Le 30 décembre 2019, l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) a publié les chiffres des populations légales 2017 qui entrent en vigueur au 1er janvier 2020.

De quoi s’agit-il ? Le terme générique de « populations légales » regroupe pour chaque commune sa population municipale, sa population comptée à part et sa population totale qui est la somme des deux précédentes. Le chiffre de la population totale est important car c’est celui auquel se réfère l’application des lois et règlements. Ce chiffre pour 2017 est utilisé en particulier pour le calcul de la dotation globale de fonctionnement, principale dotation de l'État attribuée à chaque commune à compter du 1er janvier 2020, de l’ordre de 20% du budget de fonctionnement de notre commune.

Dans le Mandréen du mois de février, page 4, Monsieur le Maire présente différentes informations à ce sujet. Les premières informations reportées concernent la France avec une population de 66 524 000 habitants, soit une croissance de +0,5% par an sur la période 2007-2017.

Mais entre 2007 et 2017, que constatons-nous pour la commune de Saint-Mandrier ? Le tableau intitulé « POPLEF T1- Populations légales » en bas de la même page montre que la population totale passe de 6 371 à 5 931 personnes, soit une baisse de -7%.

C’est donc une mauvaise nouvelle pour les finances de la commune. En effet, la dotation globale de fonctionnement qui sera versée par l’état en 2020 à la commune sur la base de la population légale 2017 baissera donc encore puisque notre population totale a diminué.

Pendant que le nombre d’habitants en France augmentait de +0,5%, sur la même période, le nombre d’habitants de Saint-Mandrier baissait donc de -7%. Cette démographie décroissante de la commune inverse de celle de la France n’est pas une surprise. Elle est observée depuis le début des années 2000. Nous l’avons montré dans le recours auprès du tribunal administratif pour l’annulation du PLU-2017 et des articles sur ce site (lien vers courbe). Le Préfet et le commissaire enquêteur s’en étaient d’ailleurs inquiétés lors de l’enquête publique sur le PLU.

Le Maire indique « en ce qui concerne notre commune, suite au recensement qui a lieu au début de l’année 2019, la population a augmenté par rapport à 2014 ». S’il est vrai que notre commune a bien fait l’objet d’un recensement de la population en 2019, à la date d’aujourd’hui seules les données des départements sont publiées par l’Insee qui précise que « les populations de 2018 et de 2019 sont pour l'instant des estimations ».

Dans le tableau intitulé « Commune de Saint-Mandrier-sur-Mer » présenté par M. le Maire, la partie supérieure du tableau concernerait la « Population recensée en 2019 ». En fait ce sont des estimations 2019 et les chiffres sont inquiétants. La population des ménages diminue encore de 25 personnes de 2017 à 2019 passant de 4 847 à 4 823 personnes, elle était de 4 864 en 2016. La croissance annoncée reposerait donc sur l’augmentation de la population vivant en communautés (maisons de retraite, camps militaires, établissements militaires d'enseignement).

La croissance de +0,5% par an de la population mandréenne retenue dans le PLU-2017 pour justifier le besoin de nouveaux logements n’est donc toujours pas au rendez-vous en 2017, ni en 2019. La population des ménages décroissant, le nombre de logements vacants continuera à augmenter (Tableaux ci-dessous : source Insee Dossier complet : Commune de Saint-Mandrier-sur-Mer).

Image1

Image2

Pourtant, depuis des années, la municipalité clame sa théorie sur « l’urgence de bâtir » qui verrait la construction de nouveaux logements, dans un parc déjà saturé, conduire soi-disant à une augmentation du nombre d’habitants.

Tout cela rappelle la théorie des pseudo-scientifiques adeptes de Lyssenko qui, réfutant la génétique moderne ont coupé la queue à des générations de souris en prophétisant que leur descendance naitrait sans queue…

VM20041013