Les mêmes causes produisent les mêmes effets sur la planète, mais bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. Le réchauffement climatique conduit à augmenter la violence des incendies et ces incendies conduisent aux mêmes déclarations des hommes politiques : Ce n’est pas de leur responsabilité, pour eux c’est évidemment de la faute des écologistes ! Comme le premier ministre Scott Morrison en Australie, le maire de notre presqu’ile a mis en accusation ceux qui veulent préserver notre environnement en les traitant d’ayatollahs.

terrenfeuEn Australie, depuis septembre, les incendies ont déjà fait 26 morts et ce sont plus 100.000 km2 de bush et de forêts, soit une superficie supérieure à celle de la Corée du Sud ou le Portugal, qui ont été détruits ainsi que plus de 2.000 maisons. Ce dernier vendredi, dans le sud-est de l'Australie, deux gigantesques incendies ont fusionné sous l'effet des vents en un méga-brasier qui a réduit en cendres une superficie de plus de 6.000 km2, soit plus de 55 fois celle de Paris. Cet été austral 2019-2020 est d’ores et déjà l’une des saisons les plus dévastatrices qu’ait connues le pays.

Contrairement à ce que certains prétendent, ces feux sont bien favorisés par le réchauffement du climat. Vous trouverez ci-dessous des extraits d’un excellent article du journal Le Monde sur le sujet que nous vous invitons à lire (voir ce lien).

« Cette catastrophe, nourrie par la sécheresse, a ravivé le débat national sur la lutte contre le réchauffement climatique, un sujet sur lequel le gouvernement libéral de Scott Morrison est critiqué pour son manque d’ambition (voir lien précédent du 18 décembre). En réaction à ces critiques, certains conservateurs australiens, comme le député Barnaby Joyce, ont accusé les politiques écologistes d’avoir favorisé les incendies dans l’arrière-pays australien. Cette thèse a été défendue dans les médias australiens par Alan Jones (ex-sélectionneur de l’équipe de rugby devenu polémiste et animateur radio, connu pour son climatoscepticisme) et relayée en France par Laurent Alexandre

Or, si ces théories ne sont pas neuves, elles sont contredites par les faits.  Le député Barnaby Joyce a créé la polémique en affirmant que « beaucoup des moyens de lutte et de gestion des feux ont été contrecarrés par les Verts ». Mais dans les dernières années, ce sont surtout les conditions météo exceptionnelles (températures, vents, sécheresse) qui ont empêché les agences de procéder à plus de feux contrôlés, faute de pouvoir… les contrôler. Un ancien commissaire régional à la sécurité incendie, Greg Mullins, affirmait dans une tribune au Sydney Morning Herald en novembre que « reprocher aux écologistes de s’opposer à ces mesures importantes est une affirmation familière, populiste mais fondamentalement fausse ».

Ross Bradstock, directeur du Centre pour la gestion environnementale du risque incendie à l’université de Wollongong, développe le même argument, auprès du Guardian : « Ce sont de très vieilles théories du complot qui reviennent après chaque gros incendie. C’est une tentative évidente de détourner le débat du changement climatique. »

Le réchauffement climatique favorise amplement les départs de feu et augmente, d’année en année, le nombre de jours où le risque d’incendie est élevé. Le rapport 2018 du Bureau de météorologie et du Csiro (l’organisation australienne pour la recherche scientifique) sur l’état du climat australien indiquait que « le nombre annuel de jours où l’indice FFDI est au plus haut a augmenté dans de nombreuses régions de l’Australie ces dernières décennies ». Ainsi, les saisons des incendies sont plus longues, et le réchauffement du climat « contribue à ces changements » (la saison actuelle a débuté assez tôt, en septembre).

foretbruleeParallèlement, le réchauffement climatique réduit les précipitations annuelles, ce qui favorise l’assèchement de la flore et sa vulnérabilité aux incendies. Les précipitations en été restent relativement stables, mais elles se raréfient en hiver, une période pourtant importante pour l’hydrologie du pays. La sécheresse qui touche l’Australie représente, selon les climatologues, « le plus grand changement de précipitations depuis que les enregistrements nationaux ont débuté en 1900 », notent les auteurs du rapport. L’année 2019, elle, est la plus chaude du pays jamais enregistrée depuis 1910.

Comme nous l’avons mentionné précédemment (lien vers le bulletin spécial de l’APE), les scientifiques ont montré que des précipitations en baisse et des températures records, caniculaires, conduisent à une sécheresse sévère qui augmente le risque d’incendie et donc immanquablement les incendies. C’est exactement ce que nous avons connu localement puisque l’année 2019 avec l’incendie catastrophique du 29 juillet a été l’année la plus chaude mesurée sur la presqu’ile avec une température moyenne de 20,9°C, dépassant le précédent record de 2018 de 20,6°C.

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En 2019, les températures mensuelles maximales et moyennes ont été supérieures, à l’exception du mois d’avril, aux normales calculées sur la période 1981-2010. Les écarts annuels ont ainsi atteint +1,1°C, +1,5°C et +2,1°C pour les températures minimale, moyenne et maximale respectivement.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets sur la planète, mais bien au-delà de ce que l’on pouvait imaginer. Le réchauffement climatique conduit à augmenter la violence des incendies et ces incendies conduisent aux mêmes déclarations des hommes politiques : Ce n’est pas de leur responsabilité, c’est de la faute des écologistes ! Comme le premier ministre Scott Morrison en Australie, le maire de notre presqu’ile a évidemment mis en accusation ceux qui veulent préserver notre environnement en les traitant d’ayatollahs.

Cependant, l'injure et le mensonge ne remplacent pas la vérité scientifique, ces feux sont favorisés par le réchauffement du climat. Sur la presqu’ile, ils ont touché essentiellement les zones forestières gérées par la commune car heureusement le taux de débroussaillage des maisons particulières a été le plus important depuis des années. A défaut d’avoir pris des mesures de protection préventives, réduction des émissions des gaz à effets de serre, de la circulation, etc. et de prépositionner des équipes de pompiers au moment des fortes chaleurs sur les zones boisées à protéger, aujourd’hui des mesures couteuses de restaurations aléatoires par des plantations de pins (30% de taux de survie) nécessitant des arrosages sont organisées …