Le coup de vent d’est du 6-7 février 2023 a provoqué de nouveaux échouages en nombre le long du littoral de la partie sud de la petite rade de Toulon le plus exposé au vent d’est. Ainsi, s’additionnant aux épaves déjà immergées dans ces secteurs, des bateaux de plaisance (voiliers et canots à moteur) ont rompu leurs amarres et se sont échoués en particulier au niveau des plages de la Vieille et du Rotary à Saint-Mandrier et des enrochements des corniches Georges Pompidou, Bonaparte et Philippe Giovannini à La Seyne.

L’APE a réactualisé l’inventaire des épaves de ce secteur (voir ce lien) en le complétant par la localisation de nouvelles épaves et de photos ainsi que l’ajout des coordonnées géographiques des épaves.

Les épaves de ces bateaux drossés à la côte ou reposant au fond de l’eau contiennent des combustibles, des équipements électriques, batteries, amiante, peintures et linoléums/plastiques, matériaux dont les composants ont été libérés dans le milieu marin immédiatement lors de l’échouage des bateaux, ou le seront au cours du temps lors de la dégradation progressive de ces épaves.

z230305 Epaves Saint Mandrier

Les constituants de ces matériaux sont autant de sources de pollution des différentes composantes abiotiques et biotiques du milieu marin. Dispersés dans les eaux et les sédiments marins de la rade ils sont incorporés par les différents organismes vivants. Ces épaves sont donc des sources de pollutions chimiques pour les organismes marins, y compris les moules, huîtres et poissons faisant l’objet d’élevages dans la rade.

Ces polluants chimiques viennent s’accumuler avec ceux déjà présents dans les différentes composantes des écosystèmes marins de la petite rade les mettant à risque ainsi que les activités économiques.

Cependant, la plupart de ces polluants ne font l’objet d’aucune surveillance réglementaire, aussi, conformément au décret du Décret n° 2015-458 du 23 avril 2015 il est important que ces épaves, en particulier celles immergées depuis des années, soient relevées rapidement pour être éventuellement déconstruites par une filière ad hoc par exemple en liaison avec l’Association pour la plaisance éco-responsable (APER) qui gère une filière de déconstruction éco-responsable comme cela est préconisé par le Secrétariat d’Etat chargé de la mer.

Afin de faciliter la tache de leur enlèvement, cet inventaire a été transmis aux autorités en tant que contribution au projet Sentinelles de la nature (https://sentinellesdelanature.fr/) mis en place par France Nature Environnement afin de permettre à la communauté citoyenne de géolocaliser les atteintes à l'environnement pour les signaler l’autorité afin que soit apporter des solutions de remédiation, avec l’aide des associations et des fédérations de protection de l'environnement.