Après l’exposition organisée par l’APE à Procida dans le cadre de "Procida 2022 capitale italienne de la culture", c'est maintenant au tour de Saint Mandrier d'accueillir l'exposition dans les locaux de l'atelier Balthazar, quai Séverine.
Beaucoup de monde au vernissage de l'exposition ce dimanche. Ci dessous, quelques photos.
Présentation des artistes:
- Balthasar Brennenstuhl, peintre, sculpteur dont l’atelier se situe quai Séverine. M. Brennenstuhl travaille avec différents matériaux, souvent de récupération : bois, métaux, résines, objets trouvés, ferrailles, épaves qu'il assemble de manière ludique prenant en compte de la solidité compositionnelle (https://www.balthasar-b.fr/fr/) ;
- Odile Eckenschwiller, artiste engagée dans la direction artistique, le graphisme, la photographie, la peinture. Mme Eckenschwiller aime tout mettre en images ou en mots qui deviennent des images. La mer, l'eau, les poissons qui coulent dans ses veines l'inspirent particulièrement (https://www.artnodyll.com/);
- Suzanne Foscolo, dessinatrice de presse qui exerce ses talents dans la fabrication de meubles en carton : canapés, commodes, meubles pour l'artisanat et dans la réalisation de décors scénographiques ainsi que de nombreux autres travaux personnels (https://www.suzy-foscolo.fr/) ;
- Dominique Calmet, biologiste photographe, réalisateur de portraits photographiques d’espèces animales caractéristiques de la biodiversité du milieu marin du littoral de la presqu'île (exemple de photos disponibles sur le site www.ape83430 et https://www.ape83430.fr/boutique/1132-cartes-postales-etui-n-1);
A Procida, la vie sous-marine est assez exubérante et mérite le coup d’œil. En effet, le domaine marin entourant Procida a été classé en parc marin protégé, appelé Royaume de Neptune, qui est divisé en 4 zones (A, B, C et D).
En zone A, “seules les activités de sauvetage et de sécurité” sont autorisées, de même qu’en zone B la pêche y est interdite, mais la plongée est possible avec une autorisation. La Zone C est une réserve “partielle” où la pêche est permise et où l’amarrage n’est pas libre mais autorisé pour les bateaux de plaisance. En Zone D, le “Canyon de Cuma”, la pêche sportive et la navigation sont autorisées et l’on y observe différentes espèces de cétacés.
La mer monte mais le magnifique port de Corricella a encore un peu de temps devant lui avant de disparaître sous les eaux…
Pour les plages, à la différence de Saint-Mandrier, aucune opération de réensablement ne vient perturber le littoral marin et détruire en particulier les herbiers de Posidonies. Aussi l’herbier, même à très faible profondeur, offre rapidement à la vue de l’apnéiste de nombreuses espèces méditerranéennes typiques.
Justement, la seiche (du genre Sepia) classée dans les mollusques céphalopodes se confond avec les fonds rocheux et l’herbier de Posidonie. Dotée d'une vue excellente et grâce à un camouflage adaptatif elle se fond dans son environnement, modifiant la texture et les motifs colorés de sa peau qui s’adapte aux variations d’aspect et de couleur de son environnement lors de ses déplacements. Avec ses tentacules, elle mime ici des feuilles de Posidonies entre lesquelles elle se faufile pour disparaître complétement. Une étoile de mer rouge, Echinaster sepositus, que l’on rencontre habituellement sur substrats durs et très commune dans les herbiers de Posidonies, se promène à proximité sur une bande de sable.
La méduse Cotylorhiza tuberculata, appelée également méduse œuf au plat, est endémique de la Méditerranée. Elle vit près de la surface formant parfois de grands bancs dérivant au gré des courants. Elle n’est pas urticante, donc sans danger pour l'homme se nourrissant de microplanctons. Il est fréquent d’observer, comme c’était le cas à Procida, des alevins de poissons, chinchards (Trachurus), de boops et de sérioles ne s’éloignant jamais trop loin d’elle et qui se réfugient sous son ombrelle et entre ses tentacules à la moindre alerte.
Un animal au corps translucide d’une quinzaine de centimètres avec à l'extrémité antérieure deux structures en forme d'ailes délicates se déplace en pleine eau, à proximité de la surface. Il ressemble à un vaisseau extraterrestre miniature. C’est un Leucothea (Leucothea multicornis) qui vit habituellement en pleine mer mais que l'on rencontre parfois près des côtes comme c’est le cas aujourd’hui. Il porte huit rangées de peignes ciliés à rôle locomoteur iridescents. C’est une espèce planctonophage vorace qui capture ses proies à l'aide des cellules collantes, non urticante et sans aucun risque pour nous.
Ce 25 septembre, lors de la clôture de l’exposition autour d’un apéritif de l’amitié, les membres de l’APE et de ZEA ont chaleureusement remercié les représentants de la commune de Procida, en particulier Mme Titta Lubrano, vice-maire, et M. Luigi Primario chargé de l’organisation des festivités « Procida Capitale italienne de la culture 2022 », M. Enzo Sabbia pour la liaison avec les professeurs des écoles, les présidents de la Lega Navale Italiana et du Circolo Capitani e Machinisti pour l’accueil dans leurs locaux.
En remerciements, M. Balthasar Brennenstuhl a souhaité offrir à chacune de ces personnes une de ses sculptures. Chacun a choisi son œuvre en cadeau dans un beau moment de convivialité multilingue !
A cette occasion, les participants ont tenu à rappeler l’importance de l’art, de la qualité de l’environnement et évidemment de l’importance de tout temps de la Méditerranée pour la rencontre des peuples et comme axe de migrations.
Revenus à Saint-Mandrier, il nous reste maintenant à organiser la même exposition sur la presqu’ile, nous ne manquerons pas de vous informer du lieu et l’heure qui sont encore à déterminer.
Parmi les événements organisés dans le cadre de Procida 2022 Capitale de la Culture, une exposition intitulée WATER-SURFACE nous a particulièrement interpelée puisque comme celle que nous présentons, BEAUTÉ et FRAGILITÉ : PROTEGEONS MARE NOSTRUM, elle met en lumière les effets de la pollution sur l'environnement marin.
En effet, l'exposition Water-surface a le double objectif de présenter la beauté des photographies présentées par trois photographes Nicholas Samaras, Pasquale Vassallo et Guido Villani afin de nous sensibiliser aux effets de la pollution plastique qui envahit les mers et les océans du monde entier.
D'ici 2025, les océans contiendront une tonne de plastique pour trois tonnes de poissons, et d'ici 2050, il y aura plus de plastique dans les océans que de poissons. Dans l'océan Pacifique, entre la Californie et Hawaï, flotte un nouveau « continent » constitué de déchets de plastique s’étalant sur 1,6 million de km2, soit plus de 400 000 fois la surface de l'île de Procida et 300 000 fois la presqu’ile de Saint-Mandrier.
Selon la recherche de Beach Litter de Legambiente, la Méditerranée compte environ 670 déchets pour 100 mètres linéaires de littoral. Le plastique représente 95% des déchets en haute mer et 134 espèces de poissons, oiseaux, tortues et mammifères marins sont victimes d'ingestion de plastique.
*Héraclite, extrait du livre Fragments, VI-V siècle avant JC
Cette fin d’après-midi de belles rencontres à Santa Margherita Nuova avec de jeunes artistes invitées en résidence à Procida pour exprimer leurs talents.
Les thèmes abordés : la mer, sa fragilité, le mystère des périples maritimes… des discussions jusqu’au coucher du soleil. Quelle ile de charme !