unepLes ambitions des États en matière de transition énergétique ne sont pas à la hauteur de l’Accord de Paris, alerte un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) intitulé « Situation mondiale des énergies renouvelables 2020 ».

Les prévisions de ce rapport montrent qu’il faudrait multiplier au moins par trois les efforts entrepris. « Afin d’être en bonne voie pour limiter sous les 2 °C la hausse des températures dans le monde, conformément à l’Accord de Paris, il faudrait ajouter environ 3 000 gigawatts (GW) de capacités renouvelables d’ici 2030 », soulignent le rapport.

Pourtant, la baisse des coûts des énergies renouvelables offre l’opportunité de stimuler l'action en faveur du climat dans les plans de relance économique post-COVID-19. En effet :

  • La capacité installée en énergies renouvelables a augmenté de 184 gigawatts (GW) en 2019, un bond de 20 GW par rapport aux 164 GW ajoutés en 2018 (1 GW est équivalent à la puissance générée par 110 million de diodes électroluminescentes) ;
  • Cette nouvelle capacité a été installée avec un niveau investissement à 282,2 milliards USD presque équivalent à celui de 2018 – ce qui illustre la baisse des coûts ;
  • Mais, ce sont 826 GW de nouvelles énergies renouvelables non hydroélectriques annoncés d'ici 2030, pour un coût d'environ 1 milliard de US dollars. Pour limiter le réchauffement climatique planétaire à moins de 2 degrés Celsius - l'objectif principal de l'Accord de Paris - il faudrait ajouter environ 3 000 GW d'ici 2030. C'est donc bien inférieur aux 1 200 GW ajoutés au cours de la dernière décennie et loin des 2 200 GW supplémentaires pour mettre en œuvre l'Accord de Paris !

Le rapport cependant montre que le coût d'installation des énergies renouvelables baisse au cours du temps, ce qui signifie que les futurs investissements, à montant égal, financeront beaucoup plus d’installations de production d’énergies renouvelables.

En effet, le coût de l'électricité continue de baisser pour l'éolien et le solaire, grâce aux améliorations technologiques, aux économies d'échelle et à une concurrence féroce lors des mises aux enchères. Les coûts de l'électricité issue des nouvelles fermes solaires photovoltaïques au deuxième semestre 2019 étaient inférieurs de 83% à ceux dix ans auparavant.

Alors que la COVID-19 frappe l'industrie des combustibles fossiles, ce nouveau rapport détaille le « fossé énorme » entre les ambitions des différents pays du monde et les exigences en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais il montre aussi que les énergies renouvelables sont plus rentables que jamais, offrant une opportunité pour les gouvernements de prioriser l'énergie propre dans les plans de relance économique afin de se rapprocher des objectifs de l'Accord de Paris.