cop25"Depuis des décennies, l'espèce humaine est en guerre contre la planète et la planète rend coup pour coup. Nous devons mettre fin à notre guerre contre la nature et la science nous dit que nous pouvons le faire" Ce sont les mots prononcés dimanche 1er décembre par Antonio Guterres, à la veille de l'ouverture de la conférence climat de l'ONU (COP25) à Madrid. Le secrétaire général des Nations unies a donné le ton pour ce nouveau sommet pour l'environnement. Le slogan qui résume cette nouvelle COP : "Time for action".

Les émissions de gaz à effet de serre (GES) générées par les activités humaines ont déjà fait grimper la température mondiale de 1°C depuis la Révolution industrielle. Les experts du Giec considèrent comme "probable" que le réchauffement atteigne 1,5°C entre 2030 et 2052 sur la base du taux d’augmentation actuel. Certaines régions, comme l’Arctique, connaissent un réchauffement encore plus accéléré (deux à trois plus fort qu'ailleurs). L’augmentation du dernier demi-degré expliquerait la recrudescence de phénomènes météorologiques extrêmes. Les émissions passées et présentes continueront à faire monter les océans, quoi qu'il arrive.

Il reste plus qu'un an aux 196 pays signataires de l'accord de Paris 2015 pour respecter leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. L'objectif est d'agir dans le but de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C. Pour s'y tenir, il faudrait réduire les émissions de CO2 de 7,6% par an, chaque année, dès l'an prochain, jusqu'à 2030 et atteindre la neutralité carbone. Alors qu'il n'y a aucun signe qu'elles commencent à baisser.

cuissonDans ce contexte la COP25 a débuté à Madrid aujourd’hui et les discussions vont être difficiles car les pays les plus gros pollueurs sont hostiles à la réduction de leurs émissions de CO2. Antonio Gutteres s'est adressé à eux : "les plus gros émetteurs mondiaux ne font pas leur part, et sans eux, notre objectif n'est pas atteignable". Cependant, le Japon ne veut pas revoir à la hausse ses engagements, la Russie n'a rien indiqué et les États-Unis vont quitter l'accord de Paris l'année prochaine.

Nos dirigeants ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Haroun Tazieff, géologue du Cnrs, nous alertait le 4 septembre 1979 lors d’une émission télé des dossiers de l’écran consacrée à l’antarctique.