Dans un post Facebook récent, M. Vincent réagit à un article publié sur le site de l’APE qui reprenait ses propos publiés dans un article de La Marseillaise prononcés lors du Conseil métropolitain du 16 novembre : « il est urgent d'attendre pour vérifier que la mer montera en 2100 ». Propos qui avait fait réagir M. Leroy, conseiller de l’opposition « Toulon en Commun », lors de cette réunion.

Dans ce post, M. Vincent n’attaque pas le journaliste auteur de l’article mais l’APE et son président qui d’après lui l’aurait accusé « face aux conséquences du réchauffement climatique d’être un attentisme ». Il se contorsionne pour réécrire les propos qu’il a tenu. D’après son post il aurait donc dit « En réponse à ce conseiller (M. Leroy) … J'indiquais alors que par exemple, selon cette étude (du SCOT), le vieux centre-ville de La Seyne serait inondé, de même que certaines zones des villes côtières mais sans savoir exactement l'importance de ces submersions. J'ai alors rajouté qu'il était urgent d'attendre pour savoir quelles mesures il faudrait alors prendre au cas par cas pour préserver les populations en 2100, et notamment s'il fallait prendre des mesures douces comme nous avons réalisés aux salins d'Hyères ou des mesures fortes comme des ouvrages immerges ou des digues ».

Il confirme donc dans son post qu’il n’a effectivement aucun projet d'avenir dans ce domaine puisqu’il préconise d’attendre 2100 pour agir. Veut-il donner l'illusion de maîtriser le temps, voire inconsciemment de vaincre la mort ? Car un homme qui a 72 ans aujourd’hui aurait près de 150 ans pour ce rendez-vous en 2100…

Mais relisons le procès-verbal (page 18) de cette réunion du Conseil pour savoir ce qu’a vraiment dit M. Vincent. Eh bien il a dit texto « Je pense qu'il est urgent d'attendre pour vérifier que la mer montera à 2,10 mètres en 2100 ». Et c’est donc bien pour cela, comme relaté dans l’article de La Marseillaise et confirmé dans le PV, que M. Leroy a réagi en reprenant la parole : « Juste une chose, il n'est pas urgent d'attendre, il est urgent d'agir ! C'est juste par rapport à ce qu'a dit Monsieur Vincent à l'instant ». N’en déplaise à M. Vincent, c’est donc bien ce le journaliste de La Marseillaise a mentionné et ce qu’a repris l’APE pour le déplorer.

En revanche, sur la foi du PV, il n’a pas dit que « le vieux centre-ville de La Seyne serait inondé, de même que certaines zones des villes côtières » ni « qu'il était urgent d'attendre pour savoir quelles mesures il faudrait alors prendre au cas par cas … ».  En fait si, mais non, mais si, mais non pas du tout !

Une vieille tactique politicienne est d’inventer ce qui n’a pas été dit pour ajouter de la confusion à la confusion. De notre côté, depuis des années l’APE vous informe loyalement, entre autres sujet, sur les conséquences inéluctables du réchauffement climatique.

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Comparaison des données marégraphiques et des données altimétriques satellitaires mesurées au point le plus proche de l'emplacement du marégraphe de Toulon qui montrent la montée progressive du niveau de la mer depuis 1993 (NASA).

Nous vous avons communiqué les versions du porter à connaissance du préfet des zones susceptibles d’être submergées transmises d’ailleurs à tous les maires des communes littorales (2019), les différents sites où trouver les simulations de la montée des eaux marines (2018, 2020, 2022), etc.

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Extraits des deux zones de Saint Mandrier qui entre autres seront submergées à partir de 50cm et entre 50cm et 1m de la carte du porter à connaissance préfectoral distribué à tous les maires des communes littorales du Var.

Et comme nous vous l’avons indiqué, la commune de Saint-Mandrier est concernée au niveau de différentes zones de Pin Rolland et du village et ce dès une montée des eaux de 50 cm, pas de 2,10m ! Aussi, nous sommes d’accord avec M. Leroy et bien d’autres : il est d’ores et déjà urgent d’agir, de prendre des mesures pour limiter les conséquences de la submersion marine.

En revanche, d’après le PV de son intervention au Conseil, M. Vincent a affirmé « On ne peut plus construire dans des endroits où demain, on sait que la mer arrivera. » Alors pourquoi a-t-il autorisé des permis de construire dans les secteurs de Pin Rolland concernés par la submersion comme cela est indiqué dans le porter à connaissance préfectoral s’il pensait que ces zones seront submergées ? En réalité, ce sont bien les maires qui ont autorité pour décider des constructions sur la base des zonages des Plans Locaux d’Urbanisme qu’ils ont établis en tenant compte, ou pas, des porters à connaissance préfectoraux sur les différents aléas. Pour ce cas précis, lorsque les permis ont été accordés, le préfet s’est limité à imposer des mesures concernant les garages …

Lors du Conseil, toujours d’après le PV, M. Vincent a également justifié l’inaction actuelle pour limiter les futures conséquences de la submersion marine en attendant les résultats d’études en cours ou en renvoyant à d’hypothétiques mesures contre le réchauffement climatique. Les données du BRGM, entre autres, sont pourtant disponibles et flagrantes (2023). Certes, il ne faut pas aggraver l’élévation des températures, et urgemment, en limitant les rejets de gaz à effets de serre mais le niveau des mers continuera de monter compte tenu des concentrations actuelles de gaz à effet de serre.

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Alors oui il y a d’ores et déjà urgence à agir en limitant les nouvelles constructions en zone littorale comme cela a été décidé en Aquitaine, Finistère, etc.

Profitant de ce post sur Facebook, il répète son mantra à ses afficionados : l’APE ne ferait rien pour l’environnement. Un mensonge ressassé devient-il pour autant une vérité ? C’est d’abord aux élus de faire. Fendons-nous d’un truisme, c’est bien l’obligation et le sens de leur mandat électif. Ils sont même rémunérés pour cela. Il est d’ailleurs cocasse pour le moins que M. Vincent durant le Conseil et sur Facebook préconise qu’il soit urgent de ne rien faire en attentant 2100 tout en reprochant à l’APE de ne rien faire !

Eh oui, nous aurions aimé connaitre dès maintenant les mesures que M. Vincent préconise pour éviter la submersion du vieux centre-ville de la Seyne ou de l’avenue d’Estienne d’Orves à Saint-Mandrier, qu’il n’a finalement pas mentionnés, mais qui deviendront inhabitables dès une montée des eaux de 50 cm. Pas de décision non plus pour s’adapter au recul du trait de côte, M. Vincent n’ayant pas jugé bon d’inclure Saint-Mandrier dans la liste des communes concernées par l’érosion marine (Var-Matin).

Pour autant, vous le savez les membres de l’APE font des propositions, agissent bénévolement en organisant des actions comme Marchons vers l’école, des conférences, des formations, en participant aux débats publics, etc.

L’APE agit régulièrement pour la protection de l’environnement en se portant en justice pour faire respecter la loi Littoral et ainsi protéger les derniers espaces naturels de la commune comme les sites de l’Hermitage et de Fliche qui sinon seraient déjà bétonnés. Ce dont ne manque pas de se plaindre M. Vincent pour qui l’APE en fait trop !

Il faut aussi que vous sachiez que l’APE propose des expositions, des articles d’information pour publication dans le bulletin municipal Le Mandréen mais M. Vincent, en tant que Maire ou directeur de publication, les refuse sans même répondre à nos demandes tout en nous accusant bien entendu de ne pas le contacter, mais c’est encore une autre histoire …

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