La pinède du site de l’ex-propriété Fliche-Bergis a fait l’objet à partir de juin 2020 de coupes sévères de nombreux arbres dans la partie classée espaces boisés classé (EBC), théoriquement protégée des coupes à ras. En fait ce sont 256 pins qui ont finalement été abattus. A l’époque, constatant l’absence d’affichage sur le site indiquant les raisons motivant ces coupes, l’APE s’en était inquiété par courrier auprès de la commune et du Conservatoire du littoral propriétaire des terrains. Il nous avait été répondu qu’il s’agissait d’un simple « dépressage » pour éliminer les arbres malades.

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Fliche canopée 2020 2223

La comparaison des photographies satellitaires de 2020 (encart) et 2023 montre qu’un grand nombre d’arbres ont été abattus dans les zones 1 et 2 suivant deux axes quasi-perpendiculaires pour ouvrir deux voies. Le chemin initialement en sous-bois (zone 1) rejoignant l’ancien chemin du fort en haut de la colline est devenu une travée ouverte, tout comme l’allée de platanes (zone 2) dont les magnifiques pins poussant en limite de foret ont été abattus.

En réalité, il apparaît que les arbres n’ont pas été tronçonnés en fonction de leur densité mais bien en fonction de leur positionnement comme s’il s’agissait de créer deux voies toutes deux partant des bâtiments de la propriété, l’une dans le prolongement du chemin d’accès des bâtiments partant du portail de l’avenue Marie Fliche-Bergis et remontant vers les anciens bâtiments militaires en haut de la colline de Saint Elme, l’autre partant également des bâtiments mais suivant une parallèle à l’allée de platanes jusqu’à la mer. 

z03 Arbres à terre pour ouvrir un passage IMG 1345 z05 Arbres à terre pour ouvrir un passage IMG 1347 z06 allée de platanes P7081237

Les arbres ont été abattus, entre autres, dans deux zones particulières pour les dégager de toute végétation arbustive suivant deux axes comme c’est bien visible aujourd’hui.

Les arbres de la forêt de Saint Elme en lisière de ces voies ont payé un large tribut. Dépressage ? Pas vraiment donc, puisque ce terme forestier décrit une procédure visant à réduire la densité des arbres au sein des jeunes peuplements pour faciliter la croissance de ceux épargnés par la coupe. La pinède Sainte-Asile correspond-t-elle à un jeune peuplement ?

z07 Section tronc IMG 1359 z08 Section tronc IMG 20200709 110112 z09 Evacuation des troncs P7081226

La section des troncs, dont certains de près de 50 cm de diamètre, montre à l’évidence que la majorité des arbres abattus n’étaient pas des juvéniles. Aucune trace de maladie n’est visible sur ces sections avant l’évacuation des billots de bois courant juillet.

Les arbres abattus étaient, en réalité pour un grand nombre d’entre eux, d’un âge conséquent puisque certains étaient âgés de plus de 50 ans ! Il est facile de le connaître l’âge des arbres en comptant les cernes de croissance annuelle sur la section des troncs (dendrochronologie). Les sections des troncs des arbres abattus ne montraient aucune trace d’une quelconque maladie.

Ils sont donc partis en fumée libérant le CO2 qu’ils avaient accumulé depuis leur naissance, participant ainsi au réchauffement de la planète. Les replantations d’une dizaine de jeunes pins parasols de petites tailles sont loin de compenser la destruction de leurs ainées de plus de 50 ans.

z10 Eucalyptus IMG 20200207 105403 z11 Eucalyptus souche IMG 1582

A la même période estivale de cette année 2020, en juillet, avec d’autres arbres, c’est le magnifique eucalyptus qui se dressait à l’arrière du corps principal des bâtiments et dont le houpier les surplombait, qui a été également abattu, toujours sans aucun affichage de l’opération (zone 3). D’un âge vénérable également, il a même fait l’objet d’un dessouchage pour que disparaisse toute trace de son existence à proximité du bâti…

Alors oui, les centaines d’arbres abattus dans l’Espace boisé classé (EBC) dès juin 2020, et l’Eucalyptus emblématique de la maison de maitre avec le mimosa dans l’Espace vert protégé (EVP) dont l’abattage est mentionné dans la demande de permis de construire datée du 21 janvier 2022, soit près de deux ans après leur abattage, n’auront donc pas eu de sursis puisque gênant le projet de constructions !

Qui veut noyer son chien, l’accuse de la rage, circulez braves gens, ces arbres étaient malades, étaient un risque ... Faisant fi des classements EBC et EVP les destructions ont déjà été faites dès 2020 en prévision du projet phare-raonique de M. le Maire, détruire la nature c’est surement pour le bien des enfants ! Aujourd’hui, la liste Union de Saint-Mandrier peut se moquer du monde en clamant sans aucune gêne dans sa lettre ouverte que « En aucun cas, il n'a été envisagé de toucher aux espaces naturels qui jouxtent le bâti existant » ...