n’a donc pas dispersé les polluants, entre autres les particules fines des fumées émises par les bateaux de la Corsica Ferries, qui se sont accumulés dans la couche la plus basse.
En effet, la couche d’air chaud située au-dessus de la couche d’air froid agit comme un couvercle piégeant les polluants émis par les différentes activités humaines dans la couche la plus basse de l’atmosphère, malheureusement c’est l’air que nous respirons. Mais alors que font donc les élus locaux à part s’épancher régulièrement dans Var-Matin sur les effets de la pollution atmosphérique « sur la santé des gens » tout en remettant en cause l’instauration d’une Zone à faible émission sur le territoire de TPM… Heureusement d’ailleurs que la nature ne les a pas attendus, le réchauffement progressif de la couche basse par les rayons du soleil a fait disparaître l’inversion thermique vers 10h00.
Justement à la même heure, si vous avez continué à regarder le ciel, vous avez aperçu les premiers groupes de Martinets qui sont arrivés depuis une semaine dans le bleu de l’azur ! Très aérodynamiques, ils sont reconnaissables à leurs longues ailes en forme de faux.
Les Martinets virevoltent dans notre ciel avec des cris stridents à la recherche d’insectes entrainer par le réchauffement de l’air et dont ils se nourrissent.
L'assemblée générale de la fédération France Nature Environnement de la région PACA s'est déroulée jeudi 13 avril à Antibes. Deux membres du conseil d'administration de l'APE y participaient.
Après une matinée consacrée aux obligations statutaires, les participants se sont déplacés sur la plage d'Antibes pour discuter de l'évolution du trait de côte.
Chaque année, la ville d'Antibes doit consolider les enrochements protégeant la route du bord de mer, et l'on peut observer la disparition progressive de la plage comme cela est également observé sur la partie est de la plage de la Coudoulière à Saint Mandrier
Citons à ce propos l'article paru dans Sciences & Avenir d'Avril 2023 avec l'intervention de Sophie Sejalon du conservatoire du littoral en charge entre autres de la renaturation de la plage de la Coudoulière.
Dans cette lettre ouverte à Monsieur le Maire de Saint Mandrier, l'APE demande la mise en place de restriction d'eau et le gel des permis de construire sur la commune.
Après des années d’une lente réflexion, c’est lors du dernier Conseil Métropolitain que vient d’être dévoilé le nouveau projet de la Métropole TPM : La vallée des Sphinx, pendant pharaonique du non moins pharaonique projet De Mayol à Pipady !
Vue de l’esprit complète de la vallée des Sphinx (Etude Cabinet architectes Numérobis).
Ce projet s’inscrit dans le développement de la filière touristique de la Métropole TPM, il est le versant collinéen du projet portuaire « De Mayol à Pipady » que le Président de la métropole a immédiatement rebaptisé « La vallée des Sphinx jusqu’à Pipady ».
Le Vice-Président en charge de l’Aménagement du Territoire, planification et stratégie foncière a décrit le projet en l’état de l’étude produite par le Cabinet d’architectes Numérobis. S’inspirant de l’hôtel-casino 5 étoiles le Louxor de Las Vegas, deux sphinx monumentaux, immenses reproductions de 100 m de haut du Sphinx de Gizeh, seront construits aux sommets des monts Faron et Coudon pour être visibles simultanément de la rade. Le Sphinx du Faron dominera la ville de plus de 400m et celui du Coudon culminera à plus de 600 m d’altitude !
Vue de l’esprit de l’entrée du Sphinx du Faron (Etude Cabinet architectes Numérobis Cartes à vendre chez Contrebandes, 37 Rue Paul Lendrin, 83000 Toulon).
D’une facture résolument moderne, l’intérieur et les terrasses accueilleront des hôtels de 400 et 1000 chambres, des restaurants spécialisés : Chez Marius et Fanny, l’Oursin qui pique, le Kebab provençal, la tequila du Faron et l’inévitable Kochari mode toulonnaise, etc., des boites de nuit, « le Faron/le Coudon nightclub », des casinos avec des tables de Blackjack et des salons de Poker. Comme à Las Vegas, des lieux de culte de différentes religions permettront les célébrations de mariage dans un cadre somptueux avec une vue unique sur un horizon radieux.
Vue de l’esprit détaillée des deux édifices de la vallée des Sphinx (Etude Cabinet architectes Numérobis).
Le Président de la métropole a rappelé que la décision de construire cette vallée des Sphinx sur les hauteurs de Toulon était plus qu’un choix immobilier ambitieux pour relancer le secteur du bâtiment mais bien une évocation historique, et de rappeler ce 19 mai 1798, où une flotte de 300 navires français menée par le général Bonaparte quittait Toulon à la conquête de l'Égypte. C’est précisément au pied des pyramides de Gizeh que Bonaparte a prononcé cette phrase célèbre « Songez que du haut de ces monuments 40 siècles nous contemplent ». Cette phrase sera gravée à la base des deux édifices pour commémorer l’aventure militaire mais également les découvertes scientifiques de cette campagne.
Le vice-président de TPM chargé de l’environnement a vanté quant à lui le projet en précisant que les emplacements de « ce nouveau projet phare » aux sommets du Faron et du Coudon ont été retenus pour « prendre en considération les évolutions environnementales y compris l’évolution du niveau de la mer et l’augmentation de la température ! ». Evidemment, des innovations environnementales seront proposées pour prendre en compte les cibles du label « Quartier Durable Méditerranéen ».
Ce projet a également pour vocation l’amélioration de la qualité de vie des Toulonnais et de l’ensemble des habitants de la Métropole TPM et du Var tout en développant les emplois touristiques. Ainsi, le vice-Président en charge de la Commission Politique de la Ville et Habitat a indiqué que le projet permettra de relier le centre historique de Toulon au quartier du Mourillon en ajoutant les deux étapes clefs du Faron et du Coudon sur le parcours entre ces deux quartiers. Certes, a concédé la vice-présidente aux Mobilités, le nouveau parcours ne sera pas des plus directs mais des pistes cyclables et des transports en tramways sont prévus et permettront d’innover en matière de mobilités, de connectivité et d’énergies. La prime pour l’achat de vélos sera augmentée significativement pour permettre aux plus démunis d’accéder aux modèles électriques les plus puissants.
Bien entendu la primauté des intérêts stratégiques des Armées sera conservée et les équipements militaires existants et à venir seront complétement intégrés dans le bâti des édifices actuels, avec l’avantage de les masquer totalement à d’éventuels tirs ennemis. De mauvaises langues ont cependant immédiatement prétendu que ce projet était en réalité une couverture pour installer des missiles nucléaires…
Le Bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier (A725) est arrivé dans les eaux toulonnaises via Brest après avoir quitté le chantier naval de Saint-Nazaire le 19 mars. Son équipage est composé de 130 marins. Il est le premier d’une série de quatre navires de ce type, sa silhouette va donc devenir familière dans la rade.
D’une longueur de 194 mètres pour une largeur de 24 mètres et un déplacement de 31 000 tonnes en charge, le Jacques Chevallier a une autonomie de 8 000 nautiques. Il a une double coque, une passerelle de navigation à 360°, quatre mâts de ravitaillement polyvalents permettant le soutien simultané de deux navires. Il dispose d’une plateforme d'atterrissage pour un hélicoptère type NH-90 et d’un drone aérien.
Il assurera des missions de soutien aux autres navires de la Marine Nationale déployés en haute mer, au sein du groupe aéronaval ou de groupes d’actions navales. Avec une capacité d’emport de 1 500 tonnes de fret et de 13 000 m3 de carburants, il leur fournira en pleine mer carburant, munitions, pièces de rechanges et vivres.
Ce BRF est construit sur la base de la classe du A5335 Vulcano produit par le constructeur italien Fincantieri et livré en 2021 à la Marina militare. D’après le site internet Zone Militaire, la première tôle du second BRF, le Jacques Stosskopf, a été découpée en février 2022 au chantier naval de Castellammare di Stabia dans la baie de Naples en Italie pour une livraison en 2025. Les BRF Emile Bertin et Gustave Zédé sont programmés pour être livrés en 2027 et 2029.
Ils remplacent les bâtiments de commandement et de ravitaillement (BCR) de la classe Durance (Durance, Meuse, Var, Marne, Somme) dont ils ne restent plus que les épaves plus que vieillissantes en attente de démantèlement dans la rade de Toulon depuis leur désarmement (Meuse et Var), la Marne dont le désarmement est prévu en 2023 et la Somme toujours en service. Le BCR Durance a été intégré à la Marine argentine en 1999 et renommé ARA Patagonia.
Le BCR Marne (A630) mis sur cales le 4 août 1982, mis à l'eau le 2 février 1985, mis en service le 16 janvier 1987 dont le désarmement est prévu en 2023 après 36 ans de service.
Première édition d’Arbres en fête ces journées organisée au Domaine du Rayol sont l’occasion de mettre en valeur le patrimoine forestier régional, les métiers du bois, notre terroir avec ses artisans et producteurs locaux.
Des conférences, une exposition d’art, des animations pour petits et grands et de nombreux stands permettront de découvrir, au cœur du Jardin des Méditerranées, tous les acteurs de la forêt et du bois.
Consultez le programme ici
Bonne promenade !
En liaison avec l’exposition organisée à la Villa Tamaris qui présente les photographies sous-marines de Laurent Ballesta, notre amie Agnès nous rappelle que nous pouvons admirer son film Planète Méditerranée sur Arte en replay jusqu’au 27 mars.
Des plongées de tous les superlatifs : Laurent Ballesta, s’est engagé en juillet 2019 avec son équipe dans une mission spectaculaire de 28 jours pour explorer les fonds marins entre Marseille et Nice. Jamais les profondeurs de la Méditerranée n'ont été étudiées avec autant de précision et documentées d'une manière aussi fascinante.
Un champ de sabelles (Sabella pavonina). Phare de Cassidaigne, Cassis, Profondeur 72 mètres. Laurent Ballesta, Planète Méditerranée
La mission fut exceptionnelle : pendant vingt-huit jours, entre Marseille et Monaco, le biologiste et trois autres plongeurs chevronnés se sont reposés dans un caisson de 5 mètres carrés, afin de pouvoir explorer sans limite de temps la zone des 100 mètres de profondeur, et révéler ainsi les trésors naturels des fonds méconnus de la Méditerranée.
Un défi humain, technique et scientifique suscité par le désir, chez ces aventuriers chercheurs qui ne cessent de repousser plus loin les limites de la plongée, de faire advenir un rêve jusque-là inaccessible : vagabonder dans les profondeurs sous-marines en liberté, des heures durant …
Une nouvelle exposition organisée à la Villa Tamaris présente des photographies sous-marines de Laurent Ballesta prises lors de ses multiples plongées dans les différentes océans et mers de la planète.
Les photos sont regroupées par thème et sont à admirer dans les salles particulièrement lumineuses et adaptées à ce type d’exposition de la Villa Tamaris.
Méditerranéen, photographe, naturaliste Laurent Ballesta a plongé en mer Méditerranée depuis son plus jeune âge pour devenir moniteur de plongée. Il a ainsi acquit et maitrise les compétences techniques necessaires pour exprimer pleinement ses talents de photographe dans toutes les situations.
Entre graines de Posidonies (2 cm) flottant paisiblement à la surface de la mer à Saint Tropez et repas frénétique de requins dans la passe de l’atoll de Fakarava en Polynésie… © Laurent Ballesta
Ces photographies montrent les nombreuses facettes de la beauté du monde sous-marin de la planète de la Polynésie à l’Antarctique, de la surface à -120m de profondeur pour rejoindre les cœlacanthes.
Ces photographies, s’il en était encore besoin, sont autant de plaidoyers pour protéger les multiples beautés de notre planète.
N’hésitez pas, l’exposition est magnifique !
Entrée gratuite. Ouvert du mercredi au dimanche de 13h30 à 18h30.
Villa Tamaris, 295, avenue de la Grande Maison, 83500 La Seyne-sur-Mer
Ce week-end n’hésitez pas à visiter le magnifique jardin d’Orves à La Valette (71 avenue de la libération 83160 La Valette du Var).
Ce jardin labellisé "Jardin Remarquable" par le Ministère de la Culture est ouvert exceptionnellement en cette période pour accueillir des pépiniéristes spécialisés des plantes et arbustes adaptées à notre région.
Si le ciel le permet, vous pourrez également participer à un montage de murs en pierres sèches.
D’un cynisme anti-écologique à l’autre, les rétrogrades redoublent d’effort. Après le refus d’interdire le chalutage de fond dans les aires marines protégées tel que proposé au niveau européen, le ministère de la Transition écologique s’en prend aux espèces végétales marines protégées par l’Arrêté du 19 juillet 1988, dont les Posidonies. Après une brève consultation publique de deux semaines menée en catimini, ce ministère qui jour après jour n’a d’écologie que le nom, s'apprête à autoriser par un nouvel arrêté la destruction des banquettes de Posidonies qui sont l’emblème patrimoniale de nos plages.
Le projet d’arrêté, bourré d’erreurs, prévoit de revenir sur l'interdiction du prélèvement des plantes sur le littoral méditerranéen comme les Posidonies, pourtant essentielles dans la lutte contre son érosion. L’erreur la plus grossière qui en dit long sur l’expertise des rédacteurs de ce projet d’arrêté, Posidonia oceanica est mentionnée comme présente en Atlantique, Manche Est, Mer du Nord Guyane, Martinique, Guadeloupe, Réunion, Mayotte alors que cette espèce ne se développe qu’en Méditerranée !
Les banquettes de Posidonies sont un rempart naturel gratuit contre l’érosion des plages en particulier lors des largades. Leur destruction entraîne le recul du trait de côte avec les atteintes aux infrastructures qui est compensé à grand frais par le remblaiement de sable de carrière comme ici à la plage de Sainte-Asile.
Les articles de ce projet d’arrêté est en contradiction avec de multiples articles scientifiques et aux conclusions de la très récente journée d’échanges entre scientifiques et politiques sur le thème des banquettes de Posidonie organisé le 3 février 2023 par la région PACA et la DREAL (Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement Provence-Alpes-Côte d’Azur). Les participants ont montré, s’il en était encore besoin, l’intérêt de préserver les banquettes de posidonie sur les côtes sableuses pour leur importance écologique et pour la biodiversité en particulier.
La journée d’échange sur la gestion des banquettes de Posidonie du 3 février 2023, co-organisée par la Région et la DREAL Provence-Alpes-Côte d’Azur, a été une belle occasion d’échanges pour les 80 participants impliqués dans la gestion des plages (scientifiques, élus, agents des collectivités, des services de l’État, des établissements publics, associations). Pour nous l’occasion aussi de retrouver le Professeur Charles-François Boudouresque expert scientifique des Posidonies, fondateur du GIS-Posidonies.
En effet, à mesure que la banquette s’épaissit, sa base devient plus compacte, offrant ainsi une protection naturelle des plages contre l’action des vagues et des tempêtes en plus d’être un réservoir temporaire de carbone, azote et phosphore pour les herbiers de Posidonie eux-mêmes. En outre, elles renferment un grand nombre d’espèces de micro-organismes, crustacés, etc. qui lorsque les feuilles retournent à la mer sont sources de nourritures de nombreuses espèces de poissons.
L’information du rôle des posidonies auprès du public et tout particulièrement des touristes est essentielle pour expliquer son rôle pour la biodiversité et la protection des plages contre l’érosion. Ici un des panneaux à la plage des Sablettes, ceux de Sainte-Asile ont été supprimés après le remblaiement de cette plage avec la destruction des banquettes...
Le coup de vent d’est du 6-7 février 2023 a provoqué de nouveaux échouages en nombre le long du littoral de la partie sud de la petite rade de Toulon le plus exposé au vent d’est. Ainsi, s’additionnant aux épaves déjà immergées dans ces secteurs, des bateaux de plaisance (voiliers et canots à moteur) ont rompu leurs amarres et se sont échoués en particulier au niveau des plages de la Vieille et du Rotary à Saint-Mandrier et des enrochements des corniches Georges Pompidou, Bonaparte et Philippe Giovannini à La Seyne.
L’APE a réactualisé l’inventaire des épaves de ce secteur (voir ce lien) en le complétant par la localisation de nouvelles épaves et de photos ainsi que l’ajout des coordonnées géographiques des épaves.
Les épaves de ces bateaux drossés à la côte ou reposant au fond de l’eau contiennent des combustibles, des équipements électriques, batteries, amiante, peintures et linoléums/plastiques, matériaux dont les composants ont été libérés dans le milieu marin immédiatement lors de l’échouage des bateaux, ou le seront au cours du temps lors de la dégradation progressive de ces épaves.
Les constituants de ces matériaux sont autant de sources de pollution des différentes composantes abiotiques et biotiques du milieu marin. Dispersés dans les eaux et les sédiments marins de la rade ils sont incorporés par les différents organismes vivants. Ces épaves sont donc des sources de pollutions chimiques pour les organismes marins, y compris les moules, huîtres et poissons faisant l’objet d’élevages dans la rade.
Ces polluants chimiques viennent s’accumuler avec ceux déjà présents dans les différentes composantes des écosystèmes marins de la petite rade les mettant à risque ainsi que les activités économiques.
Cependant, la plupart de ces polluants ne font l’objet d’aucune surveillance réglementaire, aussi, conformément au décret du Décret n° 2015-458 du 23 avril 2015 il est important que ces épaves, en particulier celles immergées depuis des années, soient relevées rapidement pour être éventuellement déconstruites par une filière ad hoc par exemple en liaison avec l’Association pour la plaisance éco-responsable (APER) qui gère une filière de déconstruction éco-responsable comme cela est préconisé par le Secrétariat d’Etat chargé de la mer.
Afin de faciliter la tache de leur enlèvement, cet inventaire a été transmis aux autorités en tant que contribution au projet Sentinelles de la nature (https://sentinellesdelanature.fr/) mis en place par France Nature Environnement afin de permettre à la communauté citoyenne de géolocaliser les atteintes à l'environnement pour les signaler l’autorité afin que soit apporter des solutions de remédiation, avec l’aide des associations et des fédérations de protection de l'environnement.
Depuis ce 10 février, le niveau de la mer apparait nettement plus bas que le niveau habituellement observé. Les données du marégraphe du Service hydrographique et océanographique de la marine (SHOM) pour le site de Toulon sont ici encore très utiles pour quantifier cette baisse du niveau par rapport au zéro hydrographique (décote). Nous vous avions présenté les résultats de ce marégraphe le 18 janvier dernier pour expliquer, à l’inverse de ce que nous observons aujourd’hui, l’élévation du niveau des eaux le 15 décembre 2022 (surcote) pour illustrer la submersion marine de différents secteurs de la rade.
Ainsi l’évolution du niveau de la mer montre qu’à partir du 10 février la décote est importante. Elle a été de -30cm entre le 10 et le 14 févier avec une hauteur d’eau atteignant un minimum, -34 cm sous le niveau moyen du niveau de la mer, soit -10 cm sous le niveau de plus basse mer astronomique (PBMA).
En effet nous sommes en période des grandes marées avec des coefficients importants en Manche-Atlantique, un coefficient de 111 aujourd’hui. Les fluctuations sinusoïdales des hauteurs d’eau de la rade dues à la marée astronomique sont bien visibles sur les données du marégraphe du SHOM de Toulon avec des amplitudes fortes ces deux derniers jours.
Dans un post Facebook récent, M. Vincent réagit à un article publié sur le site de l’APE qui reprenait ses propos publiés dans un article de La Marseillaise prononcés lors du Conseil métropolitain du 16 novembre : « il est urgent d'attendre pour vérifier que la mer montera en 2100 ». Propos qui avait fait réagir M. Leroy, conseiller de l’opposition « Toulon en Commun », lors de cette réunion.
Dans ce post, M. Vincent n’attaque pas le journaliste auteur de l’article mais l’APE et son président qui d’après lui l’aurait accusé « face aux conséquences du réchauffement climatique d’être un attentisme ». Il se contorsionne pour réécrire les propos qu’il a tenu. D’après son post il aurait donc dit « En réponse à ce conseiller (M. Leroy) … J'indiquais alors que par exemple, selon cette étude (du SCOT), le vieux centre-ville de La Seyne serait inondé, de même que certaines zones des villes côtières mais sans savoir exactement l'importance de ces submersions. J'ai alors rajouté qu'il était urgent d'attendre pour savoir quelles mesures il faudrait alors prendre au cas par cas pour préserver les populations en 2100, et notamment s'il fallait prendre des mesures douces comme nous avons réalisés aux salins d'Hyères ou des mesures fortes comme des ouvrages immerges ou des digues ».
Il confirme donc dans son post qu’il n’a effectivement aucun projet d'avenir dans ce domaine puisqu’il préconise d’attendre 2100 pour agir. Veut-il donner l'illusion de maîtriser le temps, voire inconsciemment de vaincre la mort ? Car un homme qui a 72 ans aujourd’hui aurait près de 150 ans pour ce rendez-vous en 2100…
Mais relisons le procès-verbal (page 18) de cette réunion du Conseil pour savoir ce qu’a vraiment dit M. Vincent. Eh bien il a dit texto « Je pense qu'il est urgent d'attendre pour vérifier que la mer montera à 2,10 mètres en 2100 ». Et c’est donc bien pour cela, comme relaté dans l’article de La Marseillaise et confirmé dans le PV, que M. Leroy a réagi en reprenant la parole : « Juste une chose, il n'est pas urgent d'attendre, il est urgent d'agir ! C'est juste par rapport à ce qu'a dit Monsieur Vincent à l'instant ». N’en déplaise à M. Vincent, c’est donc bien ce le journaliste de La Marseillaise a mentionné et ce qu’a repris l’APE pour le déplorer.
En revanche, sur la foi du PV, il n’a pas dit que « le vieux centre-ville de La Seyne serait inondé, de même que certaines zones des villes côtières » ni « qu'il était urgent d'attendre pour savoir quelles mesures il faudrait alors prendre au cas par cas … ». En fait si, mais non, mais si, mais non pas du tout !
Une vieille tactique politicienne est d’inventer ce qui n’a pas été dit pour ajouter de la confusion à la confusion. De notre côté, depuis des années l’APE vous informe loyalement, entre autres sujet, sur les conséquences inéluctables du réchauffement climatique.
Comparaison des données marégraphiques et des données altimétriques satellitaires mesurées au point le plus proche de l'emplacement du marégraphe de Toulon qui montrent la montée progressive du niveau de la mer depuis 1993 (NASA).
Nous vous avons communiqué les versions du porter à connaissance du préfet des zones susceptibles d’être submergées transmises d’ailleurs à tous les maires des communes littorales (2019), les différents sites où trouver les simulations de la montée des eaux marines (2018, 2020, 2022), etc.
Extraits des deux zones de Saint Mandrier qui entre autres seront submergées à partir de 50cm et entre 50cm et 1m de la carte du porter à connaissance préfectoral distribué à tous les maires des communes littorales du Var.
Et comme nous vous l’avons indiqué, la commune de Saint-Mandrier est concernée au niveau de différentes zones de Pin Rolland et du village et ce dès une montée des eaux de 50 cm, pas de 2,10m ! Aussi, nous sommes d’accord avec M. Leroy et bien d’autres : il est d’ores et déjà urgent d’agir, de prendre des mesures pour limiter les conséquences de la submersion marine.
En revanche, d’après le PV de son intervention au Conseil, M. Vincent a affirmé « On ne peut plus construire dans des endroits où demain, on sait que la mer arrivera. » Alors pourquoi a-t-il autorisé des permis de construire dans les secteurs de Pin Rolland concernés par la submersion comme cela est indiqué dans le porter à connaissance préfectoral s’il pensait que ces zones seront submergées ? En réalité, ce sont bien les maires qui ont autorité pour décider des constructions sur la base des zonages des Plans Locaux d’Urbanisme qu’ils ont établis en tenant compte, ou pas, des porters à connaissance préfectoraux sur les différents aléas. Pour ce cas précis, lorsque les permis ont été accordés, le préfet s’est limité à imposer des mesures concernant les garages …
Lors du Conseil, toujours d’après le PV, M. Vincent a également justifié l’inaction actuelle pour limiter les futures conséquences de la submersion marine en attendant les résultats d’études en cours ou en renvoyant à d’hypothétiques mesures contre le réchauffement climatique. Les données du BRGM, entre autres, sont pourtant disponibles et flagrantes (2023). Certes, il ne faut pas aggraver l’élévation des températures, et urgemment, en limitant les rejets de gaz à effets de serre mais le niveau des mers continuera de monter compte tenu des concentrations actuelles de gaz à effet de serre.
Alors oui il y a d’ores et déjà urgence à agir en limitant les nouvelles constructions en zone littorale comme cela a été décidé en Aquitaine, Finistère, etc.
Profitant de ce post sur Facebook, il répète son mantra à ses afficionados : l’APE ne ferait rien pour l’environnement. Un mensonge ressassé devient-il pour autant une vérité ? C’est d’abord aux élus de faire. Fendons-nous d’un truisme, c’est bien l’obligation et le sens de leur mandat électif. Ils sont même rémunérés pour cela. Il est d’ailleurs cocasse pour le moins que M. Vincent durant le Conseil et sur Facebook préconise qu’il soit urgent de ne rien faire en attentant 2100 tout en reprochant à l’APE de ne rien faire !
Eh oui, nous aurions aimé connaitre dès maintenant les mesures que M. Vincent préconise pour éviter la submersion du vieux centre-ville de la Seyne ou de l’avenue d’Estienne d’Orves à Saint-Mandrier, qu’il n’a finalement pas mentionnés, mais qui deviendront inhabitables dès une montée des eaux de 50 cm. Pas de décision non plus pour s’adapter au recul du trait de côte, M. Vincent n’ayant pas jugé bon d’inclure Saint-Mandrier dans la liste des communes concernées par l’érosion marine (Var-Matin).
Pour autant, vous le savez les membres de l’APE font des propositions, agissent bénévolement en organisant des actions comme Marchons vers l’école, des conférences, des formations, en participant aux débats publics, etc.
L’APE agit régulièrement pour la protection de l’environnement en se portant en justice pour faire respecter la loi Littoral et ainsi protéger les derniers espaces naturels de la commune comme les sites de l’Hermitage et de Fliche qui sinon seraient déjà bétonnés. Ce dont ne manque pas de se plaindre M. Vincent pour qui l’APE en fait trop !
Il faut aussi que vous sachiez que l’APE propose des expositions, des articles d’information pour publication dans le bulletin municipal Le Mandréen mais M. Vincent, en tant que Maire ou directeur de publication, les refuse sans même répondre à nos demandes tout en nous accusant bien entendu de ne pas le contacter, mais c’est encore une autre histoire …
Pour en savoir plus
- GIEC-IPCC (2022) Cross-Chapter Paper 4: Mediterranean Region in Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability, pp. 2233–2272
- Cnrs (2022), Le réchauffement climatique en France s’annonce pire que prévu
- Veolia-Planet (2019), D’ici à 2100... si nous n’agissons pas
- Midi-Libre (2023) Montée de la mer sur notre littoral : "Ça va arriver, demain ou dans quinze ans, il faut informer et se préparer"
- Le Pays Malouin (2023) Submersion marine : les changements qui nous attendent à Saint-Malo
Ce samedi l’atelier Balthazar était très animé, vous étiez plus de soixante à participer à la clôture de l’exposition miroir organisée par l’APE du 19 au 25 septembre 2022 sur l’ile de Procida sur le thème BEAUTÉ et FRAGILITÉ, Protégeons Mare Nostrum pour fêter sa nomination Capitale italienne de la culture 2022.
A cette occasion, bien qu’habituellement adepte du « slow tourisme », la commune de Procida a tout le long de l’année 2022 organisé d’importantes manifestations culturelles sur le thème de la mer et accueilli des visiteurs du monde entier.
L’APE a donc souhaité clôturer sa participation à cet événement en organisant une soirée sur le thème Procidiens et l’APE unis par les liens du cœur et de la mer que Pierre Guida, vice-président de l’APE, a eu le plaisir de présider. En effet, Pierre issu d’une famille émigrée de Procida comme de nombreuses familles mandréennes, a cultivé depuis de nombreuses années des liens amicaux avec les Procidiens.
C’est donc naturellement qu’il a orchestré la réunion entouré des artistes exposant pour ce dernier jour leurs œuvres inspirées par la mer, la peintre Odile Eckenschwiller, le sculpteur Balthasar Brennenstuhl, la cartoniste Suzy Foscolo et Dominique Calmet, Président de l’APE, océanographe et photographe des fonds sous-marins.
Pierre a commencé par un bref historique de l’organisation de l’exposition à Procida en rappelant les belles rencontres avec les Procidiens autour de la mer et l’art et en remerciant les membres de l’équipe municipal pour leur accueil chaleureux et la publicité autour de l’événement.
En effet, tout au long de la semaine, cette exposition a permis de nombreux échanges fructueux lors des visites des scolaires, des touristes et des Procidiens. Pierre a rappelé en particulier, le rôle particulièrement important de Mme Tita Lubrano, première adjointe en charge des questions environnementales à Procida, pour l’organisation de l’exposition dans le quartier le plus animé de l’ile, dans les locaux de la Lega navale italiana et du Circolo Capitani e Macchinisti et la salle du conseil municipal pour un débat sur les conséquences de la pollution en mer Méditerranée.
Quel contraste avec les refus de la municipalité mandréenne à toutes nos demandes d’accueil dans les locaux gérés par la commune et de publication de nos articles sur cet événement dans le bulletin municipal, sans aucune explication évidemment !
La soirée s’est poursuivi par des lectures d’extraits d’œuvres littéraires plus intimes et poétiques de Lamartine et d’Elsa Morante décrivant le charme de l’ile de Procida ainsi que des extraits de Laurent Jean Baptiste Bérenger-Féraud sur le charme de la presqu’ile dans les années 1880. La soirée s’est poursuivie par des chants italiens populaires accompagnés par la guitare et le ukulélé de Joelle et Liso Cassano.
La rencontre s’est terminée par une collation de l’amitié qui a permis aux participants d’échanger sur l’art, l’environnement et l’importance de tout temps de la Méditerranée pour la rencontre des peuples et comme axe de migrations.
Un grand merci pour l’expression de votre amitié, de votre soutien à l’APE et un remerciement tout particulier et sincère à Balthasar pour l’accueil de cette exposition qui a envahi son atelier pendant ces deux derniers mois. N’hésitez pas à venir visiter l’atelier où les œuvres de Balthasar peuvent toujours y être admirées !