Des oiseaux sont régulièrement victimes de tirs de fusil en plein cœur du quartier résidentiel de Creux saint Georges et de la Corniche d’or. Ainsi, ce jour il nous a été rapporté un tir sur une tourterelle le 6 mars dernier, puis des tirs sur deux goélands leucophée (Larus michahellis), une espèce protégée, les 23 et 26 mars. Ces deux goélands ont été recueillis car grièvement blessés par des tirs à la carabine. L’un est mort et l’autre une aile abimée et un œil crevé par des plombs, visibles par radiographie, est incapable de voler. Ce dernier a été confié à Hôpital Faune Sauvage de Laroque et les faits signalés à la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux : www.lpo.fr).

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Ces 2 derniers tirs sur des goélands s’inscrivent dans la trop longue liste d’oiseaux blessés ou tués dans le quartier de la Corniche d'or : deux en 2017, un en 2018 et un goéland femelle touché par un tir en 2019 sur le toit de la maison du 5 Corniche d'Or et recueilli avec une aile fracturée dans le jardin voisin…

Rappelons-le, il est interdit de tuer les goélands leucophée dont le niveau de protection est précisé dans l’Arrêté du 29 octobre 2009 fixant la liste des oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire et les modalités de leur protection. L’article 3 de cet arrêté précise que « Sont interdits sur tout le territoire métropolitain et en tout temps… la destruction, la mutilation intentionnelles, la capture ou l'enlèvement des oiseaux (du goélands leucophée) dans le milieu naturel ».

De plus, ces tirs effectués en pleine zone urbaine sont dangereux pour nous tous !

Le gabian en occitan, est une espèce de goéland très facile à observer sur notre presqu’ile de Saint-Mandrier. C’est un plaisir de l’observer planer au-dessus du port et le long du littoral, ailes étendues et légèrement arquées, queue étalée. Piètre nageur pour un oiseau de mer, il se contente le plus souvent de flotter ou nager à la surface de la mer.

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Le goéland est un oiseau bruyant qui crie à de nombreuses occasions et à tout moment de la journée.  Il émet des cris des cris sonores et stridents ressemblant à des jappements ou des cris plaintifs. Il semble pleurer ou railler d’où son nom breton de gouélan qui signifie pleurer. C’est à ce titre que certain le considère comme une nuisance sonore.

Cet oiseau très sociable en toute saison se nourrit et niche le plus souvent en groupe de quelques dizaines d’individus. S'étant adapté à la présence de l'homme, ils s’installent d’ailleurs sur les nombreux toits plats des immeubles de la presqu’ile pour s’y reposer et y nidifier, renforçant temporairement ses émissions sonores !

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Certains trouvent les cigales trop bruyantes, d’autres les goélands, les coqs, les vaches…  Pour autant, en ces temps de confinement, où les bruits de l’activité humaine se sont estompés, n’est-il pas agréable, voire rassurant d’entendre les coqs et les ânes de l’Ermitage chanter et braire, les aow-kayïï-kao-kao-kao-kao des goélands volant au-dessus de nos balcons plutôt que d’entendre des tirs de carabine ?

Alors que la biodiversité est en régression sur toute la planète, nous avons la chance de pouvoir encore profiter sur la presqu’ile de la présence de ces animaux qui émerveillent nos enfants lorsqu’ils les découvrent. Rien ne justifie ces tirs dangereux et interdits qui les font souffrir inutilement. Des approches plus respectueuses sont possibles pour améliorer la cohabitation avec les goélands (www.lpo.fr).