plateforme forageEn octobre 2018, le groupe Total avait obtenu de la Préfecture de Cayenne un arrêté lui permettant l’exploration pétrolière dans les eaux territoriales de la Guyane. Un projet validé en dépit d'une enquête publique aux résultats défavorables au projet. En effet, sur 7.183 avis reçus lors de l’enquête, "un record en matière d'enquête publique en Guyane" selon la commission, 7.173 avis étaient défavorables à ces forages en mer, 8 avis étaient non définis et seuls 2 étaient favorables au projet.

De nombreuses associations s’étaient également élevées contre le projet mettant en avant la menace de ces forages sur un récif corallien unique découvert à proximité, situé au large de l'embouchure du fleuve Amazone. Elles soulignaient également la contradiction à autoriser une exploration pétrolière "moins d'un mois après la publication du rapport du GIEC" recommandant une réduction massive des émissions de gaz à effet de serre, émissions provenant aujourd'hui pour les trois quarts des énergies fossiles. Ce projet était en outre en totale contradiction morale avec l’engagement de la France à interdire toute nouvelle exploration pétrolière sur son territoire. Des projets similaires de Total à l'embouchure de l'Amazone avaient été bloqués au large des côtes brésiliennes.

Pourtant, la commission d'enquête avait émis un avis favorable à la demande de campagne de forages en septembre dernier. Aussi, à partir de la mi-décembre, le pétrolier avait commencé le forage d'un puits d'exploration dans la partie centrale du permis Guyane Maritime. Le puits a atteint 5.800 mètres sous le niveau de la mer. Les résultats des analyses sur les sédiments issus du forage n’étant pas concluants quant à la présence de pétrole, la compagnie pétrolière qui avait une autorisation d’exploration jusqu’en juin 2019 remballe ses outils de forage. Un coup d’arrêt qui devrait enterrer définitivement le vieux fantasme d’une industrie pétrolière guyanaise puisqu’il existe maintenant un moratoire de fait sur le littoral guyanais désormais protégé comme le sont déjà les côtes atlantiques et méditerranéennes …