Biodiversité Alain GoutalSi vous avez compris le programme de protection de l'environnement de nos gouvernements successifs, c'est qu'il vous a été mal expliqué !

Un sommet de double langage est atteint avec l’ « Engagement des dirigeants pour la nature », publié ce lundi 28 septembre sous la forme d'une déclaration politique pour essayer d’atténuer les critiques qui ne manqueront de leur être faites lors du sommet de l’ONU qui se tient ce jour sur « le financement du Programme du développement durable à l’horizon 2030 à l’ère de la COVID-19 ».

En effet, une soixantaine de leaders mondiaux, dont le président Macron, s’engagent à mettre fin à la perte de biodiversité d’ici à 2030. « Nous nous sommes réunis aujourd’hui, avant le sommet des Nations unies, pour envoyer un signal commun pour accroître l’ambition mondiale pour la biodiversité », annoncent-ils dans cette déclaration en dix points. Nouvel engagement alors que les rapports s’accumulent pour dénoncer l’appauvrissement de la biodiversité avec l’échec des politiques pour limiter, au mieux, cette érosion. Ainsi, l’ONU, a conclu mi-septembre dans la cinquième édition des Perspectives mondiales de la diversité biologique (GBO5), qu’aucun des objectifs mondiaux du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 pour la planète, adopté par les Parties à la Convention sur la diversité biologique (CDB) en octobre 2010 à Aichi (Japon) n’avait été atteint !

Aichitarget

https://www.cbd.int/doc/strategic-plan/2011-2020/Aichi-Targets-FR.pdf

L’Engagement des dirigeants pour la nature précise qu’un mécanisme de suivi et d’évaluation solide de ces objectifs ainsi que des moyens de mise en œuvre adaptés sont indispensables !

Ce nouvel engagement n’ayant aucune valeur contraignante, dans une belle application du concept du "En même temps", pour satisfaire les industriels de l'agro-alimentaire, le gouvernement Macron, par l'intermédiaire de Mme Barbara Pompili Ministre de la Transition écologique, s'attaque par une procédure accélérée à la loi sur l'interdiction d'utiliser sans dérogation des produits contenant des néonicotinoïdes qu'elle avait fait voter à la mi-mars 2016 alors secrétaire d'État chargée de la Biodiversité sous François Hollande... Pour paraphraser Jacques Chirac : les engagements n’engagent que ceux qui y croient !