UICN logo2 defaultEn juin dernier, la république de Nauru, a requis que les discussions sur la réglementation sur l'exploitation minière en eaux profondes dans les eaux internationales entre états membres de l'Autorité internationale des fonds marins, organisme des Nations unies, soient finalisées.

Cette demande apparaît comme un ultimatum pour que les industriels puissent démarrer rapidement l'exploitation minière en eaux profondes.

L'extraction minière en eaux profondes concerne les modules polymétalliques qui se trouvent dans les sédiments à des milliers de mètres sous la surface de l'océan et qui contiennent des terres rares et autres métaux et minéraux.

UICN potential impacts from deep sea mining

Les différents impacts de l'extraction minière en eaux profondes.
(Source : UICN https://www.iucn.org/fr/node/30492) 

Depuis des années, la perspective de l'exploitation minière en eaux profondes suscite des critiques en raison des dommages qu'elle pourrait infliger aux écosystèmes marins. En effet, les fonds marins les plus profonds couvrent 80% de la surface des mers et pourtant, nous en connaissons très peu quant à la physique, chimie, biologie et écologie de ces habitats profonds.

Les partisans de cette exploitation minière en eaux profondes affirment qu'elle est moins nocive que l’exploitation minière terrestre et qu’elle est nécessaire pour fournir des matériaux pour les technologies renouvelables, telles que les batteries lithium-ion pour les véhicules électriques. Cependant, des questions éthiques ont été mises en avant concernant ces représentants financés par les dollars des entreprises.

En 2017, une étude du Groupe conjoint d'experts (des agences des Nations Unies) sur les aspects scientifiques de la protection de l'environnement marin (GESAMP) affirme que davantage de travail est nécessaire pour comprendre les répercussions environnementales de ces opérations minières.

Aussi, plus de 600 scientifiques et experts politiques de plus de 44 pays ont signé une pétition https://www.seabedminingsciencestatement.org/ appelant à l'interdiction de l'exploitation minière en haute mer "jusqu'à ce que des informations scientifiques suffisantes et solides aient été obtenues".

L'expédition Patania II organisée à l’aide du navire de Greenpeace Rainbow Warrior III a montré qu’il faut laisser du temps aux scientifiques pour réaliser les études et analyses nécessaires aux évaluations des impacts de l'exploitation minière en eaux profonds.

Organisé par la France, le One Ocean summit  se déroulera du 9 au 11 février à Brest et devrait traiter des océans comme carrefours des enjeux climatiques, de biodiversité, mais aussi économiques, de gouvernance internationale…

Malheureusement, la France est favorable à l’industrie minière en eaux profondes pourtant destructrice pour la vie marine, comme pour le climat d’ailleurs.

Riftia tube worm colony Galapagos 2011 Taille réduite

Photo d'une grande concentration de Riftia pachyptila avec des anémones et des moules par grandes profondeurs
(Source Expédition NOAA Galapagos Rift 2011)

Alors il faut agir, mais le temps presse : l’extraction de minerais en eaux profondes pourrait être autorisée dès 2023.

L’océan est un trésor : il faut agir avant qu’il ne soit pillé !

Aussi, signez la lettre ouverte adressée par les scientifiques aux représentants de l’Autorité internationale des fonds marins demandant un moratoire d’interdiction de 10 ans de l’extraction minière en eaux profondes.

https://www.theoxygenproject.com/deepseamining/

et/ou signez la pétition mise en ligne par Greenpeace pour demander à Emmanuel Macron de soutenir le moratoire contre l’extraction minière en eaux profondes.

https://www.greenpeace.fr/petition-exploitation-miniere-eaux-profondes/

Pour en savoir plus :