Ce matin sur France Inter, M. Nicolas Hulot a annoncé son départ du gouvernement pour provoquer un électrochoc pour amener les dirigeants politique français à se poser «les bonnes questions» (écouter l'émission sur France Inter).

Il a précisé que son action depuis 14 mois n'avait permis d'obtenir que des «petits pas» en matière environnementale alors que l’état de la planète ne s’accordait plus « des petits pas pris depuis 40 ans »… «C'est donc une décision qui était un véritable dilemme entre soit m'accommoder des petits pas en sachant que si je m'en vais je crains que cela soit pire - soit rester mais donner l'impression que par ma seule présence, nous nous mettons, en France ou en Europe, dans une situation d'être à la hauteur sur le pire défi que l'humanité n'a jamais rencontré. Je décide de prendre cette décision qui est une décision d'honnêteté et de responsabilité. »

D’une grande sincérité, il a poursuivi : «Je prends la décision de quitter le gouvernement», car se sentant  «tout seul à la manœuvre» sur les enjeux environnementaux au sein du gouvernement, tout en dénonçant l’influence trop forte des lobbys: «Est-ce que nous avons commencé à réduire l'utilisation des pesticides ? La réponse est non. Est-ce que nous avons commencé à enrayer l'érosion de la biodiversité ? La réponse est non. Est-ce que nous commencé à nous mettre en situation d'arrêter l'artificialisation des sols ? La réponse est non», en précisant «Je ne veux plus me mentir. Je ne veux pas donner l'illusion que ma présence au gouvernement signifie qu'on est à la hauteur sur ces enjeux-là. »… «La planète est en train de devenir une étuve, nos ressources naturelles s'épuisent, la biodiversité fond comme la neige au soleil et ce n'est pas toujours appréhendé comme un enjeu prioritaire », a-t-il expliqué, «Et surtout (...), on s'évertue à entretenir, voir à ranimer, un modèle économique marchand qui est la cause de tous ces désordres. ».

Nicolas Hulot s’est interrogé : « Est-ce que j'ai une société structurée pour descendre dans la rue pour défendre la biodiversité ? Est-ce que j'ai une formation politique ? Est-ce que j'ai une union nationale pour un enjeu qui concerne l'humanité et nos enfants ? Est-ce que les grandes formations politiques et l'opposition sont capables, à un moment ou un autre, de se hisser au-dessus de la mêlée pour se rejoindre sur l'essentiel ? Est-ce que la responsabilité c'est simplement la responsabilité du gouvernement ? Est-ce que c'est simplement la mienne ? Parce que nous poursuivons des objectifs qui sont tout simplement contradictoires et incompatibles. »… « Ce n'est pas l'énergie qui me manque, c'est un travail collégial, collectif.» « Parce que, à l'observation, c'est l'ensemble de la société, et je peux m'y mettre également, qui portons nos contradictions. »

 Effectivement, il est de notre responsabilité de nous exprimer et de nous mobiliser sur les sujets environnementaux qui nous préoccupent et de proposer des alternatives et des solutions réalistes. Le constat et les interrogations de M. Nicholas Hulot justifient nos inquiétudes mais aussi pleinement nos actions pour la protection de l’environnement et l’amélioration du cadre de vie afin de sortir par le haut de nos contradictions sociétales. Espérons comme M. Nicolas Hulot que son départ «provoquera une profonde introspection de notre société sur la réalité du monde ».