Cette nuit, les couleurs des habitants de la mer éclairent la nuit sous-marine. En pleine eau les calmars (Loligo spp.) chassent en bandes rapides et brillent de leurs feux multicolores dans le faisceau de nos lampes : De véritables petits bijoux.

Calmar (Loligo spp.)

Sur le fond, c’est plus calme. Les étoiles de mer s’enfoncent dans le sable pour s’y cacher comme l’étoile fouisseuse (Archaster typicus) et d’autres espèces se déploient sur les rochers.

Ainsi, l’étoile de mer rouge (Echinaster sepositus) facilement reconnaissable de loin par sa couleur rouge vif et ses nombreuses petites protubérances possède généralement cinq bras. Elles perdent parfois un de leur bras lors d’un combat avec l’un de leurs prédateurs. Heureusement pour elles, ils se régénèrent.

Etoile fouisseuse (Archaster typicus) Etoile de mer rouge (Echinaster sepositus)

A proximité des mattes de posidonies le bernard-l'hermite (Dardanus calidus) se promène sur le sable avec ses anémones commensales (Calliactis parasitica) collées sur sa coquille. Ce pagure au corps rouge, aux pattes et pinces parfois rayées de rose presque blanc au niveau des articulations est l’un des plus grands de Méditerranée. Il est reconnaissable à sa pince gauche plus développée que la droite. Sur les rochers, sa cousine l’araignée de mer (Maja squinado) est en plein repas, broutant les algues. Sa carapace a une forme triangulaire avec des bords latéraux armés de larges épines. Elle se nourrit également d’oursins, d’étoiles de mer, d’ophiures, de crustacés, etc.

Bernard l'hermite  (Dardanus calidus) et ses anémones commensales (Calliactis parasitica) Araignée de mer (Maja squinado)

Dans le même biotope, de nombreuses petites rascasses rouges (Scorpaena notata) à la tête massive, épineuse et aux gros yeux guettent leurs proies. Leur corps est parsemé de lambeaux cutanés qui les rend mimétiques. Attention, elles se défendent à l’aide de glande à venin située dans les épines de leurs nageoires. Le serran-écriture (Serranus scriba) y est également très commun. Il est reconnaissable à sa robe caractéristique avec ses 5 à 7 bandes verticales sombres et sa tache bleue ventrale. Sur la tête et autour des opercules, des arabesques bleus et rouges évoquent la calligraphie arabe, d’où son nom de de serran écriture. Il chasse à l'affût, caché parmi les algues ou les posidonies.

Petite Rascasse (Scorpaena notata) Serran écriture (Serranus scriba)

Sur les tombants verticaux, sous les surplombs et à l'entrée des grottes se développent les anémones encroûtantes (Parazoanthus axinellae) de couleur jaune vif à orangé. Elles forment des colonies qui peuvent s’étendre sur plusieurs mètres carrés, ressemblant à un tapis de fleurs. Un autre animal ressemblant à une fleur, le spirographe (Sabella spallanzanii). C’est en fait un ver annelé tubicole vivant dans un tube mou d’où sort son panache de filaments bigarrés et rayés de blanc de jaune ou de brun, attaché à l'avant de sa bouche. A la moindre alerte, il le rétracte dans son tube.

Anémone encroûtante jaune (Parazoanthus axinellae) Vers Spirographe (Spirographis spallanzani)

En fin de plongée, nous retrouvons nos habituels amis céphalopodes la sèche (Sepia officinalis) et le poulpe (Octopus vulgaris) peu farouches ainsi qu’un mulet à grosse tête (Mugil cephalus) dont la queue a été sectionnée et qui ne pourra survivre bien longtemps. Les barracudas de belles tailles que nous avons entre-aperçus filant à la limite du halo de nos lampes sont les suspects les plus probables de cette mutilation.

Seiche (Sepia officinalis) Poulpe commun (Octopus vulgaris)

Mulet à grosse tête (Mugil cephalus)