La migration d’automne des Grues cendrées est en cours !
Comme chaque année, ce grand déplacement est largement conditionné par la météo : lorsque l’hiver s’installe sur le nord de l’Europe, la neige, le gel des sols et des eaux rendent l’accès à la nourriture difficile, poussant les Grues à rejoindre des zones plus hospitalières, au sud-ouest de l’Europe.
Elles empruntent deux grandes routes migratoires, dont celle qui concerne la France : la voie occidentale.
À noter : en Camargue, une partie de la population emprunte d’abord une voie centre-européenne, passe par l’Autriche, l’Italie et l’arc alpin… puis revient vers l’ouest.
Si la nourriture reste suffisante en Allemagne, une part importante peut même y hiverner.
Sur la voie occidentale, l’Espagne est le principal pays d’hivernage (près de la moitié des effectifs), mais la France joue un rôle majeur avec des sites d’importance nationale : Lorraine, Champagne, Centre, Aquitaine, Camargue.
La presqu’île de Saint-Mandrier se situe sur la marge Ouest du couloir principal, mais il n’est pas rare d’observer des groupes temporairement orientés vers l’Est pour retrouver une colonie dont elles se seraient séparées, ou utilisant les ascendants pour reprendre de l’altitude – ce qui peut les faire momentanément repartir vers le Nord.
Suivre leur migration
Vous pouvez suivre leur migration en quasi-temps réel sur le site : La migration des Grues cendrées au jour le jour dont est issu cette carte des comptages réalisé les 6 et 7 novembre 2025
Le flux général sur la France reste NE / SO comme bien visible sur le site de la LPO Champagne-Ardenne.
Un signal d’alerte sanitaire majeur cette année
Malheureusement, la Ligue de protection des oiseaux (LPO) signale cette semaine une mortalité massive de Grues cendrées infectées par la grippe aviaire sur toute la voie ouest-européenne.
En France, les premières ont été observées le week-end des 18/19 octobre dans le nord-est, lors d’une vague migratoire qui a concerné près de 80 000 Grues.
Tous les sites français de stationnement sont désormais touchés, sauf peut-être la Camargue. En Champagne humide, des comptages réalisés sur les dortoirs ont permis de recenser au moins 8 700 cadavres au 31 octobre (sans compter celles mortes sur les sites d’alimentation…).
La période d’incubation semble très courte et la mortalité rapide.
Pour en savoir plus : Pourquoi les Grues cendrées sont-elles particulièrement touchées par la grippe aviaire depuis la mi-octobre 2025 ?


